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CRITIQUE | Beethoven revu par Liszt à la salle Bourgie: éblouissant!

Par Emmanuel Bernier le 12 février 2020

L’intégrale des symphonies de Beethoven au piano se poursuivra les 4 avril, 17 octobre et 14 novembre 2020. (Photo salle Bourgie: Bernard Fougère)

On connaît trop peu le Liszt transcripteur, même si quelque 350 de ses 700 opus en portent la marque. Le Festival Beethoven 2020 présenté à la salle Bourgie est l’occasion de se familiariser avec les transcriptions pour piano faites par Liszt des symphonies de celui dont on célèbre cette année le 250e anniversaire de naissance.

Le concert de samedi était le premier de quatre récitals organisés en collaboration avec la Chapelle musicale Reine Élisabeth de Belgique, où enseigne notamment Louis Lortie. Pour l’occasion, la prestigieuse institution a dépêché à Montréal deux de ses poulains, l’Italien Luigi Carroccia et le Français Josquin Otal, qui jouaient respectivement les Première et Sixième symphonie.

Dommage que le public n’ait pas été tellement au rendez-vous en ce beau samedi après-midi – une cinquantaine de personnes peut-être –, car ce sont des transcriptions fascinantes très peu entendues en concert.

Josquin Otal

Avec la Première symphonie, Josquin Otal a affaire à un défi de titan. Liszt a transcrit l’œuvre en tachant de transposer la densité de l’orchestre au clavier, d’où un foisonnement d’octaves et de trémolos. Son interprétation est assez convaincante, les nombreux défis techniques ne lui posant guère de difficultés. Les nuances piano ont une belle fermeté et les forte sont décoiffants, la sonorité du Bösendorfer emplissant la salle avec plénitude.

L’utilisation parcimonieuse de la pédale, notamment au début du premier mouvement, lui permet également de simuler la relative sécheresse de l’orchestre (en comparaison avec le piano). Le musicien y va également à l’occasion d’un certain rubato dans les passages plus lyriques, idée nullement déplacée dans cette transcription d’un grand maître romantique.

Si le premier mouvement comporte plusieurs beaux moments, comme cette reprise de l’exposition légèrement plus fiévreuse que la première fois, l’Andante aurait pu être légèrement plus posé et le Scherzo plus joueur.

Luigi Carroccia

Luigi Carroccia nous réserve tout autre chose avec la Sixième symphonie, « Pastorale », qu’il joue sans partitions. Si l’œuvre, plus aérée, plus « atmosphérique », semble moins dense, peut-être plus accessible techniquement que la précédente, elle révèle néanmoins un artiste d’un indéniable talent.

Le pianiste ne brusque jamais le discours, peignant avec maestria des atmosphères avec une impressionnante palette de couleurs. On pense aux sonorités d’oiseaux de la fin du deuxième mouvement, ou au redoutable orage faisant office de quatrième mouvement, un morceau qui, avec ses grondantes octaves dans le grave, sonne presque plus Liszt que Beethoven.

L’intégrale des symphonies de Beethoven au piano se poursuivra les 4 avril, 17 octobre et 14 novembre 2020. 

Dans le cadre de Beethoven 2020, on pourra aussi entendre plusieurs récitals de piano et de musique de chambre, dont trois auxquels participera le pianiste Philippe Cassard, les 13, 14 et 15 mars, l’intégrale des Sonates pour piano avec Louis Lortie se poursuivra le 3 avril, et on pourra aussi entendre Charles Richard-Hamelin et Andrew Wan dans les Sonates pour violon et piano, le 19 mars.

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