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BILAN DE FIN D'ANNÉE | Mes 10 plus beaux coups de cœur musicaux 2017

Par Caroline Rodgers le 17 décembre 2017

Philippe Jaroussky. (Crédit: Simon Fowler - Warner-Erato)
Philippe Jaroussky. (Crédit: Simon Fowler – Warner – Erato)

Au cours des deux dernières semaines de décembre, Ludwig van Montréal vous présentera plusieurs articles dressant un bilan de l’année musicale 2017. Aujourd’hui, les plus beaux coups de cœur musicaux de notre rédactrice en chef.

***

Depuis des années, j’assiste à deux ou trois concerts par semaine. Loin d’avoir le temps de tout voir et de tout entendre – j’avoue que le lancement de Ludwig van Montréal ayant requis un déploiement d’énergie considérable, j’ai laissé passer plusieurs concerts importants au cours des dix derniers mois. Malgré tout, j’ai eu l’occasion de faire le tour des principaux ensembles de la métropole.

Voici donc mes 10 plus beaux coups de cœur musicaux de 2017.

 

Philippe Jaroussky. (Crédit: Simon Fowler - Warner - Erato)
Coups de cœur musicaux de 2017 : le concert de Philippe Jaroussky à la salle Bourgie avec les Violons du Roy. (Crédit: Simon Fowler – Warner – Erato)

1-Philippe Jaroussky et les Violons du Roy à la salle Bourgie

C’est le 7 avril, à la salle Bourgie, que j’ai vécu mes émotions musicales les plus intenses de 2017, à l’occasion du récital Händel du célèbre contre-ténor. Il nous livrait alors, avec les Violons du Roy, les airs d’opéra méconnus du compositeur qui figurent sur son plus récent album. Ce qui touche, avant tout, chez Philippe Jaroussky, n’est pas tant son éblouissante virtuosité que la profondeur et la véracité de ses interprétations. Mon bouleversement était-il décuplé du fait que je l’avais rencontré la veille? Allez savoir. Plusieurs témoins pourront le confirmer: j’étais en larmes pendant les trois rappels, dont le troisième était évidemment le merveilleux Ombra mai fu.

 

L'Orchestre Métropolitain sous la direction de Yannick Nézet-Séguin à la Philharmonie de Paris. (Crédit: François Goupil)
Coups de cœur musicaux de 2017: les Variations Enigma, par l’Orchestre Métropolitain sous la direction de Yannick Nézet-Séguin à la Philharmonie de Paris. (Crédit: François Goupil)

2-Les Variations Enigma de l’Orchestre Métropolitain

J’en ai parlé et reparlé, les Variations Enigma d’Elgar jouées par l’Orchestre Métropolitain lors de sa tournée européenne m’ont bouleversée. Je ne vois pas, honnêtement, comme on pourrait mieux les jouer et comment on pourrait partir d’un triple pianissimo aussi sublime dans Nimrod, pour finir dans un tel épanouissement. La meilleur version fut certainement celle de la Philharmonie de Paris, en fin de tournée, le 3 décembre.

 

3-Pascal Amoyel, Le pianiste aux cinquante doigts ou l’incroyable destinée de György Cziffra, salle Bourgie

Tout le monde sait que je suis maniaque de piano. Un spectacle à la fois musical et théâtral comme celui que donne Pascal Amoyel avec son Pianiste aux cinquante doigts, qui relate l’incroyable destinée de son mentor, György Cziffra, est du véritable bonbon pour moi. C’était le 22 janvier, salle Bourgie. La fusion des deux formes d’art était parfaitement réussie, mais surtout, quel pianiste! Pascal Amoyel a tout: la technique prodigieuse, la poésie émouvante, une sonorité presque surnaturelle et des idées brillantes. C’est aussi un excellent raconteur d’histoires. C’est un scandale qu’on ne l’entende pas plus souvent à Montréal. J’espère vivement que son nouveau spectacle, qui porte sur Liszt, sera donné ici un jour.

