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LISZTS | 15 pionniers de la musique québécoise à redécouvrir

Par Réjean Beaucage le 28 décembre 2017

Pionniers de la musique québécoise: Pierre Mercure. (Photo: Radio-Canada)
Pionniers de la musique québécoise: Pierre Mercure. (Photo: Radio-Canada)

Ce sont en majorité des compositeurs, bien sûr, mais ce sont surtout des piliers de la vie musicale québécoise ; des personnages sans qui le paysage qui nous entoure aujourd’hui ne serait tout simplement pas le même. Fondateurs d’ensembles, pionniers de nouveaux genres, organisateurs de festivals ou personnalités dont la réputation dépasse nos frontières, ils méritent une place dans cette liste parce que la musique, comme l’histoire, ne s’écrit pas toute seule.

 

Pionniers de la musique québécoise: Walter Boudreau. (Crédit: DNV Photographie)
Pionniers de la musique québécoise: Walter Boudreau. (Crédit: DNV Photographie)

1-Walter Boudreau (Sorel, 1947)

Directeur artistique de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) depuis 1988, il s’est d’abord fait connaître comme cofondateur du groupe « pop » L’Infonie (1969-1974) aux côtés du poète/chanteur Raôul Duguay. Il a mis sur pied 2003 avec son collègue Denys Bouliane le festival Montréal Nouvelles Musiques. Il est l’auteur de près d’une centaine d’œuvres pour formations diverses. Chevalier de l’Ordre national du Québec (2013) et membre de l’Ordre du Canada (2014), il a été récompensé par de nombreux prix, dont le Grand Prix Paul-Gilson de la Communauté des radios publiques de langue française pour Golgot(h)a (livret de Raôul Duguay) en 1991, le prix Molson du Conseil des arts du Canada (2003) et le Prix Denise-Pelletier (2004).

 

Pionniers de la musique québécoise: Yves Daoust. (Crédit: Leo Perrin)
Pionniers de la musique québécoise: Yves Daoust. (Crédit: Leo Perrin)

2-Yves Daoust (Longueuil, 1946)

Il compte parmi les cofondateurs, en 1978, de l’Association pour la création et la recherche électroacoustiques du Québec (ACREQ). Premier organisme à s’y consacrer en Amérique du Nord, l’ACREQ a eu une importance capitale pour le développement de ce genre musical au Québec et au Canada. Entre 1980 et 2011, Daoust enseigne la composition électroacoustique au Conservatoire de musique de Québec et de Montréal. Récipiendaire, en 2009, du Prix Serge-Garant de la Fondation Émile-Nelligan pour l’ensemble de son œuvre, il compte aussi parmi les créateurs du Fonofone, une application d’apprentissage de la création musicale pour iPad.

 

Serge Garant. (Photo: courtoisie)
Pionniers de la musique québécoise: Serge Garant. (Photo: courtoisie)

3-Serge Garant (1929-1986)

Il a été le premier directeur artistique de la SMCQ (1966), un poste qu’il conservera jusqu’à son décès en 1986. Il est l’auteur de plus de 50 œuvres pour formations diverses, parmi lesquelles Nucléogame (1955), qui serait la première œuvre canadienne de musique mixte (instruments et bande). Il a écrit de nombreux articles sur l’actualité musicale, il a animé l’émission Musique de notre siècle à la radio de la Société Radio-Canada pendant 15 ans, et il a été nommé professeur de composition et d’analyse à la Faculté de musique de l’Université de Montréal en 1968, contribuant à former un grand nombre de compositeurs.

