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REVUE DE 2024 | Dernier point d'orgue sur 2024 - Partie 2

Par Béatrice Cadrin le 1 janvier 2025

Image par dashu83 sur Freepik

Nous poursuivons notre résumé des événements marquants et tendances dans le monde musical au cours de l’année 2024. Pour lire la première partie, il suffit de consulter cet article-ci.

Changements de direction et nouvelles nominations

L’année 2024 a apporté plusieurs changements chez les instances dirigeantes des organismes musicaux.

En janvier, Madeleine Careau, chef de la direction générale de l’OSM, annonçait qu’elle quittait l’institution à la fin de la saison 2023-2024. Force tranquille derrière les plus grands projets de l’OSM dont le recrutement des chefs Kent Nagano et Rafael Payare, la mise en place de la Virée classique et la construction de la Maison symphonique, Careau présidait au destin de l’orchestre depuis 1999. En juillet, Mélanie La Couture entrait en poste pour lui succéder.

Changement de direction générale également à l’OSTR, avec l’arrivée de Julie Brosseau pour succéder à Natalie Rousseau, après un changement de direction artistique l’année précédente qui a vu Alain Trudel prendre les rênes de l’orchestre.

Le changement de direction à l’Orchestre symphonique de Longueuil, qui a décidé de prendre le nom d’Orchestre philharmonique du Québec en 2023, a défrayé les manchettes : le DG Jean-Marc Léveillé a quitté quelques semaines avant la fin officielle de son mandat, citant des différents importants avec le directeur artistique Alexandre da Costa. La nouvelle directrice générale est Véronique Bugeaud, anciennement cheffe du développement à l’OSM.

L’Orchestre symphonique de Drummondville a également vécu un changement de personnel à sa direction, heureusement de façon plus tranquille : c’est Marie-Michelle Raby, auparavant directrice de l’administration artistique et des communications, qui a pris la direction générale de l’ensemble. À Gatineau, Steeve Michaud entre en fonction en janvier en tant que nouveau directeur général de l’OSG.

Xavier Roy a suscité la surprise et bien des réactions de regret en annonçant qu’il quittait la direction générale du Festival de Lanaudière pour devenir premier vice-président, Engagements et communications de la Chambre de commerce du Canada. Son successeur Clément Joubert a été nommé en octobre.

De son côté, l’Orchestre de la Francophonie vit le premier changement de chef de son histoire, alors que Jean-Philippe Tremblay quitte l’orchestre de formation qu’il a lui-même fondé après 22 années à sa tête. Simon Rivard a assuré l’intérim à la direction musicale pour une intégrale des symphonies de Beethoven l’été dernier, mais l’orchestre est présentement à la recherche de sa ou de son prochain·e directeur·ice artistique. L’annonce du poste est affiché sur le site web de l’orchestre.

Après l’annonce du départ à la retraite de Manon Lafrance, Luc Chaput, auparavant directeur du personnel artistique à l’Orchestre Métropolitain, a été nommé directeur général du Conservatoire de musique de Montréal. Au Conservatoire de musique de Québec, Jean-Claude Picard a été nommé professeur de direction et directeur musical de l’orchestre du Conservatoire. Dans une autre institution d’enseignement supérieur, Jean-François Rivest a pris sa retraite de la Faculté de musique de l’Université de Montréal, un départ souligné avec faste par un concert grandiose au cours duquel l’OUM a interprété la Deuxième symphonie de Mahler.

En juillet, Jonathan Nemtanu est arrivé à la direction générale du SMAM. À la Société des arts dans le milieu de la santé (SAMS), Florence Troncy et Charlotte Cumberbirch sont devenues respectivement directrice générale et directrice artistique après que Françoise Henri, qui cumulait les deux fonctions, ait quitté pour occuper le poste de directrice du personnel musicien à l’OSM.

Le Nouvel Ensemble Moderne (NEM) a pour sa part officialisé un changement amorcé en douce lorsque la fondatrice Lorraine Vaillancourt a pris sa retraite et que Jean-Michaël Lavoie est devenu directeur artistique et musical. Le premier concert de Lavoie dans ses nouvelles fonctions a fait état d’une transition en douceur et dans la continuité.

La cheffe d’orchestre Dina Gilbert, nouvellement maman d’une petite Clara, a été nommée directrice artistique du Walla Walla Symphony. Gilbert est également en lice pour la succession de Marc David, parti à la retraite, au Newfoundland Symphony Orchestra, tout comme ses collègues Simon Rivard et Andrei Feher.