 

Le compositeur Julien Bilodeau. (Crédit photo: Philippe Stirnweiis).
Coups de cœur musicaux de 2017: la pièce Ouverture lente, du compositeur Julien Bilodeau. (Crédit photo: Philippe Stirnweiis).

4-Création: Ouverture lente, de Julien Bilodeau, par I Musici

Tout le monde s’était déplacé pour entendre Christian Blackshaw jouer Mozart au concert inaugural d’I Musici, cet automne, sous la direction de Jean-Marie Zeitouni. En ce qui me concerne, c’est plutôt la création de l’Ouverture lente, du compositeur québécois Julien Bilodeau, qui valait le détour. Une œuvre faisant naître des images de paysages nordiques et dont j’ai parlé plus en détail dans cette critique.

 

De gauche à droite: Stefano Andreatta, Giuseppe Guarrera et Zoltan Fejervari, respectivement 3e, 2e et 1er prix au CMIM. (Crédit: Brent Calis)
Coups de cœur musicaux de 2017: Giuseppe Guarrera au CMIM. De gauche à droite: Stefano Andreatta, Giuseppe Guarrera et Zoltan Fejervari, respectivement 3e, 2e et 1er prix au CMIM. (Crédit: Brent Calis)

5-Le récital de demi-finale de Giuseppe Guarrera au CMIM

Dès qu’il a commencé à jouer, j’ai été conquise. J’ai suivi de très près le Concours musical international de Montréal, en 2017, et l’Italien Giuseppe Guarrera était dans mes favoris depuis le début. Je ne m’étais pas trompée. Bien qu’il n’ait pas remporté le premier prix à cause de certains défauts dans son Concerto no 1 de Tchaïkovsky, il a raflé la deuxième place et plusieurs autres prix, dont celui du public. C’était 100% mérité.

 

Le Canadien Tony Yike Yang au Concours Van Cliburn. (Crédit: Carolyne Cruz)
Coups de cœur musicaux de 2017: Le Canadien Tony Yike Yang au Concours Van Cliburn. (Crédit: Carolyne Cruz)

6-La Sonate en si mineur de Liszt par Tony Yike Yang au Concours Van Cliburn

En soi, le fait d’assister aux épreuves du Concours international de piano Van Cliburn, auquel j’ai eu le privilège d’être invitée, était une expérience formidable. Je n’ai pas besoin de chercher longtemps dans mes souvenirs pour savoir que de tout ce que j’ai entendu, mon moment favori a été l’interprétation de la Sonate en si mineur, de Liszt, par le jeune Canadien Tony Yike Yang, âgé seulement de 18 ans. Il n’allait malheureusement pas se rendre en finale en raison de problèmes dans son concerto de Mozart. Dommage pour lui, mais sa sonate restera malgré tout gravée dans nos mémoires.

 

La Symphonie no 8 de Mahler, avec l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Kent Nagano, a plutôt su nous élever progressivement vers les hautes sphères, notamment grâce à l’émotion transmise par ses remarquables solistes. (Crédit photo: Antoine Saito)
Coups de cœur musicaux de 2017: La Symphonie no 8 de Mahler, avec l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Kent Nagano, a plutôt su nous élever progressivement vers les hautes sphères, notamment grâce à l’émotion transmise par ses remarquables solistes. (Crédit photo: Antoine Saito)

7-La Symphonie no 8 de Mahler par l’OSM

C’était un concert inaugural comme on les espère que l’Orchestre symphonique de Montréal nous a servis pour cette rentrée : grandiose. On ne pouvait pas demander mieux que cette interprétation mémorable de la Huitième de Mahler, le 19 septembre à la Maison symphonique. La voix puissante de la soprano allemande Sarah Wegener, à elle seule, valait le déplacement. Pour le reste, je me contenterai de vous référer à ma critique, dont ce paragraphe résume l’esprit: « Avec, comme guide, un Kent Nagano présent mais agissant en humble serviteur de la musique, s’attardant à nous montrer les moindres détails de ce chef-d’oeuvre avec une rigueur presque scientifique tout en ne perdant jamais de vue sa vision d’ensemble, cette expérience a été possible. Vécue comme une montée vers une finale quasi transcendante, cette heure et demie fort captivante nous a semblé passer en un éclair. »

