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CRITIQUE | La bouillonnante adolescence des sœurs Berthollet

Par Frédéric Cardin le 13 décembre 2017

Camille et Julie Berthollet.
Camille et Julie Berthollet.

Les sœurs Berthollet, l’aînée Camille et sa cadette Julie, sont de jeunes virtuoses qui offrent, sur l’album #3 (c’est le titre, et vous devinez pourquoi : c’est le 3e) toute l’étendue de leurs affinités musicales, celles inspirées par une adolescence imprégnée d’un désir de découverte et d’exploration de tous les recoins possible de l’univers qui les entoure.

Les deux franco-suisses n’ont même pas 20 ans et elles jouent chacune plus d’un instrument (violon, violoncelle et piano pour Camille; violon et violoncelle pour Julie). Camille a de plus remporté 8 prix en violon et 7 en violoncelle! Elle ne fait pas de la figuration sur l’un pour mieux jouer de l’autre! Mais en général, c’est au violoncelle qu’elle construit sa carrière actuelle.

C’est en 2014 que Camille a lancé l’affaire pour la famille en remportant la première place à l’émission Prodiges, présentée sur France 2, l’équivalent hexagonal de Virtuoses, animée par Gregory Charles sur ICI Radio-Canada Télé.

Depuis, on la voit souvent dans les médias français, et de plus en plus avec sa sœur, en duo. Difficile de ne pas se les arracher, en effet. Les deux jeunes filles sont spectaculaires, tant grâce à leur fougue qu’à leur charisme médiatique. Look hyper séduisant, chevelures rousses aux reflets de cuivre intense archi photogéniques, complicité évidente.

Malgré l’occasionnelle tendance à accentuer, amplifier, élargir et intensifier certaines émotions ou affects, réels ou perçus, dans les partitions choisies, on détecte tout de même une véritable volonté de communiquer le génie propre à une œuvre.

Il faut dire qu’elles ont des assises solides. Études à la Haute Ecole de musique de Genève, à l’école de musique Zakhar Bron à Zurich, à l’École internationale Amadeus de Vienne, puis au conservatoire de Lyon, à la Chapelle Reine Élisabeth à Bruxelles, et j’en passe. Elles n’ont rien de starlettes qui cherchent le vedettariat avant tout.

« On aime la difficulté. Il faut toujours pratiquer. Si c’est trop simple, il n’y a pas d’investissement. »

Le choix des pièces est on ne peut plus éclectique. On passe de Claude François (un Comme d’habitude bien senti, mais sommes toutes sobre) à Rachmaninov (très beau Trio élégiaque no 1, plein de couleurs et de jolies textures) sans arrière-pensée.

Des arrangements de trames sonores très agréables (mystérieux Violon Rouge de Corigliano, candide Forrest Gump de Silvestri) côtoient pertinemment des versions modernisées de folklores russes et roumains connus (Les deux guitares, L’Alouette) et de façon plus surprenante (mais pas inconvenante du tout) une Truite D 667 (le Thème et Variations) de Schubert ou Le Silence de la Forêt de Dvorak.

La beauté technique de ce qu’on entend masque un peu bien entendu le manque évident de maturité, mais on ne peut nier le grand plaisir d’entrer en contact avec le type d’énergie bouillonnante qu’elles dégagent et l’émerveillement sincère que procure le jeu musical chez ces artistes encore « full ados ».

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