Parlant de recherche de direction artistique, le suspense dure du côté de l’Orchestre symphonique de Laval, sans chef·fe attitré·e pour une deuxième saison depuis le départ d’Alain Trudel en 2022. L’Orchestre classique de Montréal est également à la recherche d’un·e nouveau·elle directeur·ice artistique : sa séparation d’avec Jacques Lacombe en juillet a surpris et choqué, incluant le principal concerné et les instrumentistes de l’ensemble, alors que la collaboration faisait ses preuves avec des résultats musicaux en progression constante tout au long de l’année, un prix Juno à l’appui.

Du côté du personnel musical, Martin Dubé a été nommé chef de chant principal de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal en avril, et Les Violons du Roy ont annoncé avoir retenu les services de la violoniste Katya Poplyansky en tant que co-violon solo.

Autres départs à la retraite

Dans une vidéo émouvante, la violoniste Angèle Dubeau a fait part publiquement des difficultés physiques à la main qui la forcent à mettre un terme à sa carrière de violoniste. Sur la côte opposée du continent, le violoniste montréalais Martin Chalifour prendra au terme de cette saison une retraite bien méritée de son poste de violon solo du Los Angeles Philharmonic après un mandat de presque 30 ans.

Renaissance

La faillite abrupte et catastrophique du Kitchener-Waterloo Symphony (KWS) qui avait jeté le désarroi à l’automne 2023 a été annulée plus d’un an après la débâcle, permettant à l’orchestre de reprendre ses activités sous le même nom. Au moment de l’annonce à la fin octobre, il n’était pas clair si le directeur artistique Andrei Feher reviendrait à la tête de l’orchestre.

Manque de financement et annulations

Les difficultés financières du KSW, aux conséquences extrêmes dans son cas, ne lui sont cependant pas uniques. La situation financière de nos institutions musicales tout comme celle des artistes individuels, membres d’un ensemble ou indépendants, est de plus en plus difficile. En mars, la Guilde des musiciennes et musiciens du Québec (GMMQ) et l’Union des Artistes (UdA) se sont joints à d’autres syndicats de l’industrie culturelle québécoise pour réclamer une meilleure distribution des argents en culture, tandis qu’en novembre, des conseils d’administration du secteur culturel ont saisi l’occasion offerte par la tenue d’audiences publiques menées par la Commission du la culture, du patrimoine et des sports de la Ville de Montréal pour déposer une lettre ouverte réclamant au palier municipal un financement accru dans les arts et la culture, condition sine qua non pour la mise en place d’une réelle politique de développement culturel.

En juillet, la réception des réponses du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) aux demandes au programme Soutien à la mission a été source de déception et d’angoisse pour plusieurs organismes essuyant un refus ou se voyant accordé une subvention d’un montant substantiellement moindre que celui demandé. L’automne a apporté une démonstration concrète des conséquences, alors que l’orchestre de chambre I Musici annonçait devoir remanier sa saison en réduisant le nombre de concerts à quatre plutôt que les neuf d’abord prévus. Suite au départ du conseil d’administration en entier, les membres de l’orchestre ont repris les rôles administratifs. Heureusement, le public est au rendez-vous pour soutenir l’ensemble au cours de cette période de remaniement : le premier concert s’est donné à la salle Pierre-Mercure devant un parterre plein et le concert de Noël présenté à l’église St. Andrew and St. Paul s’est donné à guichet fermé.

Nous avons appris que des annonces d’annulations chez d’autres ensembles sont à venir au début 2025, qui feront l’objet d’un article en temps et lieu.

Prix, distinctions et créations

Les difficultés financières auxquelles font face nos artistes, qu’ils et elles soient créateurs·ices ou interprètes, sont en contradiction avec la qualité de leur production, comme le démontrent les succès et les prix remportés.

L’opéra La Reine-Garçon de Julien Bilodeau et Michel-Marc Bouchard a été finaliste dans la catégorie Créations de l’année aux International Opera Awards, une distinction prestigieuse qui est venue confirmer le succès remporté auprès du public et des critiques lors de sa présentation à l’Opéra de Montréal en février. L’œuvre se trouve d’ailleurs présentement en phase de répétitions à Toronto, où elle sera présentée à la Canadian Opera Company de la fin janvier à la mi-février.

La saga épique Basileus du compositeur et chef d’orchestre Pascal Germain-Berardi, créée au Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV), a trouvé un excellent écho auprès des critiques qui y ont assisté et se trouve maintenant en nomination pour l’Événement musical de l’année aux prochains prix Opus, aux côtés de grands rendez-vous musicaux établis comme le CMIM et le Gala de la Terre de l’Orchestre de l’Agora. Germain-Berardi est également finaliste en tant que Compositeur de l’année, avec Marianne Trudel et Sandeep Bhagwati.

