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REVUE | Les événements qui ont marqué l'année 2023 en musique classique

Par Caroline Rodgers le 29 décembre 2023

Revue de l’année 2023 en musique classique

1-Yannick Nézet-Séguin (photo: courtoisie); Elisabeth St-Gelais (photo: courtoisie), 2- Au centre, Simon Blanchet entouré d’Olivier Esmonde White à sa gauche, des pompiers de la Ville de Montréal et d’autres membres de l’équipe de la Chapelle historique du Bon-Pasteur (Photo: Olivier Esmonde White)

Oui, c’est déjà la fin de 2023. Si vous êtes de ceux qui constatent que plus l’on vieillit, plus le temps passe vite, bienvenue dans le club! Et voici notre revue de l’année et des événements qui l’ont le plus marquée en musique classique, principalement au Québec et au Canada. Histoire de ne pas oublier. 

 

L'état du monastère du Bon-Pasteur le 27 mai 2023. (Photo: Daniel Béland)
L’état du monastère du Bon-Pasteur le 27 mai 2023. (Photo: Daniel Béland)

L’incendie de la Chapelle historique

L’événement le plus marquant de l’année en musique classique est malheureusement une tragédie qui crève le cœur chaque fois qu’on y pense: l’incendie dévastateur du Monastère du Bon-Pasteur et de la Chapelle historique du Bon-Pasteur, survenu le 25 mai, restera gravé dans nos mémoires. La perte de ce lieu patrimonial cher aux mélomanes, où l’on pouvait découvrir les talents d’ici dans une ambiance intime et chaleureuse, est immense.

Pour l’instant, l’avenir du bâtiment et de la salle de concert demeurent inconnus. Mais pour Simon Blanchet, directeur de la programmation de la Chapelle, il était important de respecter les contrats offerts aux musiciens pour la saison 2023-2024. Celle-ci se poursuit donc dans un lieu d’adoption: le Centre canadien d’architecture.

Parmi les rares points « positifs », on a été soulagés d’apprendre, au cours des mois suivants cette catastrophe, que le clavecin Kirkman de 1772 et le fameux piano Fazzioli de la salle ont été restaurés avec succès par les bons soins de Yves Beaupré (clavecin) et d’Olivier Esmonde White (piano). Comme nous l’avait expliqué Simon Blanchet, les deux instruments, fortement endommagés, avaient tout de même été partiellement protégés des trombes d’eau nécessaire à l’extinction du feu en raison de leur emplacement au moment du sinistre.

 

Les concerts les plus mémorables

Évidemment, je n’ai pas assisté à tous les concerts, loin s’en faut, mais voici mes choix bien personnels, quelques événements qui m’ont marquée.

Le Sacre du printemps de Payare

C’était LE concert à ne pas manquer: le Sacre du printemps en ouverture de saison de l’OSM, dirigé par Rafael Payare. Un moment d’intensité qui restera gravé dans la mémoires de ceux et celles qui ont eu la chance d’y assister. LIRE NOTRE CRITIQUE DE CE CONCERT

Au cours de cette deuxième saison à l’OSM, le nouveau directeur musical a fermement affirmé son style électrisant, ses idées et sa personnalité charismatique. Il a aussi eu l’occasion de briller à la tête de l’orchestre aux États-Unis, à Washington ainsi qu’à un concert mémorable à Carnegie Hall auquel j’ai eu le bonheur d’assister, en mars.

 

Maxime Goulet, compositeur de la Symphonie de la tempête de verglas, 20 juin 2023 (Photo: Steve Gerrard)
Maxime Goulet, compositeur de la Symphonie de la tempête de verglas, 20 juin 2023 (Photo: Steve Gerrard)

Le Feu et la glace avec l’OCM

Après avoir traversé la dure épreuve de perdre son chef bien-aimé, Boris Brott, frappé par un chauffard en 2022, l’Orchestre classique de Montréal a fait preuve d’une résilience remarquable. Ce concert sous la direction d’Alain Trudel, où l’on a pu entendre la Symphonie de la tempête de verglas de Maxime Goulet dans son entièreté ainsi que Carmina Burana, était, à n’en pas douter, un moment fort de la saison.