 

Pionniers de la musique québécoise: Jacques Hétu. (Crédit: Takashi)
Pionniers de la musique québécoise: Jacques Hétu. (Crédit: Takashi)

4-Jacques Hétu (Trois-Rivières, 1938 – Montréal, 2010)

Récipiendaire du Prix d’Europe en 1961, Jacques Hétu part pour Paris où il étudie auprès d’Henri Dutilleux et d’Olivier Messiaen. À son retour, il enseignera successivement à l’Université Laval (1963-1977), à l’Université de Montréal (1978-1979), puis à l’Université du Québec à Montréal (1979-2000). Son catalogue compte plus de 70 œuvres dont le langage néo-classique lui a permis de rejoindre un public considérable ; il serait en effet le compositeur canadien le plus joué chez nous comme à l’étranger. On lui doit, entre autres œuvres, un opéra, 5 symphonies et une quinzaine de concertos.

 

Pionniers de la musique québécoise: Otto Joachim (Photo: courtoisie)
Pionniers de la musique québécoise: Otto Joachim (Photo: courtoisie)

5-Otto Joachim (Düsseldorf, Allemagne, 1910 — Montréal, 2010)

Arrivé à Montréal en 1949, il a été premier alto de l’Orchestre symphonique de Montréal de 1952 à 1956, puis enseignant à l’Université McGill (1956-1964) et au Conservatoire de musique de Montréal (1956-1976). Il compte également parmi les fondateurs du Quatuor à cordes de Montréal en 1955 et de l’ensemble d’instruments anciens de Montréal en 1958. Il met sur pied dès 1956 son propre studio de musique électroacoustique (le premier studio privé au Canada), et c’est là qu’il réalise la pièce Katimavik, pour bande à quatre pistes, une commande du Pavillon canadien d’Expo 67. On lui doit également Nonet (1960), qui serait la première pièce de musique aléatoire composée au Canada.

 

Pionniers de la musique québécoise: Jean Laurendeau. (Photo: courtoisie)
Pionniers de la musique québécoise: Jean Laurendeau. (Photo: courtoisie)

6-Jean Laurendeau (Montréal, 1938)

D’abord connu comme clarinettiste (premier prix, CMM, 1959 – premier prix, Conservatoire de Rouen, France, 1964 – Orchestre symphonique de Québec, 1960-1962), Jean Laurendeau a découvert les ondes Martenot dans la classe de Jeanne Loriod à l’École normale de musique de Paris (1962-1965). Cherchant à faire connaître l’instrument chez nous, il aura l’aide de Clermont Pépin, alors directeur du CMM, pour y ouvrir en 1970 la première classe d’ondes Martenot en Amérique du Nord ; il en sera le titulaire jusqu’en 1997 (cette année-là, le cours fut retiré pour des raisons budgétaires; il a été réintégré en 2015). En 1976, il fondait l’Ensemble d’ondes de Montréal.

 

Pionniers de la musique québécoise: Bruce Mather. (Photo: courtoisie)
Pionniers de la musique québécoise: Bruce Mather. (Photo: courtoisie)

7-Bruce Mather (Toronto, 1939)

Après ses études en composition au Conservatoire de Paris (1959-1961) et à l’Université de Stanford (Californie, 1962-1964), Mather enseigne brièvement à l’Université de Toronto, puis de 1966 à 2001, à l’Université McGill. Il participe au concert de fondation de la SMCQ le 15 décembre 1966 en tant que compositeur (Fantaisie, 1964), mais également en tant que pianiste. Il a consacré plusieurs de ses œuvres aux recherches microtonales ; sa pièce Yquem, pour quatre pianos accordés en quart de ton et électroniques, lui a permis de remporter en 1993 un deuxième prix Jules-Léger de la nouvelle musique de chambre (il l’avait déjà remporté en 1979 avec Musique pour Champigny).

