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DÉCOUVERTE | Quand Hildegarde de Bingen inspire les créatrices d'un concert 100% féminin

Par Caroline Rodgers le 31 mars 2018

Le Duo Breault-Reimer: Marie-Hélène Breault et Pamela Reimer. (Crédit: Danielle Giguère)
Le Duo Breault-Reimer: Marie-Hélène Breault et Pamela Reimer. (Crédit: Danielle Giguère)

Tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à la musique ont déjà lu ou entendu son nom. Hildegarde de Bingen, religieuse, compositrice, érudite et peut-être l’une des premières féministes, continue d’inspirer les artistes, plus de 1000 ans après sa mort. Son personnage est au centre du projet Perspectives d’Hildegarde, un concert conçu et donné par des femmes, qui sera l’occasion d’entendre huit créations de compositrices d’ici au Gesù, les 5 et 8 avril.

La présentation du concert se lit ainsi: « 8 compositrices et 4 interprètes d’aujourd’hui dialoguent avec l’oeuvre de Hildegarde de Bingen ». 

Marie-Hélène Breault, flûtiste, est l’instigatrice du projet. Avec sa collègue, la pianiste Pamela Reimer, elle forme le duo Breault-Reimer, au centre de ce concert. Elles ont invité la mezzo-soprano Ghislaine Deschambault et la percussionniste Beverley Johnston à se joindre à elles pour créer les oeuvres de huit compositrices. La flûtiste et compositrice Cléo Palacio-Quintin en fait partie. Son oeuvre, Voltiges oniriques pour voix, flûtes, piano et percussions, sera l’une de ces créations.

« Toutes les personnes impliquées dans ce concert sont des femmes, y compris la metteure en scène et l’éclairagiste, dit Cléo Palacio-Quintin. C’est Alice Ronfard qui va faire la mise en espace du concert, car il y aura des dispositions différentes pour chaque pièce, et même des déplacements des musiciennes dans l’église. Les éclairages sont de Marianne Joanis Vincent.  »

 

Hildegarde reçoit une vision. (Image de la collection de la Biblioteca Statale-Lucca
Hildegarde reçoit une vision. (Image de la collection de la Biblioteca Statale-Lucca)

La musique d’Hildegarde de Bingen, qui a vécu de 1098 à 1179, suscite de plus en plus d’intérêt depuis quelques années, et elle est jouée plus souvent.

« C’était une pionnière et moi je considère que c’était la première féministe, ajoute Cléo Palacio-Quintin. Bien qu’elle ait évolué dans un milieu religieux, elle défiait les convention et elle s’est même permis de critiquer le pape. Elle a été la première femme à aller prêcher dans la rue. Elle a été une pionnière dans plusieurs domaines, dont la recherche en botanique pour les herbes médicinales, c’était une femme extraordinaire et qui a fait des choses qu’aucune autre femme ne faisait à cette époque. Alors oui, pour nous, c’est un exemple de féminisme très précoce dans l’histoire. Sa musique était d’une originalité extraordinaire pour l’époque. »

 

Ses chants ont une liberté inouïe pour cette époque, elle passait pour folle d’écrire des choses pareilles. Cela nous a donc énormément inspiré de découvrir son oeuvre. Chacune des compositrices faisant partie du concert a exploré un aspect différent de son oeuvre. Ça donne des pièces très différentes l’une de l’autre. Ma pièce, Voltiges oniriques, s’inspire de l’oeuvre d’Hildegarde qu’on va entendre au concert, O Pastor animarum. – Cléo Palacio-Quintin

 

« Personnellement, ce qui m’a fasciné, c’est sa langue inventée. Elle a créé une liste de vocabulaire de plus de 1000 mots. Comme elle s’intéressait beaucoup à la botanique et à la nature, il y a une foule de noms d’oiseaux et de plantes dans cette liste. Je me suis servi de ça dans ma pièce, on entend les musiciennes dire des mots de cette langue inventée. Ce langage a une sonorité particulière et c’est intéressant de l’utiliser, il a une phonétique étrange. »

Ce concert fait partie de la programmation du Vivier, carrefour des musiques nouvelles. 

En prélude au concert du 5 avril, Réjean Beaucage animera une causerie sur le thème « Musique ancienne-musique d’aujourd’hui: rencontre ou conflit? avec Rebecca Bain, Cléo Palacio-Quintin et Émilie Girard-Charest » à 19 h, Espace Custeau du Gesù. 

 

Au programme:

Hildegarde de Bingen, O Pastor animarum 

Marie-Pierre Brasset, Quatre visions tirées du Liber vitae meritorum

Geneviève Dupuis, Au coucher – Méditations

Émilie Girard-Charest, O ignee Spiritus

Emily Hall, Remèdes d’une sainte…Ubi tunc vox

Terri Hron, Nuée

Katia Makdissi-Warren, O Virtus

Cléo Palacio-Quintin, Voltiges oniriques

Danielle Palardy Roger, Les Voix intérieures

Alice Ronfard, mise en espace

Marianne Joanis Vincent, éclairages

Perpectives d’Hildegarde, les 5 avril, 20 h, et le 8 avril, 15 h, au Gesù. 

PLUS DE DÉTAILS DANS NOTRE CALENDRIER DE CONCERTS

 

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