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CRITIQUE | Jacques Lacombe et l'OCM sur la bonne voie

Par Béatrice Cadrin le 28 février 2024

Jacques Lacombe fait progresser l'OCM vers de grandes choses. (Photo : Tam Lan Truong)
L’OCM est entre bonnes mains sous la direction de Jacques Lacombe. (Photo : Tam Photography)

Mardi soir, dans un programme parfaitement conçu et bien exécuté, l’Orchestre classique de Montréal a démontré qu’il était entre bonnes mains sous la direction musicale de son nouveau chef Jacques Lacombe.

Nous écrivions en octobre dernier que l’arrivée de Jacques Lacombe à la tête de l’Orchestre classique de Montréal laissait entrevoir de grandes choses : le concert de mardi soir a démontré que ces grandes choses sont en voie de se réaliser. L’orchestre a beaucoup gagné en cohésion et en qualité sonore depuis le début de la saison.

Sur papier, Verklärte Nacht (La nuit transfigurée) de Schoenberg constituait le point focal du programme, alors que sur place, chaque œuvre avait de quoi susciter l’attention des auditeurs.

Le concert commençait avec la Suite pour orchestre à cordes de Janacek, une œuvre facile d’écoute et d’exécution que l’orchestre a abordée avec sérieux. Le Presto, dont les notes de programme nous annonçaient avec raison qu’il rappelait les scherzos de Beethoven, était sautillant à souhait, et le léger rubato appliqué à l’introduction du cinquième mouvement était parfaitement maîtrisé. C’est toujours un plaisir d’entendre la riche sonorité du violoncelle solo de Chloé Dominguez, ici et dans d’autres œuvres du programme.

Si le titre « Ronde villageoise » évoque une petite pièce guillerette vite passée, dans les faits il s’agit d’un extrait rythmé et exigeant du ballet L’Oiseau phénix de Clermont Pépin, réputé compositeur québécois que Jacques Lacombe a eu le privilège de connaître comme professeur de contrepoint et d’orchestration. La direction en a été confiée à la jeune cheffe Emmanuelle Lambert-Lemoine, participante au programme de mentorat de l’OCM. Celle qui dirige l’Orchestre symphonique des jeunes d’Ottawa s’est acquitté des métriques changeantes avec une battue claire et animée, alternant avec adresse entre les passages énergiques et lyriques. Il sera certainement intéressant de suivre cette musicienne, qui, après une maîtrise en direction d’orchestre à l’Université d’Ottawa, poursuit actuellement un doctorat en alto à l’Université de Montréal.

 

La violoniste Tara-Louise Montour dans le Concerto pour violon Phoenix de Louis Babin avec l'OCM et Jacques Lacombe. (Photo : Tam Lan Truong)
La violoniste Tara-Louise Montour dans le Concerto pour violon Phoenix de Louis Babin avec l’OCM et Jacques Lacombe. (Photo : Tam Lan Truong)

La première partie était complétée par la première nord-américaine du Concerto pour violon Phœnix du compositeur et chef de chœur montréalais Louis Babin, joué par Tara-Louise Montour. Composé pour la violoniste française Marie Cantagrill alors qu’elle était en rémission du cancer, le concerto dépeint les différentes phases de la transformation du phénix jusqu’à sa renaissance. Touchant, le récit exploite bien le dialogue entre la soliste et l’orchestre. Du côté technique, la partie soliste s’en tient à des exigences relativement confortables – doubles cordes (tierces et sixtes parallèles, en autant que j’aie pu juger), quelques tierces trillées, un bref passage en harmoniques et des grands sauts d’intervalles posant des défis pour l’intonation. Montour a exécuté le tout avec une autorité naturelle et un bon sens de la dramaturgie.

Dans le passage final du concerto, dépeignant l’envol de différentes espèces d’oiseaux, les notes de programme fournies par le système NEXpérience enrichissaient réellement l’écoute en identifiant les espèces spécifiques avec image et nom. D’ailleurs, plusieurs commentaires entendus à l’entracte de divers membres du public faisaient mention de l’apport agréable apporté par NEXpérience, une application permettant de recevoir par le biais de notre téléphone intelligent individuel des notes de programme synchronisées avec le déroulement du concert. En ayant fait moi-même l’expérience, je peux dire que le tout fonctionne de façon non intrusive et a un potentiel réellement intéressant.

Finalement, meublant la deuxième partie, Verklärte Nacht a permis encore plus de mesurer le progrès de l’orchestre. Ici encore, les notes de NEXpérience étaient pertinentes et utiles pour suivre les presque trente minutes de musique évoquant les tourments émotionnels d’un couple transfiguré par un aveu difficile et son acceptation. Si le premier tiers de l’oeuvre était un peu prudent, l’orchestre a réussi à se plonger dans l’émotion au passage représentant le tourment suscité chez l’homme par l’aveu de sa compagne. L’arrivée du mode majeur, le moment de la grande acceptation et de la transfiguration, était réussi, magnifié par les touchantes hésitations de la femme à croire à ce dénouvement heureux, représenté par les figures du violon. Quelques problèmes d’intonation dans l’aigu et d’équilibre de nuances entre les parties n’ont pas terni la fin de ce qui a été un très beau concert.

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Béatrice Cadrin
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