 

Pionniers de la musique québécoise: Pierre Mercure. (Photo: Radio-Canada)
Pionniers de la musique québécoise: Pierre Mercure. (Photo: Radio-Canada)

8-Pierre Mercure (Montréal, 1927 – Avallon, France, 1966)

Pierre Mercure était déjà un pionnier à titre de réalisateur à la télévision de Radio-Canada (entre autres pour L’Heure du concert, dès 1954) lorsqu’il organisa à Montréal en 1961 une très avant-gardiste Semaine internationale de musique actuelle. Ayant participé à un stage d’étude au Groupe de Recherches Musicales (GRM) à Paris en 1957-1958, il est l’un des premiers compositeurs québécois à s’intéresser à la musique concrète. Instigateur principal, avec l’aide de Wilfrid Pelletier, de la mise sur pied de la SMCQ, il en aurait pris la direction musicale, n’eut été son décès dans un accident de voiture en France au début de l’année 1966. La salle où se produit principalement la SMCQ porte son nom.

 

Pionniers de la musique québécoise: François Morel. (Photo: Université Laval)
Pionniers de la musique québécoise: François Morel. (Photo: Université Laval)

9-François Morel (Montréal, 1926)

Cofondateur en 1956, avec Serge Garant, Otto Joachim et Jeanne Landry (pianiste et compositrice), du groupe Musique de notre temps, il avait préalablement participé, avec Garant et Gilles Tremblay, à l’organisation de ce qui peut être qualifié de premier concert de musique contemporaine à Montréal, le 1er mai 1954. Ayant reçu presque toute sa formation musicale au Conservatoire de musique de Montréal (CMM), il a lui-même enseigné à la Faculté de musique de l’Université Laval à Québec de 1979 à 1997, en plus d’y diriger l’atelier de musique contemporaine.

 

Pionniers de la musique québécoise: Robert Normandeau. (Crédit: Bernard Préfontaine)
Pionniers de la musique québécoise: Robert Normandeau. (Crédit: Bernard Préfontaine)

10-Robert Normandeau (Québec, 1955)

Robert Normandeau est le détenteur du premier doctorat en composition électroacoustique (obtenu sous la direction de Marcelle Deschênes et de Francis Dhomont) qui a été remis par la Faculté de musique de l’Université de Montréal (1992). Sa musique est principalement acousmatique, sa démarche visant à développer un « cinéma pour l’oreille ». Il est l’un des cofondateurs en 1991, avec Jean-François Denis et Gilles Gobeil, de la société de concerts Réseaux des arts médiatiques, qui se consacre à l’exploration des diverses formes de musique électroacoustique, un genre dont il enseigne la composition à l’Université de Montréal depuis 1999.

 

Pionniers de la musique québécoise: Jean Papineau-Couture. (Crédit: Jean-Guy Thibodeau
Pionniers de la musique québécoise: Jean Papineau-Couture. (Crédit: Jean-Guy Thibodeau)

11-Jean Papineau-Couture (Montréal 1916 – Montréal, 2000)

Revenant à Montréal en 1945 après des études en composition au Conservatoire de musique de la Nouvelle-Angleterre (Boston) et au Bard College (Cambridge), Jean Papineau-Couture enseignera au CMM (1946-1963) et à l’Université de Montréal (1951-1982). Infatigable animateur de la vie musicale, il compte parmi les fondateurs de la Société de musique canadienne (1953), du Centre de musique canadienne (1959) et de la SMCQ (1966), dont il fut le premier président. Il a également présidé à différentes époques les Jeunesses musicales du Canada, l’Académie de musique du Québec et le Conseil canadien de la musique. Le Quatuor Molinari a enregistré l’intégrale de ses quatuors pour célébrer son centenaire en 2016 (ATMA classique).

