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MOIS DU PIANO | Critique: Marc-André Hamelin et le Pacifica Quartet, une association périlleuse

Par Jeanne Hourez le 5 février 2018

Marc-André Hamelin. (Crédit: Sim Canetty-Clarke)
Marc-André Hamelin. (Crédit: Sim Canetty-Clarke)

La Société Pro Musica et la Maison Symphonique ont accueilli ce dimanche le Pacifica Quartet et le pianiste québécois Marc-André Hamelin dans une salle parsemée de quelques poignées de personnes. C’est le quatuor qui a ouvert le concert avant d’être rejoint par le pianiste pour une seconde partie en formation de quintette.

Beethoven avec du caractère

C’est avec le Quatuor à cordes n°10 de Beethoven, dans une interprétation véloce et autoritaire, que le Pacifica Quartet a lancé cet après-midi musicalement très contrasté. Ce quatuor est surnommé « Les Harpes » car il fait intervenir à de nombreuses reprises la technique des « pizzicati » qui font sonner les instruments comme des harpes.

Malgré de récents changements de second violoniste et d’altiste, le quatuor semble entretenir une très belle cohésion de groupe, notamment grâce à l’énergie de la violoniste principale, Simin Ganatra, et au large soutien apporté par le violoncelliste Brandon Vamos.

La musique de Beethoven se déploie sur une pulsation vivante et stable et profite de la complicité de l’ensemble pour faire rayonner son caractère sans cesse exploité à travers des tensions.

Les quatre instrumentistes se portent beaucoup d’attention et s’imbriquent dans le son des uns et des autres. Malgré la dimension de la salle qui se prête peu à une formation de taille modeste et quelques problèmes d’intonation, l’équilibre entre les instrumentistes est, la plupart du temps, équilibrée, et jouit du son riche et profond qu’entretient le quatuor d’un bout à l’autre de la pièce.

Hamelin & Schumann confus

La deuxième partie commençait par le quintette composé par Marc-André Hamelin. Constitué de trois mouvements, l’œuvre explore le chromatisme et des sonorités proches de Franck ou de Fauré à travers des harmonies mouvantes, mystérieuses et parfois dramatiques. Si l’œuvre traite différemment la partie pianistique de celle des cordes, on sent d’emblée que l’équilibre maîtrisé de la première partie est dérangé par la présence du piano. Les formations du quatuor et du quintette demandent des maîtrises différentes, surtout lorsque le quatuor forme un ensemble à part.

Le même souci apparaît de manière encore plus flagrante dans le Quintette de Schumann. L’unité que l’on pouvait trouver dans le Beethoven se décompose dans une masse trop présente de piano et une pulsation toujours courante, des tempi trop rapides et un manque manifeste de respirations. Marc-André Hamelin et le Pacifica Quartet ne semblent pas en accord dans leurs choix interprétatifs et cela conduit à une version très classique, qui n’arrive pas à créer de moments remarquables, qui ne réussit pas à décoller malgré des choix de tempi très rapides, notamment dans les deux mouvements centraux. On note de belles tentatives chez les cordes mais ces dernières ne sont pas suivies par le pianiste qui n’accompagne pas ses partenaires, forcés alors de surjouer pour essayer de se faire entendre. On aura surtout des regrets dans le deuxième mouvement qui, par le choix du tempo plutôt allant, ne nous a pas permis d’apprécier pleinement les silences si importants du thème et fut joué de manière trop directe.

Si Marc-André Hamelin demeure un très bon musicien, l’association avec une formation déjà constituée est toujours délicate et ce ne fut pas un assemblage heureux pour ce concert. Il faut également préciser que jouer à la Maison Symphonique est toujours un défi sonore tant l’acoustique peut être difficile à gérer. Cela ne nous empêchera pas cependant d’avoir assisté à de très beaux moments de musique.

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