Le Festival Bach de Montréal se poursuit avec de beaux concerts et des artistes d’ici et d’ailleurs. Parmi nos ensembles locaux participant au festival, Arion Orchestre Baroque présente ce soit un grand concert à la Basilique Notre-Dame de Montréal. Claire Guimond, directrice artistique, parle de son orchestre et du concert de ce soir.
Le programme, intitulé Réjouissances, permettra d’entendre de la musique de Bach et de Telemann, sous la direction d’Alexander Weimann.
On entendra, entre autres, la Messe en la majeur de Bach, BWV 234.
« C’est une messe qui n’est pas souvent jouée, dit Claire Guimond. Nous la faisons avec quatre solistes, un chanteur par partie. Cela donne une sorte de luminosité, de transparence entre les voix, qui est magnifique. Ils vont aussi chanter un motet de Bach, Lobet den Herrn alle Heiden. »
Aussi au programme : l’Ouverture en mi mineur (TWV 55:E1) pour deux flûtes, cordes et basse continue de Telemann. Les solistes invités sont Hélène Brunet, soprano, Krisztina Szabo, soprano, Philippe Gagné, ténor, et David McFerrin, basse.
« La Basilique est grande, mais c’est magique. C’est un plaisir de travailler avec Alexander Weimann, car c’est un collaborateur rigoureux. C’est un superbe musicien, qui travaille aussi bien avec les instrumentistes que les chanteurs. Ce n’est pas donné à tous les chefs d’aller comme lui, chercher le meilleur de chacun. Il utilise chaque minute de répétition et fait preuve d’une grande souplesse. Quand on est soliste, avec lui, on sent qu’on a toute la place pour faire ce qu’on veut, mais en même temps, on a son soutien. Il a sa propre vision des choses, mais c’est vraiment un travail de collaboration. C’est aussi quelqu’un qui a le sens du sacré, quelque chose qui se perd. C’est un beau programme de concert avec des œuvres que l’on n’entend pas si souvent. »
D’hier à aujourd’hui
Claire Guimond a fondé Arion en 1981. L’orchestre en est à sa 37e saison.
« Nous étions quatre membres fondateurs, en formation de quatuor avec flûte, violon, viole de gambe et clavecin, pendant presque quinze ans. C’était avec Chantal Rémillard, Hank Knox et Betsy MacMillan. Nous avons fait des tournées et une foule de projets. Assez tôt, nous avons commencé à inviter des gens à se joindre à nous dans un esprit de collégialité. J’ai senti qu’il y avait un espace à Montréal pour un orchestre baroque et nous avons commencé à faire des projets plus vastes. »
Dès cette époque, Arion a commencé à travailler avec des chefs invités, une formule qui se poursuit encore aujourd’hui.
« Je trouve de grands avantages à cette formule, ajoute Claire Guimond. C’est toujours au service de la musique. On choisit des chefs pour leur mission, pour leur façon de travailler certains répertoires. Si on s’entend bien avec un chef, on multiplie les collaborations. Avec les années, nos musiciens ont bénéficié de ces expertises. De plus, Arion à ses musiciens un nombre de répétitions plus que suffisant. Cela donne la possibilité aux chefs de travailler un programme en profondeur. Les chefs apprécient cela et ils aiment revenir. Notre public aime cela, aussi, car c’est un rendez-vous différent chaque fois. On prend des risques, mais ce sont de beaux risques. »
Un nouveau disque
En octobre, Arion enregistrait un nouveau disque sur ATMA Classique avec le flûtiste Vincent Lauzer sous la direction d’Alexander Weimann, consacré à des concertos pour flûte à bec de Vivaldi que l’orchestre a présentés en concert au début de la saison. En mars prochain, ils feront une mini-tournée québécoise avec ce programme. La sortie de l’album est également prévue au printemps, à temps pour la tournée.
L’avenir
Claire Guimond entrevoit l’avenir d’Arion avec optimisme.
« Je pense qu’on va avoir plus de projets au cours des prochaines années. Pendant des années, j’ai aussi assumé la direction générale, mais je ne le fais plus. Je veux me consacrer davantage à l’aspect artistique et m’assurer de la pérennité de l’orchestre. On a une vision de ce qu’est l’essence et la mission de l’orchestre, que l’on veut faire évoluer et grandir, notamment grâce à l’apport de la relève. »
Concert Réjouissances, 24 novembre, 19 h 30, Basilique Notre-Dame de Montréal.
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