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CMIM 2018 | La finale du volet mélodie: quatre récitals pour un podium

Par Michel Joanny-Furtin le 3 juin 2018

 

Julien Van Mellaerts (Crédit: Diane Roberts)
Julien Van Mellaerts (Crédit: Diane Roberts)

Dernier concert du volet « Mélodie » du CMIM, la finale 2018 s’est achevée cet après-midi à la salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal en présentant les récitals des quatre artistes lyriques finalistes. Le baryton Julien Van Mellaerts, la soprano Gemma Summerfield, le baryton John Brancy et la mezzo-soprano Clara Ozowski se sont succédé avec un programme individuel très ciblé et des plus personnels…

Julien Van Mellaerts (Nouvelle-Zélande/R.-U.) a lancé ces sympathiques et artistiques « hostilités » avec des pièces très douces de Strauss et Schumann, et un timbre de plus en plus assuré. Son expressivité toujours très présente étoffe une voix solide qui place la musicalité en avant. Dans un programme de mélodies, nul besoin pour lui de jeu scénique; la musique et la manière dont il la transfigure se suffisent à elles-mêmes. Quelques mouvements du visage si nécessaire, rien de plus. Bref, une grande sobriété qui sert l’œuvre interprétée.

On avait remarqué chez ce baryton la qualité de son articulation avec une diction toujours claire, et ce, dans plusieurs langues. Il l’a encore démontré dans des pièces rapides exigeant une élocution bien exécutée. Son interprétation de For you, there is no song (Adams) fut un vrai ravissement chargé d’émotivité, parce qu’il sait mettre en valeur les bémols de la composition. À chaque pièce, Julien Van Mellaerts semble trouver des graves particuliers pour leur donner une rondeur, empreinte juste ce qu’il faut de tristesse pour créer l’émotion. Sans oublier la fluidité quasi naturelle et la maîtrise de sa voix dans les contrastes…

Dans ce programme varié et ardu, Julien Van Mellaerts avait inclus Trois ballades de François Villon de Claude Debussy. À partir des textes écrits en français ancien et souvent autobiographiques de ce poète maudit du 15e siècle, que Debussy a mis en musique 450 ans plus tard, le baryton a su rendre les conflits intérieurs et les errances du poète médiéval selon une interprétation poignante.

 

Gemma Summerfield (Crédit: Arno)
Gemma Summerfield (Crédit: Arno)

Gemma Summerfield

Pour son ultime prestation, Gemma Summerfield (R.-U.) attaque d’emblée avec Sibelius et démontre une réelle virtuosité dans l’articulation rapide. Les deux autres pièces de Sibelius lui ont permis d’avancer à nouveau la puissance expressive de sa voix dans les contrastes et malgré la rudesse du texte.

Proposant la même qualité vocale en priorisant les rondeurs de la langue anglaise dans six des Seven Elizabethan Lyrics (Quilter), on notera également l’amélioration de sa prononciation dans les Ariettes oubliées de Debussy.

Elle a commencé avec Sibelius et fini avec deux lieder de Strauss, proposant ainsi un programme difficile qui impose le respect. Récital ou opéra ? Gemma Summerfield est une chanteuse de lieder, assurément ! Très incarnée dans ses interprétations, mettant toute l’intériorité nécessaire, c’est une bonne tragédienne, et l’étendue de sa tessiture lui permet de « flirter » avec le registre colorature.

 

John Brancy. (Crédit: Gerard Collett)
John Brancy. (Crédit: Gerard Collett)

John Brancy

Que dire de plus sur le favori de ce volet Mélodie ? Toujours aussi présent, toujours aussi à l’aise et convaincant sur scène, le baryton américain peut se risquer dans l’aigu tant la tessiture et l’articulation de sa diction est toujours de qualité. Il a présenté un programme auquel il nous a habitués (Schubert, Poulenc, Rachmaninov, etc.). Il invita ensuite le public a une Schubertiade de son cru avec un Der Schiffer entraînant suivi d’un Der Wanderer tout en douceur avec des mélodies typiques de Franz Schubert, mêlant dans la même retenue un texte très expressif et une composition délicate.

Que ce soit le Priez pour paix chargé de douleur contenue du très religieux Poulenc, ou « Du bist die Ruh » (Schubert), ces pièces furent un vrai rêve auditif. Dans cette merveilleuse interprétation, chaque mot prenait toute sa place, tout son sens, toute sa musicalité. Une œuvre architecturée avec des attaques tout en douceur, en respectant chaque sonorité et notamment les consonnes finales. Au regard de la vaste diversité de son répertoire, John Brancy pourrait dignement suivre les pas de Dietrich Fischer-Dieskau.

 

Clara Osowski (Photo: courtoisie du CMIM)
Clara Osowski (Photo: courtoisie du CMIM)

 

Clara Ozowski

Après un Schubert, un compositeur qu’elle défend avec talent, pour se mettre en phase, Clara Ozowski (USA) a interprété La Mort d’Ophélie (Berlioz). Une mélodie envoûtante, mais dont la prononciation approximative fait que l’auditeur décroche.

Un programme de très grande qualité musicale toutefois, mais qui présentait quelques similarités d’une pièce à l’autre. Un programme un peu hermétique dans lequel Clara Ozowski n’a pas fait de concession au public avec un air plus enjoué par exemple. À défaut de plaire au public, cela devrait plaire au jury qui semble souvent préférer les compositions moins prisées par l’auditoire.

Toutefois, en présentant Die junge Nonne, Clara Ozowski lui a rendu ses lettres de noblesse. En effet, plusieurs fois présentée dans le concours, cette pièce de Schubert a connu divers avatars. La version qu’elle en a faite reste la plus pertinente, la plus convaincante; une réelle mélodie enfin « chantée ». Merci pour cela Clara Ozowski. Merci également à son accompagnateur, le pianiste Olivier Godin dont le jeu pianistique tout en retenue est un véritable soutien pour la cantatrice. Bravo!

On connaîtra les résultats du volet mélodie le 7 juin, en même temps que ceux du volet aria, à l’occasion de la grand finale avec l’OSM à la Maison symphonique. 

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