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CRITIQUE | SMCQ: riches explorations en territoires créatifs

Par Jeanne Hourez le 30 septembre 2017

La salle Pierre-Mercure était pleine à craquer pour un concert, dans l’ensemble, réussi, sous la direction de Walter Boudreau. (Crédit photo: DNV Photographie)
La salle Pierre-Mercure était bien remplie pour un concert de début de saison dans l’ensemble réussi, sous la direction de Walter Boudreau. (Crédit photo: DNV Photographie)

La SMCQ a ouvert hier soir sa 52ème saison dont la série Hommage sera consacrée à José Evangelista, compositeur et ancien professeur de la Faculté de Musique de l’UdeM. Soucieuse de faire découvrir la musique contemporaine à un large public, cet évènement, qui s’inscrivait dans le cadre des Journées de la Culture, nous a permis de découvrir et redécouvrir une œuvre de Sky Macklay, une création de Jean Lesage et deux pièces d’Evangelista, sous la direction de Walter Boudreau.

La soirée était précédée du lancement de la revue Circuit et d’une table ronde avec Ana Sokolović, John Rea, Denis Gougeon et José Evangelista, animée par Michel Duchesneau. C’est devant une salle bien remplie, incluant bon nombre d’apprentis musiciens, que Microvariations, de la compositrice Sky Macklay, a ouvert la soirée. La pièce joue sur les tensions harmoniques découlant de l’accord particulier : une partie de l’ensemble se base sur un « la » à 440, tandis que l’autre s’accorde au quart de ton inférieur. Le tout donne lieu à des expérimentations intéressantes mais la structure de la pièce et son matériau rythmique restent très classiques. L’auditeur est d’abord intrigué par cette recherche, puis lassé par la répétition constante des mêmes cellules rythmiques. L’ensemble, assez cacophonique, finit par se rejoindre dans des accords plus tonals. Si l’idée de base est tout à fait honorable, on aurait pu souhaiter qu’elle soit poussée bien plus loin et que le jeu entre les différents accords soit plus profondément exploité.

Dans Clos de vie de José Evangelista, on décèle avant tout l’exploration d’une mélodie qui se dessine à travers les instruments. Tous ne jouent pas la même chose ni en même temps mais ils contribuent chacun à l’esquisse de cette monodie tout en créant certaines ambiguïtés sonores. On y trouve un grand travail de recherche de sonorités soutenu par l’instrumentation atypique de l’ensemble : banjo, guitare électrique, clavecin, harpe, piano, vibraphone et cordes s’unissent pour donner forme à cette pièce en hommage de Claude Vivier (le nom du compositeur se dessine d’ailleurs dans le titre). L’acoustique a été un peu déséquilibré par le clavecin, que la sonorisation rendait trop présent.

Nous avons ensuite pu découvrir une création de Jean Lesage : Le concert des anachronismes délibérés. Très belle œuvre qui travaille sur les contrastes et l’insertion du passé dans le présent et le futur. Le violon, par exemple, est traité de manière très lyrique, en décalage avec l’époque actuelle. On y entend des moments tonals qui se superposent à d’autres atonals tandis que la poésie de la pièce nous enveloppe à travers ses harmonies étirées.

Ce sont les Monodías españolas pour piano et ensemble à cordes de José Evangelista qui ont conclu le concert. Il s’agit de 17 mélodies issues du folklore espagnol, retranscrites dans leur forme la plus pure, amplifiées seulement par la richesse de timbres des instruments. La pianiste Louise Bessette tenait la partie de piano soliste. L’interprétation générale fut cependant un peu trop linéaire alors que la pièce propose 17 chants très contrastés. On aurait aimé y entendre un peu plus de folie et de sang chaud plutôt que de rester cantonnés dans une version, certes appliquée, mais trop sage. On regrettera même, du côté des instrumentistes à cordes, une discrétion excessive.

En somme, une belle soirée pleine de découvertes, avec quelques imperfections qui n’ont pas entaché le plaisir d’écoute du concert. La Société de musique contemporaine du Québec proposera tout au long de l’année différentes formules de concerts et activités afin de permettre au public d’aborder la musique contemporaine avec des valeurs sûres, tant sur le plan des œuvres proposées que des interprètes invités. Leur prochain concert, Ô Bali, aura lieu le 7 décembre prochain, à 20 heures, salle Pierre-Mercure.

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