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CRITIQUE | I Musici: pour Bilodeau et Beethoven

Par Caroline Rodgers le 25 septembre 2017

L’Ouverture lente de Bilodeau, une création, est admirablement bien écrite, habilement structurée et foisonnante d’idées. (Crédit photo: Philippe Stirnweiis).
L’Ouverture lente de Bilodeau, une création, est admirablement bien écrite, habilement structurée et foisonnante d’idées. (Crédit photo: Philippe Stirnweiis).

I Musici de Montréal lançait sa saison à la Maison symphonique, hier après-midi, avec des effectifs augmentés à 52 musiciens. Un concert pleinement satisfaisant, ou presque. C’est surtout de la magnifique Ouverture lente, du compositeur Julien Bilodeau, et de la Symphonie no 6 de Beethoven, interprétée avec intelligence et brio, que l’on gardera les meilleurs souvenirs.

L’Ouverture lente de Bilodeau, une création, est admirablement bien écrite, habilement structurée et foisonnante d’idées. Elle est aussi très accessible et cette première audition nous donne envie de la réentendre. Ce n’est pas toujours le cas, malheureusement, des œuvres nouvelles, qui se retrouvent trop souvent aux oubliettes une fois la création passée. Parions que celle-ci sera rejouée souvent.

On cherche une expression juste pour décrire l’atmosphère créée par le compositeur d’Another Brick in the Wall, qui effectue, avec cette ouverture, une merveilleuse relecture de grands pans du langage musical occidental, redéployé par son imaginaire débordant dans un paysage sonore aux accents nordiques. L’impression d’un lever de soleil sur un monde boréal tranquille, traversé par moments de personnages agités. Les mots sont bien insuffisants quand vient le temps de décrire la musique!

Monsieur Parfait

Christian Blackshaw nous laisse perplexe dans le Concerto no 24 de Mozart, et de façon générale. Entendons-nous sur une chose : personne ne peut nier qu’il s’agit là d’un excellent pianiste, en pleine possession de ses moyens. Nous l’avions entendu, il y a deux ans, avec ce même orchestre, à la salle Bourgie, après avoir lu un déluge d’éloges à son égard.

L’impression produite hier est la même que la première et renforce notre opinion : celle que dans le jeu très intérieur et réfléchi de Christian Blackshaw, la moindre nuance est calculée au micro-décibel près, que tout est prévu, chronométré et planifié avec un soin si méticuleux, un tel souci de la perfection qu’il ne reste plus de place pour que surgisse la moindre idée musicale dans la spontanéité et la vérité du moment. Sa musique est pensée et analysée plus que sentie, ce qui peut plaire à certains au point de le décrire comme le plus grand mozartien de la galaxie. En ce qui nous concerne, Christian Blackshaw incarne un paradoxe : celui qu’un jeu trop parfait peut parfois faire naître l’ennui.

Le bonheur avec Beethoven

Le concert s’est conclu avec une symphonie entendue mille fois, et pourtant, elle avait quelque chose de neuf et de frais. Cette Sixième de Beethoven semblait avoir des ailes. Elle nous tenait ce genre de discours qui avance, qui respire, qui tient l’auditeur en haleine, qui donne envie de tendre l’oreille plutôt que de se sentir rassuré en terrain connu. Légère avec ses tempi très allants tout en gardant sa substance, exubérante avec du corps, chantante et même dansante. Un bel équilibre, dans l’interprétation, entre tradition et renouveau. La sonorité de l’orchestre dans la Maison symphonique était claire, transparente. Le degré de raffinement de l’I Musici et la profondeur de son chef Jean-Marie Zeitouni sont apparus évidents, entre autres, dans les transitions très soignées entre les grands thèmes mélodiques, nous faisant remarquer et savourer mille petits détails au sein des différentes sections. Et chapeau aux vents, notamment au cor et à la clarinette.

Cette interprétation réjouissante de Beethoven annonce une saison prometteuse pour I Musici de Montréal, si bien que nous avons déjà hâte au prochain concert.

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