Le Requiem composé par François Dompierre à la demande de Francis Choinière a été créé par l’Orchestre FILMharmonique devant des salles combles au Palais Montcalm et à la Maison symphonique. L’œuvre fait depuis l’objet d’un enregistrement disponible à l’achat.

Aux États-Unis, Yannick Nézet-Séguin, à la tête du Metropolitan Opera de New York, a remporté un Grammy pour l’enregistrement de l’opéra Champion de Terrence Blanchard. Au pays, il a été nommé un des 100 Québécois·es les plus influents par la revue L’Actualité et a reçu un prix reconnaissance du Quartier des spectacles, tout comme Madeleine Careau. De plus, le chef québécois a reçu un prix OPUS KLASSIK en Allemagne pour la trame sonore du film Maestro. Le pianiste Bruce Liu et la compositrice-interprète Alexandra Stréliski ont également reçu chacun un prix OPUS KLASSIK.

Le chef d’orchestre Marc David a reçu un doctorat honorifique de l’université Memorial de Terre-Neuve pour son rôle joué dans la communauté à travers ses fonctions de directeur musical du Newfoundland Symphony Orchestra.

Reconnaissant leur contribution extraordinaire à la nation, l’Ordre du Canada a accueilli dans ses rangs sélects Isolde Lagacé, ancienne directrice générale et artistique de la Salle Bourgie, et Kent Nagano, directeur musical de l’OSM pendant près de 15 ans. Isolde Lagacé a également reçu le prix hommage lors du Gala des prix Opus en février dernier, au cours duquel maints autres artistes québécois et établis au Québec ont été récompensés, dont, en vrac, Katia Makdissi-Warren, Meagan Milatz, Les Violons du Roy, le duo Stick & Bow, l’ensemble Caprice, l’OSD, etc.

Aux prix Juno, additionnellement au prix d’Album classique de l’année accordé à l’OCM et Jacques Lacombe pour leur enregistrement de la Symphonie du verglas de Maxime Goulet, les artistes montréalais se sont distingués en récoltant le prix d’Album de l’année – petits ensembles (Constantinople pour Il ponte di Leonardo), le prix pour l’Album froncophone de l’année (Les Cowboys fringants avec l’Orchestre symphonique de Montréal), le prix pour la Composition de l’année (Nicole Lizée pour Don’t Throw Your Head in Your Hands) et le prix pour Graphisme d’album de l’année à l’album Riopelle symphonique, orné d’œuvres du peintre.

Pour sa part, l’Ordre des arts et des lettres du Québec a honoré la gambiste Susie Napper, fondatrice du Festival Montréal Baroque et membre du duo Les Voix humaines en lui remettant les insignes de l’Ordre, et la Ville de Montréal a nommé Louise Bessette et Véronique Lacroix Chevalières de l’Ordre de Montréal.

L’Ordre des Arts et des Lettres de France a de son côté reconnu l’apport de la chanteuse d’origine acadienne et directrice artistique d’Early Music Vancouver Suzie LeBlanc.

Les compositeurs ne sont pas en reste : fin novembre, le compositeur Denis Gougeon a reçu le prix Serge-Garant, et Éric Champagne a été choisi en tant que premier lauréat du Prix d’excellence Lori Davies créé par la SOCAN.

Le jeune chef d’orchestre Benoit Gauthier, gradué de l’Académie de direction d’orchestre de l’Orchestre Métropolitain et fondateur de l’Orchestre symphonique de la Côte-Nord, a reçu l’important prix Jean-Marie Beaudet remis par le Conseil des arts du Canada.

Chapitre clos pour 2024

Voilà qui conclut notre tour d’horizon de l’actualité musical de 2024 en musique classique à Montréal, et parfois au-delà. Il y aurait sûrement d’autres événements, concerts et nominations dignes de mention que nous avons peut-être oubliés, mais le paysage musical du Québec est aussi vaste et riche que ses paysages géographiques : un survol ne suffit pas à en relever tous les détails.

Merci à vous, lecteurs et lectrices, de nous lire fidèlement. En 2025, plus que jamais, l’équipe de Ludwig van Montréal est motivée à vous apporter son point de vue unique et informé, à approfondir les richesses du monde de la musique classique et à servir de trait d’union entre les artistes qui créent la musique et le public qui les aime et les soutient.
À tous, une année 2025 musicalement transportante!

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Béatrice Cadrin
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