Le 11 mars 1921, la ville de Mar El Plata (Argentine) vit naître celui qui allait changer l’histoire du tango à tout jamais : Astor Piazzolla. Pour souligner le centenaire de cet immense artiste, nous vous proposons 5 disques à découvrir.
Kronos Quartet With Astor Piazzolla
Five Tango sensations
(Nonesuch, 1991)
Aventurier dans tous les sens du terme, le Kronos Quartet invita en 1989 Astor Piazzolla à lui composer une pièce. Après de graves problèmes de santé, celui-ci coucha sur papier cette suite pour tango en cinq mouvements (Asleep, Loving, Anxiety, Despertar, Fear). Pour entendre ce qu’il est convenu d’appeler pudiquement le dernier travail du maître, cette suite fascinante que je conserve précieusement est de toute beauté. Intense, émouvant, le Kronos, qui ne fait pas ombre à Piazzolla, lui confectionne un écrin remarquable. Un très grand disque qui n’a pas vieilli d’un iota.
NDLR : on pourra entendre une version pour orchestre à cordes de Five Tango Sensations en concert avec I Musici de Montréal et le bandonéoniste Jonathan Goldman, en webdiffusion du 19 au 26 mars. LISEZ NOTRE ENTRETIEN SUR PIAZZOLA AVEC JONATHAN GOLDMAN
Ensemble Romulo Larrea, Veronica Larc
Un siècle de tango – Astor Piazzolla
(Romartis, 2003)
C’est tardivement que j’ai découvert les œuvres d’Astor Piazzolla. Bien avant, sur mon parcours de mélomane, il y eut l’Argentin Romulo Larrea. Ce sympathique monsieur, interprète passionné et dévoué à la cause du tango, est en quelque sorte, celui qui fit découvrir cet univers au Québec. Avec son septet et sa fille, la chanteuse Véronica Larc, combien de fois l’ai-je entendu et interviewé. Pour ce siècle de tango, tout l’univers de Piazzolla se déploie avec sincérité et un savoir-faire presque ancestral.
Richard Galliano Septet
Piazzolla Forever
(Dreyfus, 2003)
J’ai réécouté ce disque comme si c’était hier, puisque Richard Galliano, le père de la nouvelle musette, était venu au Festival international de jazz. Ce Piazzolla Forever qui est un hommage à son maître, donna lieu à un concert mémorable, empreint de poésie, qui nous fit dire une fois de plus, que La Milonga Del Angel, Oblivion, Libertango ainsi que Les quatre saisons argentines sont à inscrire au panthéon des immortelles. Le disque est un bijou et si ma mémoire est bonne, le concert fut bien supérieur.
Yo-Yo Ma
Soul of Tango – (The music of Astor Piazzolla
(Sony, 1997)
Sur une piste, la 7e, nous retrouvons Astor Piazzolla pour une œuvre qui porte son nom. En 11 plages, le maître du violoncelle brode sur l’âme du tango et personne ne sera déçu. En plus des classiques Libertango et Fugato, Yo-Yo Ma, en petite formation, fait revivre les quartiers chauds de Buenos Aires, avec beaucoup de sensibilité. Pour ceux et celles qui aiment le violoncelle et plus encore le tango, ce disque à petit prix est une aubaine.
Gidon Kremer
The Complete Astor Piazzolla Music
8 CD
(Nonesuch, 2012)
Si l’investissement d’un tel coffret, vous parait trop élevé, sachez qu’il existe une version en huit plages. À part ce condensé, le travail du violoniste Gidon Kremer avec le Kamareta Baltica et quelques invités triés sur le volet, dont le guitariste/chanteur Caetano Veloso, a de quoi donner le vertige. Un coffret massif comme une enclume qui revisite l’œuvre d’Astor Piazzolla, et plus. Pour reprendre une formule consacrée, des heures de plaisir, de bonheur même qui vous feront oublier (un peu) les affres de la pandémie.
Inscrivez-vous à notre infolettre! La musique classique et l’opéra en 5 minutes, chaque jour ICI
- CRITIQUE | Richard Galliano: un après-midi magique au Festival de Lanaudière - 10 juillet 2023
- DISQUES | Quatre suggestions classiques à offrir aux mélomanes que vous aimez - 9 décembre 2022
- DISQUES | Quatre albums à écouter pour ensoleiller votre automne - 7 octobre 2022