 

Messe solennelle pour une pleine lune d'été, de Christian Thomas, au Festival d'opéra de Québec, 2023 (Photo: Festival d'opéra de Québec)
Messe solennelle pour une pleine lune d’été, de Christian Thomas, au Festival d’opéra de Québec, 2023 (Photo: Festival d’opéra de Québec)

Messe solennelle pour une pleine lune d’été

Cet opéra de Christian Thomas, basé sur une pièce de Michel Tremblay et créé au Festival d’opéra de Québec, m’a particulièrement touchée par sa vérité, la beauté de sa musique et l’excellence de ses interprètes. LIRE LA CRITIQUE

 

Alexandre-Da-Costa
Alexandre Da Costa. (Photo: Carlos Guerra)

Scandales et controverses

Poursuite contre McGill

En juin, le chef Jonathan Dagenais lançait une poursuite contre l’Université McGill pour une somme de 200 000 $ à titre de compensation « pour les dommages-intérêts pécuniers et moraux causés par le comportement fautif et discriminatoire de son préposé M. Sean Alastair Ferguson » ainsi que 100 000 $ supplémentaires à titre de dommages punitifs et exemplaires, alléguant que M. Dagenais avait été victime de discrimination parce qu’il est un homme blanc. TOUS LES DÉTAILS

Orchestre philharmonique du Québec

Parmi les gens qui ont fait parler d’eux, on ne peut évidemment pas oublier Alexandre Da Costa, qui s’est agité dans certains médias pour tenter de démontrer qu’il est une victime du milieu musical, celui-ci n’étant « pas gentil » avec lui. Fin 2022, une entrevue complaisante dans La Presse a certainement fait jaser, mais ce n’était que le début. En juillet, l’Orchestre symphonique de Longueuil a changé de nom pour Orchestre philharmonique du Québec, une décision loin de faire l’unanimité, notamment dans le contexte où de nombreux musiciens ont quitté l’orchestre depuis l’arrivée de Da Costa. Je me suis penchée sur ces questions dans cet éditorial.

Quand Sir John pète les plombs

En août, au festival Berlioz, en France, Sir John Eliot Gardiner aurait giflé le chanteur William Thomas, au prétexte que celui-ci serait sorti du mauvais côté de la scène lors d’une représentation des Troyens. Il va sans dire que ce geste a obligé le chef à annuler ses engagements ultérieurs, soit jusqu’à la fin de l’année, pour obtenir de l’aide psychologique. Cet accès de colère a eu des répercussions jusqu’ici, puisqu’il était la tête d’affiche principale du Festival Bach Montréal. 

 

Alain Trudel, tromboniste et chef d'orchestre (Photo: Brott Music Festival)
Alain Trudel, tromboniste et chef d’orchestre (Photo: Brott Music Festival)

La valse des chefs d’orchestre

Cette année a été riche en rebondissements pour les chefs d’orchestres et de leurs divers changements de rôles, parfois dignes d’un jeu de chaise musicale.

On pense évidemment à la nomination d’Alain Trudel comme directeur artistique de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières, une excellente nouvelle pour le Québec après son départ précipité de l’Orchestre symphonique de Laval après plus de 15 ans en poste, en juin 2022.

Réalisant un vrai coup de maître, l’Orchestre classique de Montréal a pour sa part réussi à attirer nul autre que Jacques Lacombe comme successeur du regretté Boris Brott.

À l’Orchestre symphonique de Québec, le nouveau directeur musical, Clemens Schuldt, successeur de Fabien Gabel, est officiellement entré en poste en septembre. Il a même désormais une bière à son nom. 

Jean-François Rivest, qui portait depuis deux ans le titre de « conseiller musical et premier chef invité » est devenu officiellement directeur artistique d’I Musici de Montréal, qui célèbre cette année son 40e anniversaire.

En mai, Jean-Michel Malouf était nommé directeur artistique de l’Orchestre symphonique de Sherbrooke. 

Jean-Michaël Lavoie a succédé à Lorraine Vaillancourt à la tête du Nouvel ensemble moderne.

À l’extérieur du Québec, mentionnons les nominations d’Adam Johnson à la tête du Guelph Symphony Orchestra, en Ontario, et du Baton Rouge Symphony Orchestra, en Louisiane. Les deux ont été annoncées en un mois. 

Simon Rivard a été nommé directeur musical de l’Opéra d’Edmonton.

En juin, Frédéric-Alexandre Michaud a été nommé chef en résidence et ambassadeur communautaire à l’Orchestre symphonique de Thunder Bay. 

Plus récemment, Nicolas Ellis a été nommé directeur musical de l’Orchestre national de Bretagne.

Finalement, Naomi Woo, collaboratrice artistique de l’OM, a été nommée cheffe de l’Orchestre national des jeunes du Canada (NYO).