 

Jordi Savall était entouré de musiciens et chanteurs de plusieurs pays pour son concert Les Routes de l'esclavage. (Crédit: Claire Xavier).
Coups de cœur musicaux de 2017: Jordi Savall, qui était entouré de musiciens et chanteurs de plusieurs pays pour son concert Les Routes de l’esclavage. (Crédit: Claire Xavier).

8-Jordi Savall, Les Routes de l’esclavage

On dira ce que l’on voudra, ce concert du 14 novembre à la Maison symphonique était exceptionnel. Certes, bon nombre de spectateurs auraient peut-être voulu que Jordi Savall soit davantage qu’un quasi figurant dans ce spectacle où les descendants des esclaves, artistes venus d’Afrique, d’Amérique du Sud ou des États-Unis, étaient les têtes d’affiches. Leurs voix, leurs gestes, leurs émotions si sincères: on ne les oubliera jamais. En particulier la voix extraordinaire de ce jeune chanteur malien qui s’est trouvé à Montréal par hasard, juste au bon moment, alors qu’un autre participant au spectacle n’avait pas reçu à temps son visa. Il a appris qu’il serait du concert seulement la veille au soir. Les quatre chanteurs du quatuor gospel The Fairfield Four, des vrais, des vieux de la vieille, étaient géniaux. Jordi Savall a eu l’intelligence et le bon jugement de comprendre que quand on fait un spectacle sur les esclaves et leurs souffrances, on ne se sert pas de leurs descendants comme de simples faire-valoir, comme s’il étaient des décorations exotiques juste bons à faire diversion à travers un répertoire plus « sérieux ». Il est logique de leur laisser toute la place. C’était donc, à mon avis, une décision et un choix artistique éminemment politiques de la part de Savall que de rester en retrait, quitte à décevoir certaines personnes qui pourront, de toute façon, se rattraper en l’entendant jouer la musique de Tous les matins du monde, en février 2019. En ce qui me concerne, je suis loin d’avoir été déçue. C’était une expérience émouvante et musicalement très valable. Pour paraphraser une célèbre citation concernant la cuisine, il n’y a pas de grande et de petite musique, il n’y en a que de la bonne et de la mauvaise.

 

Dialogues des Carmélites à l'Opéra de Montréal (Crédit: Yves Renaud)
Coups de cœur musicaux de 2017: Dialogues des Carmélites à l’Opéra de Montréal (Crédit: Yves Renaud)

9-Le Dialogue des Carmélites à l’Opéra de Montréal

L’Opéra de Montréal avait vu juste en confiant le chef-d’œuvre de Francis Poulenc au metteur en scène Serge Denoncourt, en janvier. Le résultat, dans une scénographie sobre mais léchée, une vision intelligente de l’œuvre, avec des interprètes exceptionnelles comme Marianne Fiset, Marie-Josée Lord et Aidan Ferguson. Ajoutez-y l’Orchestre symphonique de Montréal dirigé par Jean-François Rivest et vous avez un spectacle gagnant doté d’une finale coup de poing. Ma critique à lire ici.

 

10-Mon album préféré: Alma Opressa, de Julie Boulianne, avec Clavecin en concert

J’étais déjà comblée avec son album précédent, mais Alma Oppressa, de l’époustouflante mezzo Julie Boulianne, publié chez Analekta, est un véritable trésor. Je laisse la musique de la vidéo parler d’elle-même au lieu de me perdre en commentaires pour décrire cette merveille.

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