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L'AVANT-CONCERT | Concert à l'aveugle à l'OSM: tous dans le noir avec Steve Hill

Par Réjean Beaucage le 9 février 2018

Steve Hill. (Photo: courtoisie Steve Hill)
Steve Hill. (Photo: courtoisie Steve Hill)

À dix jours du très attendu Concert à l’aveugle de l’OSM, le guitariste électrique Steve Hill avouait avoir passé de drôles de moments avec la musique de John Anthony Lennon, The Electric Candlelight Concerto, pour guitare électrique et orchestre, dont il fera la création mondiale le 16 février. Dans le noir. Notre entretien avec Steve Hill et Marianne Perron, directrice de la programmation de l’OSM, pour en savoir plus sur ce qui a mené à la conception de cet événement unique.

« L’OSM a contacté mon agent en février, je crois, et j’ai reçu la pièce a complet en juin, dit Steve Hill. Quand j’ai constaté la complexité de la tâche… j’ai voulu annuler ! Ça a été une grande source d’angoisse… La dernière fois que j’ai travaillé avec des partitions, j’étais au Cégep ! J’exagère un peu, mais pas tant que ça. C’est une pièce extrêmement complexe, alors c’est un grand défi, qui me fait stresser depuis huit mois, et sur lequel j’ai énormément travaillé. Ce n’est finalement qu’hier que j’ai vraiment commencé à avoir du plaisir à jouer sa musique. Il fallait apprendre cette quarantaine de pages, et se les approprier, parce que ça n’a visiblement pas été écrit par quelqu’un qui joue de la guitare électrique… Maintenant, je commence vraiment à vivre cette musique. »

Ces dernières années, Steve Hill a connu beaucoup de succès avec ses disques et concerts en solo, alors cette rencontre avec l’orchestre sera vraiment spéciale :

« Maintenant, je connais bien la partition alors je n’aurai pas besoin d’avoir le nez dedans. J’ai aussi discuté avec Adam Johnson, le chef assistant, et ça m’a remis en confiance. » Steve Hill

Hill est lui aussi un excellent improvisateur et dans la position de soliste, ça pourra certainement lui être utile.

« Il m’est arrivé de participer à des concerts où je ne connaissais pas les pièces, et j’arrivais très bien à me débrouiller ! » dit-il en éclatant de rire. Le guitariste était surtout impressionné par la rigidité du système orchestral, où tout le monde doit suivre sa partition, mais il a maintenant réalisé que si on est allé le chercher lui, c’est bien justement pour qu’il ajoute ses propres couleurs à celles de l’ensemble. « Pour l’instant, je répète avec de petites maquettes électroniques, mais j’ai très hâte d’entendre ça lors des répétitions, alors que ce sera joué pour la première fois par l’orchestre ! » On a très hâte d’entendre ça aussi ! Les oreilles grandes ouvertes et les yeux clos.

Derrière l’idée, la musique acousmatique

En octobre 2016, l’Orchestre symphonique de Montréal présentait le programme « Kent Nagano célèbre le métro de Montréal », durant lequel étaient présentées deux œuvres commandées par l’orchestre, l’une à José Evangelista, et l’autre à Robert Normandeau. Cette dernière, Tunnel Azur, est une œuvre acousmatique, c’est-à-dire une musique électroacoustique qui était diffusée en direct sur un « orchestre de haut-parleurs » par son compositeur et durant laquelle l’OSM… ne jouait pas une note (sans doute une première dans l’histoire des commandes d’orchestre !)

De plus, l’œuvre était présentée, comme le sont généralement les œuvres acousmatiques, dans le noir presque complet, le public pouvant s’abandonner tout simplement au plaisir de l’écoute. Ce programme a été présenté trois fois et le succès qu’il a connu nous vaut cette année une nouvelle version de cette « musique dans le noir », sauf que cette fois, l’orchestre et son chef seront de la partie !

 

Marianne Perron, directrice de la programmation de l'OSM. (Crédit: Antoine Saito)
Marianne Perron, directrice de la programmation de l’OSM. (Crédit: Antoine Saito)

« On continue à explorer cet univers-là, et c’est peut-être en réaction au fait que l’on entend souvent qu’il faut absolument du visuel pour appuyer la musique, et que s’il n’y en a pas, ce n’est pas intéressant… Alors que les gens qui ont déjà expérimenté ce type d’écoute, avec les yeux fermés, au concert comme à la maison, savent bien que c’est quelque chose d’extraordinaire », explique Marianne Perron.

On parle souvent de la musique électroacoustique comme d’un « cinéma pour l’oreille », et ce programme acousmatique unplugged y fait aussi écho en faisant entendre de musiques associées au cinéma. Ainsi, pour saluer le 50e anniversaire de la sortie du film de Stanley Kubrick « 2001, l’Odyssée de l’espace », on pourra entendre des extraits d’Ainsi parlait Zarathoustra (1896), de Richard Strauss, et Atmosphères (1961), de György Ligeti. Autre œuvre ayant été marquée par son utilisation au cinéma, la célèbre Toccate en ré mineur de Jean-Sébastien Bach (ici amputée de sa fugue), sera interprétée sur le Grand Orgue Pierre-Béique par Rashaan Alwood.

D’autres solistes feront de ce programme une soirée vraiment éclatée : Olga Gross interprétera le Klavierstück I (1952) de Karlheinz Stockhausen, et le clarinettiste André Moisan nous offrira une « improvisation inspirée de la musique de Frank Zappa » ! Marianne Perron précise :

« Dans ce cas-là, il s’agit vraiment d’un clin d’œil, parce que nous trouvions que Zappa avait sa place dans un tel programme, et comme il était lui-même un maître de l’improvisation, nous avons demandé à André de souligner cet aspect de son œuvre. »

Si Zappa a sa place dans ce programme, c’est aussi parce que la guitare y sera très présente, virtuellement, avec un arrangement pour cordes de Purple Haze, de Jimi Hendrix, mais aussi physiquement, avec la création de Lennon, The Electric Candlelight Concerto. À propos du soliste de cette pièce, le véritable guitar hero Steve Hill, Marianne Perron commente :

« C’est à cause des musiques auxquelles il est associé [blues, folk, country, rock], en lien avec la thématique du concert et la présence dans le programme d’Hendrix et Zappa, que nous avons choisi d’aller chercher quelqu’un qui vient vraiment de ces univers-là. »

Après le concert, cette soirée éclatée se poursuivra dans au foyer Allegro, avec les mix du collectif Voyage Funktastique. Le public est invité à se vêtir dans le style des années 1960 !

CONCERT À L’AVEUGLE : UNE EXPÉRIENCE SONORE, 16 février, 21h00, Maison symphonique de Montréal

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