 

Simon Bertrand, compositeur. (Photo: courtoisie de la SMCQ)
Simon Bertrand, compositeur. (Photo: courtoisie de la SMCQ)

Retraites et nominations

Le changement de garde se poursuit avec l’arrivée de plus jeunes à des postes de direction générale ou artistique. En voici quelques-uns:

Cette année, Geneviève Soly a annoncé son départ des Idées heureuses, organisme qu’elle a fondé. Dorothéa Ventura prend la relève. DÉTAILS

Le compositeur Simon Bertrand est devenu directeur artistique par intérim de la SMCQ, succédant à la compositrice Ana Sokolović, demeurée en poste pendant à peine un an. Celle-ci, partie pour des raisons demeurées « confidentielles » avait succédé à Walter Boudreau, lui aussi retraité.

Mathieu Lussier est entré en poste en tant que directeur artistique du Domaine Forget de Charlevoix, succédant à Paul Fortin.

Pour succéder à Christiane LeBlanc, autre nouvelle retraitée, on a nommé un tandem formé de Chantal Poulin et Shira Gilbert, qui sont désormais respectivement directrice générale et directrice artistique du Concours musical international de Montréal. 

Chantal Lambert a quitté la direction de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, qu’elle a dirigé pendant 33 ans. Jennifer Szeto lui succède.

 

Yannick Nézet-Séguin (Photo: courtoisie)

Yannick était partout

Plus que jamais, la présence du chef québécois Yannick Nézet-Séguin s’est fait sentir partout, et pas seulement sur le podium, mais aussi dans médias sociaux où il est pratiquement devenu un véritable « influenceur ». On l’a aussi vu plus que jamais dans les médias traditionnels, sur les tapis rouges et aux premières de films.

Il a notamment contribué au film Maestro en aidant l’acteur principal, Bradley Cooper, à perfectionner ses gestes de direction orchestrale, et en dirigeant la trame sonore du film interprétée par le London Symphony Orchestra. Il a également joué ce rôle de coach musical auprès de la comédienne Sophie Desmarais pour Les Jours heureux, sorti cette année. Un film où l’Orchestre Métropolitain joue un rôle important. LIRE NOTRE CRITIQUE DES JOURS HEUREUX. 

En février, l’Orchestre de Philadelphie annonçait la prolongation de son mandat comme directeur artistique jusqu’en 2030. Il remportait également deux Grammy pour les albums Fire Shut Up in My Bones, opéra de Terence Blanchard, et Voice of Nature: the Anthropocene, avec Renée Fleming.

De plus, il est de nouveau en nomination pour la prochaine cérémonie des Grammy avec les albums Price : Symphonie no 4; Dawson, Negro Folk Symphony avec l’Orchestre de Philadelphie dans la catégorie Meilleure prestation orchestrale, et Champion, avec le Metropolitan Opera, dans la catégorie Meilleur enregistrement d’opéra.

Au Met, il a dirigé la création de nouveaux opéras, comme X: The Life and Times of Malcolm X, d’Anthony Davies, et de nouvelles productions, comme Florencia en el Amazonas, de Daniel Catán.

On l’a même vu en entrevue à l’emblématique émission de CBS 60 minutes. 

Par ailleurs, en mai, il a également fait parler de lui en arrêtant l’Orchestre de Philadelphie au beau milieu d’une pièce, au Verizon Hall, parce qu’on avait entendu un cellulaire sonner, disant « Can we live without the damn phone for just one hour, please ? »

Il a bien sûr raison sur un point: notre société est dangereusement accro à ces petits appareils. Toutefois, en ce qui me concerne, mon malaise est plus grand lorsqu’un chef d’orchestre gronde son public que lorsque j’entends une sonnerie agaçante. En 2023, même s’ils oublient parfois d’éteindre leur cellulaire, on doit être reconnaissant envers les gens qui achètent des billets et se déplacent encore, comme expliqué au point suivant.

La salle Pierre-Mercure. (Photo: courtoisie de l’OCM)

Des salles vides et des annulations

Les organismes musicaux ne l’avouent pas et certains tentent même de sauver la face en distribuant des billets gratuits, mais on le voit: un nombre important de billets de concerts ne trouve pas preneurs. Des organismes sont en difficulté. Cette situation n’est pas spécifique à la musique classique, elle touche l’ensemble des arts vivants, dont le théâtre.

Le quotidien La Presse a d’ailleurs consacré plusieurs articles au sujet, écrivant dans l’un d’entre eux que seuls les spectacles d’humour ou ceux d’artistes établis comme Daniel Bélanger peuvent encore compter sur des taux d’occupation de 80%.

Parmi les explications avancées dans un dossier de Jean Siag assez fouillé sur le sujet, intitulé Pourquoi vous ne sortez pas?, on mentionne le prix des billets à l’heure de l’inflation, l’heure des spectacles, la mobilité et le stationnement, les formules d’abonnement et l’abondance de l’offre.

