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L'AVANT-CONCERT | Bach, Graupner et Geneviève Soly

Par Caroline Rodgers le 18 novembre 2017

Geneviève Soly, fondatrice des Idées heureuses. (Crédit: Robert Etcheverry)
Geneviève Soly, fondatrice et directrice artistique des Idées heureuses. (Crédit: Robert Etcheverry)

L’an dernier, l’organisme Les Idées heureuses a fêté son 30e anniversaire en organisant un grand concert avec plusieurs membres de la famille Lagacé sur scène à la salle Pierre-Mercure. Cette année, ce sont les 30 ans de son premier concert à l’église Erksine and American, aujourd’hui devenue la salle Bourgie. Cet anniversaire sera souligné par un programme où Bach et Graupner seront à l’honneur. Nous avons rencontré Geneviève Soly, directrice artistique des Idées heureuses.

« Notre premier concert a eu lieu le 19 novembre 1987, dit Geneviève Soly. Je venais tout juste d’avoir trente ans. Nous donnons donc notre premier concert de cette année au même endroit. Ça me touche beaucoup car pendant nos dix premières années, c’est là que nous avons joué. À l’époque, le chœur était occupé par un orgue Casavant que ma mère avait joué. Ma sœur Isolde et moi allions à cette église et c’est là que nous avons appris l’anglais, à l’école du dimanche. C’était un lieu convivial pour les concerts et je me sentais chez moi. Quand la salle Bourgie a ouvert, en 2011, nous avons réintégré les lieux et on sent vraiment l’attachement des Idées heureuses à cet endroit. »

Il y a trente ans, dans l’écologie musicale baroque montréalaise, il y avait le Studio de musique ancienne de Montréal, Arion Orchestre Baroque, et les Idées heureuses. Aujourd’hui, les ensembles de musique baroque sont beaucoup plus nombreux.

« Au début, ce que je voulais mettre de l’avant, c’était la diversité des répertoires baroques, dit Geneviève Soly. Je traitais chacun de mes concerts comme une recherche et j’expliquais le thème aux spectateurs. C’étaient des concerts commentés. »

Au départ, elle a créé Les Idées heureuses pour bâtir de toutes pièces son milieu de travail, car pour les clavecinistes, les emplois se font rares. Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que dans la philosophie de cette innovatrice, il soit important de recruter des musiciens qui ont du talent, mais qui ne sont pas nécessairement encore connus, leur procurant ainsi, à eux aussi, du travail.

« Nous avons donné leur première chance à plusieurs artistes. Le premier concert à Montréal de Daniel Taylor, ça a été avec nous, à notre quatrième saison. Une autre dont je suis fière d’avoir présenté le travail en premier, c’est Marie-Nathalie Lacoursière, notre grande spécialiste en danse baroque. Nous avons fait cinquante concerts musique et danse ensemble et elle nous est restée fidèle. »

les Idées heureuses

La redécouverte de Graupner

Dans l’itinéraire artistique de Geneviève Soly, il y a eu une découverte importante : celle du compositeur et claveciniste allemand Christoph Graupner (1683-1760). Après avoir exhumé son corpus d’œuvres pour clavecin, elle a été l’une des premières à les jouer régulièrement, travaillant pendant des années à la réhabilitation du compositeur oublié.

« Ça a été capital dans l’histoire des Idées heureuses et ça a permis un développement exceptionnel de l’organisme. C’était le 14 novembre 2000, le jour de mes 43 ans. En 2002, j’ai commencé à développer des activités musicales et des séries de concert uniquement consacrées à Graupner, avec le soutien de Pierre Bourgie. »

Le travail pour faire revivre la musique de Graupner était colossal.

« Comme sa musique n’était ni éditée, ni enregistrée, le travail que l’on devait faire en amont, juste pour présenter une cantate, établir le texte qui était écrit à la main en allemand ancien, en faire une traduction, en faire l’édition, tout cela nécessitait des centaines d’heures et beaucoup d’argent. Cela aurait pris encore plus d’efforts et je me suis retrouvée, en 2010, pour le 250e anniversaire de la mort de Graupner, avec la planification de 45 activités culturelles et musicales. J’étais à Radio-France le jour de sa mort, j’ai aussi fait une conférence à la Sorbonne, et plusieurs autres activités prestigieuses reliées à Graupner, mais pour que le projet décolle vraiment, il aurait fallu avoir encore plus de moyens. J’ai fini par m’épuiser et pendant un certain temps, je ne voulais même plus entendre parler de Graupner. »

Bach et Graupner réunis

Après une longue pause, la claveciniste a décidé de remettre Graupner dans sa programmation.

« Cette année, ce qui m’a vraiment enthousiasmée, c’est l’idée de valoriser Graupner en faisant des liens avec d’autres compositeurs, plus connus. Il faut que Graupner soit présenté de façon normale, au sein d’un programme, avec d’autres, et non de façon isolée. Je vais jouer, notamment, une Chaconne pour clavecin de Graupner dont la technique est directement en lien avec la cadence du Concerto pour clavecin en ré mineur de Bach que je vais aussi jouer. Je veux illustrer l’avancement de la technique de clavecin par deux grands virtuoses de leur époque. C’est plus facile de montrer que Graupner a été important comme compositeur à son époque, en le mettant en regard avec des compositeurs qui ont vécu avant lui, en même temps que lui, ou après. »

Pour voir le programme complet du concert, consultez notre calendrier.

Concert Les Idées heureuses, Bach et Graupner réunis, 19 novembre, 15 h, salle Bourgie.

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