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L'AVANT-CONCERT | Janelle Fung: première mondiale d'une sonate oubliée d'Auguste Descarries

Par Jeanne Hourez le 27 octobre 2017

La pianiste canadienne Janelle Fung interprétera la Sonate pour piano d’Auguste Descarries, une œuvre jamais entendue auparavant, à la salle Bourgie. (Crédit: Matthew Perrin).
La pianiste canadienne Janelle Fung interprétera la Sonate pour piano d’Auguste Descarries en première mondiale à la salle Bourgie. (Crédit: Matthew Perrin).

La salle Bourgie sera le théâtre d’une première mondiale, le 1er novembre. En effet, la pianiste canadienne Janelle Fung y interprétera la Sonate pour piano d’Auguste Descarries, une œuvre oubliée. Ludwig van Montréal a interrogé la musicienne à propos de cette mystérieuse sonate inconnue et de son récital en compagnie du baryton Pierre Rancourt.

Composée en 1953, cette sonate aux accents romantiques, qui ne fut jamais publiée à la suite de la disparition précoce du compositeur, risque de trouver rapidement sa place dans le paysage du répertoire pianistique tant elle représente grand tournant dans l’histoire de la composition canadienne et semble prometteuse aux yeux de sa créatrice.

Pianiste canadienne et chambriste reconnue, Janelle Fung, a étudié auprès de Nelita True, Julian Martin et Marc Durand. Elle est diplômée de la Juilliard School et de la Faculté de musique de l’Université de Montréal et a remporté plusieurs prix dans divers concours canadiens et internationaux.  À l’origine, le concert devait mettre en vedette le pianiste Jean-François Latour, pris par d’autres obligations professionnelles. Isolde Lagacé a proposé à Janelle Fung de prendre le relais il y a seulement six semaines.

« Je ne connaissais pas du tout Auguste Descarries, confie Janelle. Malheureusement, il n’y a pas beaucoup d’enregistrements de ses œuvres, mais j’ai quand même écouté quelques pièces. J’espère que nous allons pouvoir changer la donne, car cela vaut vraiment la peine de le faire connaître ».

Né près de Lachine en 1896, Auguste Descarries, pianiste, organiste et compositeur, fut l’élève d’Alfred Laliberté et de Jean Dansereau pour le piano, ainsi que de Rodolphe Mathieu (père d’André Mathieu) pour l’harmonie. Sa musique et tout particulièrement sa Sonate pour piano semblent se rapprocher des grands compositeurs russes du romantisme tardif tels que Rachmaninov, Scriabine ou Nikolaï Medtner.

« J’aime le romantisme qui se dégage de l’œuvre, dit Janelle Fung. Il y a quelque chose de très touchant là-dedans, les mélodies sont vraiment belles et l’écriture est intéressante. C’est une œuvre où chaque interprète peut imprimer son empreinte. Il n’y a pas beaucoup de détails sur le plan des dynamiques et des articulations dans la partition, c’est donc vraiment à l’interprète de choisir ce qu’il souhaite mettre en lumière ».

Une sonate spectaculaire

La pianiste ne nie pas ressentir une certaine pression liée à l’importance de cette prestation, mais surtout parce qu’elle souhaite inspirer d’autres pianistes afin de leur donner l’envie de jouer cette sonate qu’elle qualifie de spectaculaire.

« C’est la première fois que je fais une création sans pouvoir travailler avec le compositeur. C’est un grand changement, car il faut entrer dans le langage du compositeur sans pouvoir lui demander son avis et lui poser des questions. Je pars vraiment de zéro avec la partition et il faut essayer de comprendre le langage personnel du compositeur ».

L’un des plus gros défis interprétatifs fut sans aucun doute de travailler sans aucun repère auditif au préalable. En effet, Janelle Fung a l’habitude de commencer son travail en amont en écoutant les enregistrements d’autres interprètes. Sans cet outil, elle raconte que le temps d’apprentissage de la sonate a été plus long, même si elle se sent libérée, d’une certaine façon, puisqu’elle peut ainsi proposer sa propre interprétation et des idées qui lui tiennent vraiment à cœur.

« C’est vraiment une œuvre magnifique, j’espère que les pianistes relèveront le défi de la jouer par la suite », conclut Janelle Fung, qui prévoit inclure de nouveau la sonate dans ses programmes de récitals prochainement.

Le concert, présenté en collaboration avec l’Association pour la diffusion de la musique d’Auguste Descarries, proposera également des mélodies du compositeur. Histoire de donner un contexte à la sonate oubliée, on entendra aussi des mélodies de compositeurs qui ont un lien avec lui, interprétées par le baryton Pierre Rancourt, qui fera ses débuts à la salle Bourgie.

Le baryton Pierre Rancourt interprétera des mélodies de Descarries et d'autres compositeurs. (Crédit: Pierre-Étienne Bergeron)
Le baryton Pierre Rancourt interprétera des mélodies de Descarries et d’autres compositeurs. (Crédit: Pierre-Étienne Bergeron)

Ainsi, on entendra des mélodies du professeur de Descarries, Alfred Laliberté, ainsi que de Medtner, qui a fortement influencé son écriture. La complicité de Janelle Fung et de Pierre Rancourt et l’originalité de ce programme promettent un concert rempli de découvertes passionnantes.

Le 1er novembre, 19 h 30, salle Bourgie.

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