À ces raisons, j’ajouterais quelques hypothèses personnelles: le surplus de travail engendré par la pénurie de personnel (ou le culte du travail et de la performance ainsi que les exigences grandissantes des entreprises envers le personnel), le surmenage que ce travail engendre, et l’organisation de nos vies personnelles qui semble de plus en plus compliquée malgré tous les outils modernes dont nous disposons. À la fin d’une journée, il arrive souvent que l’appel de notre sofa et d’une série à grand budget l’emportent.

Il est clair qu’en musique classique, le nombre de concerts offerts a augmenté depuis dix ans alors que le pourcentage de la population qui s’y intéresse, lui, n’augmente pas, et ce, même si l’on s’évertue à inventer des formules innovantes. En parallèle, de nouveaux organismes sont nés, des artistes ont lancé leurs propres ensembles et leurs séries de concerts; nous voici devant une offre qui surpasse depuis longtemps la demande.

On a même vu des concerts être annulés en raison du peu de billets vendus et des risques financiers, notamment lOratorio de Noël qui devait être présenté par les Violons du Roy à Montréal en décembre. Mais ce n’est pas le seul.

Bref, les obstacles à surmonter et les défis à relever sont énormes, et l’avenir est inquiétant, comme en témoigne notre prochain item dans cette liste: la faillite d’un orchestre canadien important.

 

Andrei Feher (Crédit photo : Mathieu Gaudet)

L’Orchestre de Kitchener-Waterloo: une fermeture consternante

En septembre, à quelques jours à peine de son premier concert, l’Orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo, qui était dirigé depuis 2017 par le Québécois d’adoption Andrei Feher, annonçait l’annulation de sa saison 23-24, à la grande consternation de tous. Le conseil d’administration présentait également sa démission.

La principale raison: un déficit de deux millions, rendant l’organisation insolvable. L’orchestre, fondé en 1945, employait une cinquantaine de musiciens et présentait plus de 80 concerts par an. Rappelons qu’avec 600 000 habitants, Kitchener-Waterloo et la 10e agglomération en importance au Canada.

 

Rachel Laurin (1961-2023), organiste et compositrice. (Photo: Jonathan Maher)
Rachel Laurin (1961-2023), organiste et compositrice. (Photo: Jonathan Maher)

In Memoriam

Au cours de l’année nous avons eu la tristesse de perdre plusieurs musiciens, musiciennes et personnalités du monde musical: Rachel Laurin, compositrice; la violoniste et pédagogue Sonia Jelinkova a quitté ce monde à 99 ans; le compositeur José Evangelista est décédé à 79 ans; Vivian Lee, deuxième trombone à l’OSM, nous a quitté à 62 ans; Linda Poirier, violoniste pendant 37 ans au sein de l’Orchestre Métropolitain, est décédée en juin à l’âge de 60 ans; Raymond Ringuette, professeur à la retraite et premier doyen de la Faculté de musique de l’Université Laval; Jocelyn Morlock, compositrice canadienne, 53 ans.

Cette liste est certainement incomplète et nous nous excusons des oublis.

 

Elisabeth St-Gelais, soprano. (Photo: courtoisie)
Elisabeth St-Gelais, soprano. (Photo: courtoisie)

Les jeunes artistes qui se sont démarqués

Histoire de finir sur une note positive, voici les artistes de la relève, qui, à mon avis, se sont le plus illustrés cette année.

  • Elisabeth St-Gelais, soprano, Révélation Radio-Canada en musique classique et lauréate du Prix d’Europe. En septembre, elle signait un contrat exclusif avec ATMA Classique.
  • Rose Naggar-Tremblay, contralto: lauréate de la Bourse de carrière Fernand-Lindsay.
  • Elisabeth Pion, pianiste: avec un nouveau disque lancé chez ATMA Classique et de nombreuses invitations comme soliste au sein de nos ensembles, la pianiste continue sur une belle lancée puisqu’elle vient d’être choisie, parmi seulement neuf artistes triés sur le volet, pour recevoir le mentorat de la réputée Gabriela Montero.
  • Bruce Liu: toujours aussi intègre et talentueux, le lauréat du Concours Chopin 2021 continue d’impressionner et lançait cette année un troisième album avec Deutsche Grammophon.  Consacré à Rameau, Ravel et Alkan, celui-ci révèle une interprétation d’une merveilleuse limpidité. Bruce Liu était aussi l’invité du concert d’ouverture de l’Orchestre Métropolitain, en septembre.
  • Pascal Germain-Berardi: même s’il ne fait pas partie de ceux qui ont la chance de venir d’une famille de musiciens ou de recevoir l’appui de richissimes mécènes, le chef Pascal Germain-Berardi persévère. Poursuivant son chemin, il met sur pied des projets qui sortent de l’ordinaire, et qui méritent certainement notre attention.

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