 

Pionniers de la musique québécoise: Wilfrid Pelletier. (Crédit: André Le Coz, Radio-Canada)
Pionniers de la musique québécoise: Wilfrid Pelletier. (Crédit: André Le Coz, Radio-Canada)

12-Wildrid Pelletier (Montréal, 1896 – New York, 1982)

L’un des seuls personnages de cette liste qui ne soit pas un compositeur, il est néanmoins sans aucun doute l’un des acteurs les plus importants de la vie musicale au Québec. Il fut le premier directeur artistique (1934) de l’orchestre de la Société des Concerts symphoniques de Montréal (aujourd’hui l’OSM), le fondateur des Festivals de Montréal (1936), le premier directeur du Conservatoire de musique de Montréal (1943) et le quatrième directeur artistique de l’Orchestre symphonique de Québec (1951-1966). Il a participé à l’inauguration de la Place des Arts de Montréal (1963) dans une salle qui allait prendre son nom à compter du 13 juin 1966, et il était aussi du concert d’inauguration du Grand Théâtre de Québec (1971). Pierre Mercure put compter sur son aide indispensable pour la mise sur pied de la SMCQ, dont il fut membre du premier comité de direction.

 

Pionniers de la musique québécoise: Jean Piché. (Crédit: Marie Gaudreau)
Pionniers de la musique québécoise: Jean Piché. (Crédit: Marie Gaudreau)

13-Jean Piché (Trois-Rivières, 1951)

Directeur de l’Institut Arts Cultures Technologies (iACT) de l’Université de Montréal depuis 2006, il a été dans les années 1970 un pionnier de l’utilisation des outils audionumériques et il a largement contribué par la suite au développement d’un art médiatique mêlant l’image et la musique et pour lequel il a proposé le nom de vidéomusique. Après quelques années à mettre de l’avant le travail des artistes à titre de responsable de programme au Conseil des arts du Canada dans les années 1980, il a été directeur artistique en 1990 du festival Montréal Musiques Actuelles, la plus grande manifestation du genre jamais tenue au Canada.

 

Pionniers de la musique québécoise: Gilles Tremblay. (Photo: courtoisie SMCQ)
Pionniers de la musique québécoise: Gilles Tremblay. (Photo: courtoisie SMCQ)

14-Gilles Tremblay (Arvida [auj. Jonquière], 1932 – Montréal, 2017)

Ayant obtenu un premier prix en piano au CMM en 1953, il participera au concert historique du 1er mai 1954, avec François Morel et Serge Garant, avant d’aller compléter sa formation à Paris, où il suivra entre autres les enseignements de Maurice Martenot, devenant l’un des premiers ondistes québécois (avec Claude Champagne, qui fut son maître au CMM, il est aussi l’un des premiers compositeurs d’ici à écrire pour les ondes Martenot). Ayant ensuite découvert les techniques électroacoustiques auprès de Stockhausen à Darmstadt (1957), puis lors d’un stage au GRM auprès de Pierre Schaeffer (1959-1961), il aura l’occasion d’en démontrer la maîtrise en réalisant Centre-élan pour le pavillon du Québec lors d’Expo 67, une œuvre qui lui vaudra le prix Calixa-Lavallée. Deuxième directeur artistique de la SMCQ (1986-1988), il a enseigné l’analyse et la composition au CMM (1962-1997).

 

Pionniers de la musique québécoise: Claude Vivier. (Photo: courtoisie Boosez & Hawkes)
Pionniers de la musique québécoise: Claude Vivier. (Photo: courtoisie Boosez & Hawkes)

15-Claude Vivier (Montréal, 1948 — Paris, France, 1983)

C’est en utilisant un langage extrêmement personnel, souvent véhiculé par des voix qui chantent de mots « inventés » que Claude Vivier est devenu l’un des compositeurs québécois les plus universellement reconnus. Il demeurera fortement marqué par un séjour en Asie en 1977 (l’une de ses œuvres les plus souvent jouées, Pulau Dewata (île des dieux) fait référence à Bali). Nommé Compositeur de l’année par le Conseil canadien de la musique en 1981, il se rend l’année suivante à Paris avec l’intention de composer un deuxième opéra (Kopernikus : Rituel de la mort avait été créé en 1980 par l’Atelier de musique contemporaine de l’Université de Montréal sous la direction de Lorraine Vaillancourt). Il meurt à Paris dans des circonstances dramatiques cette année-là.

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