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CINÉMA | François Girard présente son nouveau film "Le chant des noms" à Noël

Par Mario Cloutier le 12 décembre 2019

François Girard pendant le tournage de son dernier film, Le chant des noms (The Song of Names). (Photo: Sabrina)

Le cinéaste François Girard a baigné dans la musique toute sa vie. Il a tout de même hésité avant d’accepter la réalisation de The Song of Names (Le chant des noms en version française) de peur que, justement, il s’agisse trop d’une évidence après avoir tourné 32 films brefs sur Glenn Gould et Le violon rouge. Mais il n’a jamais regretté d’avoir dit oui au producteur Robert Lantos.

«À cette étape-ci de ma vie, explique le metteur en scène de trois opéras de Wagner, ce n’est plus tellement moi qui court après la musique, c’est la musique qui me court après. C’était tellement dans ce que j’avais réalisé que c’était presque une raison de ne pas le faire. En y regardant de plus près, toutefois, j’ai aimé le scénario et la structure du récit.»

Basé sur le roman du critique musical britannique Norman Lebrecht, auteur du populaire site « Slipped Disc » et dont la chronique de disques « Lebrecht Listens » est publiée chaque vendredi sur Ludwig van Toronto, le scénario de Jeffrey Caine raconte l’amitié entre deux jeunes garçons musiciens, Martin et Dovidl.

La famille britannique du premier accueille le second, jeune prodige juif polonais du violon, devant l’imminence de la guerre. Avant son tout premier concert professionnel, Dovidl disparaît et Martin mettra 35 ans à le retrouver.

 

Scène du film Le Chant des noms de François Girard, à l’affiche au Québec dès le 25 décembre. (Photo: courtoisie de Entract )

Présenté au festival de Toronto récemment, le film sort partout dans le monde en janvier, mais à Montréal dès Noël. Le chant des noms porte sur la filiation, la mémoire, l’amitié et la musique qui soude les liens. Le compositeur torontois Howard Shore signe la musique originale, nommément Le chant des noms.

La musique d’Howard Shore a été interprétée par l’Orchestre Métropolitain et enregistrée à l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus, avec une prise de son de François Goupil. 

Un scénario influencé par la musique

La musique a marqué toute la production du film. Et on trouve de tout quand on tourne un film, même un ami. En préparant le long métrage, le cinéaste montréalais François Girard s’est lié d’amitié avec le compositeur torontois lauréat de trois Oscars.

« Je ne l’avais jamais rencontré, mais je suis un grand fan de David Cronenberg et il a écrit presque toute la musique de ses films. À ma surprise, il connaissait pas mon travail. On s’est compris tout de suite.»

Le centre de gravité du film tourne autour de la musique-titre, Le Chant des noms, une adaptation des chants des synagogues que le compositeur, comme le personnage principal, a aussi connu dans son enfance.

 

« Howard est allé déterrer cette musique. On cherchait la vérité. Il n’était pas question de faire un « Hollywood Song ». Howard s’est entouré de grandes sommités en la matière. C’est un site archéologique qui a duré un an et demi. Avec sa petite pelle il a trouvé la modalité, les intonations et les références historiques. Puis, il a écrit la partition sur des paroles du scénariste. » – François Girard

 

La musique du film Le chant des noms: violons et voix

Pour ce Chant, François Girard a proposé à son compositeur une forme progressive à trois violons et voix, ce qui lui permettait d’effectuer, pendant la prestation de la pièce dans le récit, des allers-retours dans le temps.

« L’une des discussions les plus intéressantes qu’on a eues, c’était ce que Dovidl jouerait un concerto avant d’interpréter The Song of Names sur scène. On a échangé plusieurs idées, dont celle de faire du Mendelssohn. Je proposais Sibelius, mais ça nuisait à The Song of Names et Howard pensait à quelque chose de trop sombre, à mon avis. Ça a été long avant qu’on trouve le Bruch. Mes échanges avec Howard se sont retrouvés dans le scénario de toutes sortes de façon. »

 

C’est l’acteur Jonah Hauer-Kin qui joue le rôle de Dovidl, jeune adulte, dans le film Le Chant des noms de François Girard. (Photo: courtoisie de Entract)

En grand mélomane et sachant comment créer l’arc dramatique d’un film, François Girard a choisi la plupart des autres musiques apparaissant au générique de ce film fort touchant: Bach, Paganini, Bruch et Wieniawski entre autres.

« Wieniawski, dit-il, c’est polonais. C’est arrogant, exubérant. C’est une musique choisie pour représenter le personnage de Dovidl enfant. La musique fait partie de la narration.»

Clive Owen, violoniste

La majorité des spectateurs ne verront que du feu quand Clive Owen et Jonah Hauer-King (Dovidl adulte et jeune adulte) jouent du violon dans le film. Seul un cinéaste qui connaît la musique, dans tous les sens du mot, pouvait éviter le piège.

« C’est toujours très délicat. Le jeune Dovidl, Luke Doyle, est un prodige du violon, mais il n’avait jamais joué au cinéma. Les deux autres interprètes du rôle ont appris les rudiments. Quand Clive Owen joue du violon, c’est lui qu’on filme, mais il y a quelques recettes de gars des vues.»

Un autre piège durant un tournage est la musique dite temporaire, celle qu’un cinéaste utilise en attente de la partition que le compositeur écrit de son côté.

« Stanley Kubrick a utilisé Strauss comme musique temporaire au début de son film 2001 : l’odyssée de l’espace. Il a, ensuite, rejeté plusieurs partitions originales de compositeurs avant de décider de garder Strauss. Je l’ai fait dans Le violon rouge en attendant les compositions de John Corigliano. Le problème, comme réalisateur, c’est qu’on s’attache aux musiques temporaires qu’on peut utiliser pendant six mois de temps. Avec Howard, j’ai utilisé ses musiques d’autres films.»

Le réalisateur estime que le film en sort gagnant en raison d’une collaboration des plus étroites. Les egos ont fondu dans la musique.

« Ce n’est plus ta signature qui compte ou ta carrière. On se bat ensemble pour un film, des personnages, une histoire. On veut que ça vive et que ça marche. On fait le ménage et on retrousse nos manches. Howard était dans cet esprit-là. On a fait ce film avec des motivations artistiques. Point.»

François Girard ne s’arrête pas là. Le 2 mars prochain, Il retournera au Metropolitan Opera de New York y présenter sa mise en scène du Vaisseau fantôme, opéra de jeunesse de Wagner, qui a été créé l’été dernier au Festival d’Opéra de Québec.

Le chant des noms (The Song of Names) prend l’affiche le 25 décembre dans plusieurs cinémas partout au Québec.

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