C’est déjà ce temps de l’année: celui de magasiner pour vos cadeaux de Noël. Comblez vos amis mélomanes avec ces albums puisés parmi les nouveautés.
Jules Massenet/ Intégrale des mélodies pour voix et piano/ ATMA classique/ 13 DC
Ce n’est pas tous les jours que nous avons affaire à une telle somme, surtout quand elle est un produit typiquement québécois. Sous la direction du baryton Marc Boucher et de son complice Jacques Hétu, pas le compositeur disparu, mais un très grand connaisseur de Massenet, vous allez déposer sous votre sapin un immense coffret. Après 5 ans de travail, de multiples collaborateurs tels : les sopranos Karina Gauvin/Anne-Sophie Neher, les mezzo-sopranos Julie Boulianne/Michèle Losier, les contraltos Florence Bourget/Marie-Nicole Lemieux, les ténors Frédéric Antoun/Antoinbe Bélanger, etc. Sans oublier le pianiste Olivier Godin et son Érard 1854 venu de Paris, la table est mise. Dire que nous avons tout écouté serait mentir, mais ces 3333 mélodies dont 13 inédites et 31 jamais enregistrées composent un tout lyrique qu’il convient de saluer dignement. Plus qu’un exercice de fond, ce coffret rare, est une oeuvre de référence qui se hissera sans contredit au panthéon discographique de ces dix dernières années.
Alexandre Tharaud/Cinéma/Erato/Warner/2 DC
Le pianiste Alexandre Tharaud, bien connu en nos terres, est un spécialiste de Bach, Chopin, Scarlatti, ainsi que de Lully. Touche-à-tout qui ne se contente pas que du classique, il a aussi rendu hommage à la chanteuse Barbara dans un fort beau doublé ainsi qu’à l’époque du Bœuf sur le toit, où le jazz naissant faisait bon ménage avec la chanson française et le fox-trot. Avec ce doublé qui comblera autant les cinéphiles passionnés de trames sonores que le mélomane, j’ai l’impression que le pianiste a réalisé un vœux : celui de rendre hommage à des composteurs qui ont laissé une forte empreinte dans nos mémoires. Sous la direction d’Antonio Pappano et de l’Orchestra Dell’ Accademia Nazionale di Santa Cecilia, il revisite en 23 plages des immortels. Quel bonheur que de réentendre le thème de Talons aiguilles (Ryuchi Sakaamoto), Les demoiselles de Rochefort (pour deux pianos), un Été 42 ou L’affaire Thomas Crown de la plume experte du regretté Michel Legrand. Ennio Morricone vient nous visiter avec Cinema Paradisio tandis que Vladmir Cosma se trouve en bonne position avec ` : Le grand blond avec une chaussure noire, Un éléphant ça trompe énormément et un clin d’œil à Jean-Paul Belmondo disparu cette année : L’as des as. Loin d’être une opération commerciale pour se trouver un nouveau public, ces musiques de films (ou thèmes, pour être plus précis) sont jouées finement avec ce qu’il faut pour que l’émotion passe.
Le Cinéma 2, donc le disque suivant, offre une palette beaucoup plus large avec des invités et des thèmes rares. Pour India Song, il a invité la chanteuse Vanessa Paradis tandis que le thème des Valseuses revient à l’immense saxophoniste/clarinettiste Michel Portal. Il reprend aussi Touche pas au Grisbi de l’inoubliable Jean Wiener. Encore et encore comme dit la chanson, vous serez agréablement surpris. En souhaitant que cette nouveauté donne des idées aux programmateurs de nos salles ou festivals.-
Beethoven/Intégrale des sonates et variations pour violoncelle et piano/Yegor Dyachkov/Jean Saulnier/ATMA classique/3 DC
De la quiétude certainement! Pour qui aime le violoncelle et les grands interprètes d’ici, autant dire que vous êtes servis sur un plateau d’argent. Quand nous pensons aux sonates pour violoncelle et piano, j’ai en mémoire le tandem Rostropovitch/Richter, difficile de faire mieux pour le couplage puissance et lyrisme ou l’étoile filante que fut Jacqueline Du Pré avec le pianiste Daniel Baremboïm. En écoutant attentivement Yegor Dyachkov au violoncelle et son complice, le pianiste Jean Saulnier, je pencherais vers le style feutré de la violoncelliste. Tout est précis, empreint d’un lyrisme pur. Dynamique, captivant, le dialogue est parfait donc, l’achat s’avère indispensable. – Christophe Rodriguez
Nino Rota/La Dolce Vita/Rocco et ses frères, etc./Bandes originales de films/1956-1961/Frémeaux & associés/3 DC
Dans L’esprit Mosaïc, véritable Cadillac des anthologies en jazz, la compagnie de disques Frémeaux & Associés ausculte et trie le terroir musical avec des spécialistes. Après George Delerue, Maurice Jarre et le monde instrumental de Michel Legrand en 10 DC, Olivier Julien revisite l’univers du compositeur Nino Rotta. Avec passion et minutie, il jette un regard sur celui que plusieurs considèrent comme l’un des plus grands compositeurs italiens, du XX siècle. Entre 1950 et 1960, il donna à la musique ainsi qu’au monde du cinéma des œuvres majeures. Sans coupes, voici les trames sonores de La Dolce Vita (Fellini), Rocco et ses frères (Visconti), Plein soleil de René Clément Guerre et Paix de King Vidor. Immense.
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