Le compositeur chef d’orchestre Walter Boudreau, directeur artistique de la Société de musique contemporaine du Québec, a remporté hier soir le Prix Eddy-Marnay remis par la Fondation de la Société professionnelle des auteurs-compositeurs du Québec, dans le cadre de la 12e remise de prix annuelle récompensant les artistes de la musique et de la chanson. Le Prix Eddy-Marnay récompense « l’excellence de l’imaginaire » et il s’accompagne d’une bourse de 10 000 $ offerte par les Productions Feeling.
En pause entre deux répétitions pour le concert Monodias Espanolas, qui inaugurera la saison de la SMCQ, ce vendredi, Walter Boudreau a pris le temps de rappeler Ludwig van Montréal.
« Le Prix Eddy-Marnay me touche particulièrement parce que, généralement, avec la SPACQ, on s’adresse davantage à la chanson populaire. Que l’on reconnaisse un artiste un peu marginal comme moi, dans ce milieu-là, me touche beaucoup. Ça veut dire que j’ai fait vibrer une corde dans ce milieu, même s’il ne fréquentent pas nécessairement ma musique autant que je le voudrais. »
Évidemment, l’auteur de la Symphonie du Millénaire n’en est pas à son premier prix, loin de là.
« Tous les prix sont importants parce qu’ils marquent une reconnaissance, à un moment donné, dans notre carrière. En 1974, j’ai été le premier lauréat du Concours national des jeunes compositeurs de Radio-Canada, qui m’a sauvé la vie, car je revenais de faire un stage d’études en Europe et je n’avais plus un sou. Je suis arrivé à Dorval, j’ai ouvert le Montréal Matin et ma photo était là, annonçant que je venais de gagner 7000 $, c’était toute une somme à l’époque. »
Par la suite, Walter Boudreau a été lauréat de plusieurs autres prix tout au long de sa carrière, dont le Prix Jules-Léger, le Prix Denise-Pelletier, le Prix Molson, le Prix du Gouverneur général et l’Ordre du Québec, entre autres.
« Ce sont des prix qui viennent réconforter l’angoisse du chercheur que je suis », dit-il.
En reconnaissant l’excellence de l’imaginaire, le Prix Eddy-Marnay tape dans le mille avec Walter Boudreau, l’homme aux grandes idées et aux projets fous.
« Pendant mon allocution de remerciement, j’ai félicité Diane Juster (NDLR: cofondatrice de la SPACQ) d’avoir dit « vive la musique » dans son discours. Elle n’a pas parlé d’un genre de musique particulier, mais de toute la musique et pour moi c’est important car il y a plusieurs genres musicaux. Ce qui fait la force du Québec, c’est sa créativité: nos musiciens, nos auteurs, nos chansons, nos poèmes, nos films, nos chorégraphes, et tout ça. Je fais un type de musique, mais je suis très content que la Fondation de la SPACQ reconnaisse quelqu’un qui fait ce genre de musique. »