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CRITIQUE | Grand souffle russe sur l'Orchestre Métropolitain

Par Jeanne Hourez le 3 mars 2018

Yannick Nézet-Séguin a invité le pianiste montréalais d’origine ukrainienne Serhiy Salov pour faire découvrir au public le Concerto pour piano no 1 de Medtner. (Crédit: François Goupil)
Yannick Nézet-Séguin a invité le pianiste montréalais d’origine ukrainienne Serhiy Salov pour faire découvrir au public le Concerto pour piano no 1 de Medtner. (Crédit: François Goupil)

Alors que l’on vient d’apprendre le décès de la grande mécène Jacqueline Desmarais, qui a, pendant de longues années, généreusement soutenu l’Orchestre Métropolitain, ce dernier remplissait hier soir la Maison Symphonique pour un concert aux couleurs de la Russie. Yannick Nézet-Séguin a invité le pianiste montréalais d’origine ukrainienne Serhiy Salov pour faire découvrir au public le Concerto pour piano no 1 de Medtner et a conclu le concert avec la grandiose Symphonie no 4 de Tchaikovsky.

Le premier concerto pour piano de Nikolaï Medtner est une œuvre peu jouée, mais qui gagnerait sans doute à l’être plus. Compositeur russe, contemporain de Rachmaninov et Scriabine, dont il était d’ailleurs très proche, Medtner nous emmène avec ce premier concerto dans un paysage lisztien aux accents russes et cuivrés.

Il fallait donc un pianiste de l’envergure de Serhiy Salov pour défendre cette œuvre parsemée de pièges techniques et dotée d’une construction thématique plutôt difficile à assimiler pour ceux qui le découvrent pour la première fois.

Ce concerto, qui se déroule sur une quarantaine de minutes sans interruption, est une découverte pour l’OM et Nézet-Séguin, qui a pris la parole quelques minutes pour confier son enthousiasme à l’idée de le présenter en concert. Salov semble totalement posséder l’œuvre de Medtner qui fait alterner des motifs thématiques et des caractères contrastés de manière fugitive. Le pianiste arrive à dialoguer sans problème avec l’orchestre, à lui tenir tête du point de vue de la puissance et à accorder son timbre avec les différents pupitres.

L’OM, un solide soutien pour le soliste, semble tout de même un peu sur la retenue, probablement car il s’agit là d’une oeuvre encore fraîche pour l’orchestre. Cela n’empêche pas le public de se laisser emporter dans des moments très aériens – le pianiste se fait d’ailleurs maître d’un jeu perlé rarement aussi raffiné – ou, au contraire, sombres.

C’est le cas, notamment, dans le mouvement central dont le thème est presque une marche funèbre, mais ces moments sont toujours magiques et hypnotiques. Quelques petits décalages de tempi n’enlèvent rien à la grande complicité qui unit chef, soliste et orchestre.

La deuxième partie du concert permet entendre la Symphonie no 4 de Tchaikovsky. Yannick Nézet-Séguin déclare que l’OM n’a que rarement interprété cette majestueuse pièce, mais l’orchestre semble la posséder totalement. Les musiciens donnent l’impression de jouer avec facilité une partition bien assimilée, réfléchie et menée avec de belles couleurs russes romantiques.

 

Yukari Cousineau, violon-solo de l'OM, et Serhiy Salov, pianiste, salue le public. (Crédit: François Goupil)
Yukari Cousineau, violon-solo de l’OM, et Serhiy Salov, pianiste, saluent le public. (Crédit: François Goupil)

Le chef d’orchestre paraît avoir fait tout le travail nécessaire en amont, il dirige en continuité de la pensée musicale et est présent pour s’assurer que l’énergie reste vivante et surprenante tout au long de la pièce. Une fois de plus, l’Orchestre Métropolitain impressionne par la qualité de sa pensée musicale et sa solidité face à une œuvre qui n’est pas un de ses grands classiques. Nous surprenant sans cesse depuis quelques années, l’OM assoit encore un peu plus sa légitimité dans le paysage musical classique avec cette symphonie bien dessinée et où rien n’est laissé au hasard.

De quoi avoir déjà hâte au prochain concert.

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