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DISQUES | Découvertes à saveurs internationales pour nourrir votre esprit curieux

Par Christophe Rodriguez le 7 janvier 2020

montage des couvertures des disques de la semaine du 6 janvier 2020

 

La musique pour piano est en vedette dans notre sélection de cette semaine. Les premier et dernier disques présentés par notre chroniqueur Christophe Rodriguez ont en commun de mettre en lumière les œuvres de pianistes-compositeurs contemporains, Fazil Say et Łukasz Pohl, tandis que les deux autres se penchent sur deux maîtres méconnus du passé, Charles-Valentin Alkan et Aram Khatchaturian.

 

couverture du disque des jumelles pianistes Önder : Önder play Fazil Say

 

Ferhan & Ferzan Önder play Fazil Say, Winter & Winter/Naxos

En tant qu’interprète, le pianiste virtuose turc Fazil Say maîtrise tous les grands classiques, mais ce sont ses compositions des quelque quinze dernières années, inspirées par la musique de son pays natal, qui sont ici à l’honneur. Compositeur prolifique, il a produit un oratorio intitulé Nazim, une réécriture du Sacre du printemps de Stravinsky et la Symphonie no 2 « Mesopotamia », sans oublier des œuvres pour quatuor jazz. Les jumelles turques Ferhan et Ferzan Önder publient avec ce disque des enregistrements d’œuvres que le compositeur à l’âme rebelle a écrites pour elles en 2013 et 2018 et dont elles ont assuré la création. Si la Sonate no 2 pour deux pianos est tout ce qu’il y a de plus classique, le Concerto pour piano et orchestre, interprété avec le Rundfunk Sinfonieorchester de Berlin sous la direction de Markus Poschner, télescope l’univers de la musique turque avec un goût certain pour les décalages sonores, ce qui implique nécessairement un brin de modernité. Les deux interprètes nous offrent un véritable tour de force particulièrement réjouissant. En ce début d’année 2020, voici une nouveauté «  tripative  » comme l’aurait si bien dit Jacques Languirand.

 

couverture du disque de Schagajegh Nosrati : Charles-Valentin Alkan

 

Schaghajegh Nosrati, Alkan : Concerto pour piano seul, Esquisses, Toccatino et Étude alla barbaro, AVI 7/Naxos

On laisse parfois entendre que le compositeur et pianiste Charles-Valentin Alkan fut le Berlioz du piano. Pourtant, son œuvre est mal connue. Grâce au pianiste Marc-André Hamelin, j’ai découvert il y a fort longtemps toute la finesse de ses compositions. Pendant le temps des fêtes, entre deux digestions, j’ai glissé dans mon lecteur cette nouveauté de la pianiste allemande Schaghajegh Nosrati. Pour employer une expression bien de chez nous, « il faut être fait fort » pour s’attaquer au corpus Alkan. L’œuvre pour piano s’avère complexe et parfois déroutante. À travers le Concerto pour piano seul, c’est l’histoire de cet instrument qui s’infiltre savamment dans nos oreilles, et nous constatons rapidement que la pianiste devait avoir un certain bagage d’écoute.  En plus, l’interprète doit faire preuve d’une technique redoutable avec un je-ne-sais-quoi de visionnaire. Parmi les autres belles surprises, nous vous conseillons fortement de saisir le sens caché des Esquisses, véritable bijou de travail en pointillé.

 

couverture du disque d'Iyad Sughayer, Khatchaturian : Piano Works

 

Iyad Sughayer, Khatchaturian : Piano Works, Bis/Naxos

Si le Concerto pour piano et violon d’Aram Khatchatourian s’avère une œuvre immense (songeons à l’interprétation offerte par le jumelage Lev Oborine/David Oistrakh), qu’en est-il de ses compositions pour piano? Malgré les accusations de simplisme provenant de mauvaises langues, nous découvrons sous les doigts du pianiste jordanien Iyad Sughayer un univers tumultueux et parfois explosif. Lyriques, élégantes et soutenues, ces œuvres pour piano font preuve d’une modernité déconcertante. La prise de son ample et généreuse rend bien la tension et les éclats de la musique.

 

couverture du disque de Lukasz Pohl : Stories-Historie

 

Łukasz Pohl, Stories/Historie, Recart/Naxos

Dans ses remerciements, le pianiste polonais Łukasz Pohl cite Ennio Morricone, Mozart, Philipp Glass, Michael Nyman et Beethoven. Au travers de cette galaxie, il a tissé une toile pour le moins étrange et minimaliste qui évoque bien plus l’univers de Ludovico Einaudi et, dans une moindre mesure, celui de Chilly Gonzalez. Bien que paru en 2017, ce disque vient d’arriver dans le bac des disquaires. En douze compositions qui sont loin d’être tapageuses, il nous fait découvrir son monde gentil et douillet.

 

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