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COMPTE-RENDU | 26e Gala des Ambassadeurs lyriques : un magnifique bouquet vocal

Par Michel Joanny-Furtin le 25 novembre 2019

Geoffrrey Schellenberg et Andréa Nunez lors du 26e Gala des Ambassadeurs lyriques, 23 novembre 2019, salle Claude-Champagne. (Photo : André Chevrier)
Geoffrrey Schellenberg et Andréa Nunez lors du 26e Gala des Ambassadeurs lyriques, 23 novembre 2019, salle Claude-Champagne. (Photo : André Chevrier)

En présentant une trentaine d’artistes lyriques de plusieurs pays, le Théâtre Lyrichorégra 20 nous offre chaque année un bouquet riche et varié de fleurs vocales. Ce fut encore le cas lors de ce 26e Gala des Ambassadeurs lyriques à la salle Claude-Champagne.

En termes de talent, il y eut des découvertes, des redécouvertes et des confirmations. Toutes et tous ces artistes lyriques nous ont laissé une belle impression, soit par le choix de l’œuvre interprétée, soit par le mariage de leur voix avec celles de leurs collègues, soit par leur talent propre. Et à ce sujet, le jury semble ne pas s’être trompé dans l’attribution des bourses et engagements. Nous y reviendrons.

Une mention d’honneur pour commencer, en félicitant les 73 musiciens de l’Ensemble Sinfonia de Montréal et leur chef Louis Lavigueur pour le soutien orchestral à ces jeunes artistes et ambassadeurs lyriques. Puisqu’on est dans les chiffres, la Sinfonia a interprété ainsi pas moins de 18 extraits d’opéras chantés par 30 artistes, dont 20 canadiens et 10 artistes venus des quatre coins de la planète : Allemagne, Chine, Corée du Sud, France, Italie, Japon, Mexique, Slovaquie, Suisse.

La Sinfonia a lancé les festivités en interprétant le Prélude des Meistersinger de Wagner. Un titre de circonstance, dans le pur style wagnérien, fort et puissant, un peu poussif à mon goût, mais l’énergie était présente. L’orchestre a également ouvert la seconde partie, appliquant cette même énergie à la Marche hongroise de La Damnation de Faust de Berlioz, l’humour en plus, induit par le commentaire du chef : « pour les amateurs de Berlioz… et de Louis de Funès ! ». On pense ici au personnage du film La Grande Vadrouille (Gérard Oury, 1966).

 

Marcel d'Entremont et Ana-Paula Cullingham-Malagon chantaient un duo extrait de Roméo et Juliette, 26e Gala des Ambassadeurs lyriques
Marcel d’Entremont et Ana-Paula Cullingham-Malagon dans leur duo extrait de Roméo et Juliette. (Photo : André Chevrier)

Un format favorable à la proximité

Le format récital du spectacle présente le grand avantage de la proximité des chanteurs avec le public et sert la qualité de leur interprétation en mettant de l’avant toute l’expressivité de leur jeu dramatique. En introduction de cet article, je parlais d’un bouquet vocal et pour certains, et surtout certaines, ce fut même un bouquet nuptial tant les voix se sont bien mariées comme ce fut le cas entre la soprano Audrey-Anne Asselin et les mezzo Caroline Gélinas et Rose Naggar-Tremblay, de qui le timbre plus grave enrichissait le trio de Carmen.

Toujours extrait de Carmen, le quintette a permis d’apprécier la qualité vocale de Beste Kalender (mezzo-soprano), mais aussi l’union ténor/baryton, bien équilibrée entre le jeu et le chant, de Matthew Dallen et Geoffrey Schellenberg.

 

Emma Mansell et Andréa Nunez, 26e Gala des ambassadeurs lyriques (Photo : André Chevrier)
Un moment hors du temps, avec Emma Mansell et Andréa Nunez. (Photo : André Chevrier)

Le duo de Lakmé a présenté un autre cas de mariage vocal réussi, magnifiquement empreint de douceur et de retenue avec les voix d’Andréa Nùñez (soprano) et Emma Mansell (mezzo). Le léger grave dans la voix de la soprano élargissait la palette des sonorités de cet air emblématique du répertoire, tellement connu qu’il peut s’avérer « casse-gueule ». Les deux chanteuses ont su en éviter les pièges et nous ont servi une interprétation renouvelée. Un moment hors du temps, pas moins…

Découvertes et redécouvertes

Le quatuor de Rigoletto nous a permis de redécouvrir le talent vocal et expressif du ténor Marcel d’Entremont. Ce fut un grand bonheur de constater sa progression artistique et dramatique depuis son passage à l’Atelier lyrique de Montréal, ainsi que la façon dont cet artiste a développé ses capacités autant dans l’étendue vocale que dans la puissance. Même son timbre semble avoir évolué. À suivre, absolument!

 

Angel Macias Lopez, Scott Brooks, ai 26e Gala des Ambassadeurs lyriques (Photo : André Chevrier)
Duo réussi d’Angel Macias Lopez et Scott Brooks (Photo : André Chevrier)

Le duo du baryton Scott Brooks et du ténor Ángel Macías López des Pêcheurs de Perles fut aussi une belle union vocale. Tous deux ont partagé sans limites leur plaisir de chanter. Si le talent de Scott Brooks n’est plus à démontrer, celui d’Ángel Macías López fut une découverte. Une voix de ténor reste toujours un peu fragile et l’expérience l’enracine en développant son envergure. Le chanteur mexicain a su doser sa prestation. La puissance est au rendez-vous, mais il a priorisé la qualité de la prononciation, atteignant ainsi une grande expressivité. Le jury aura su retenir ces atouts…

On a aussi apprécié l’interprétation solide et incarnée de la mezzo Florence Losseau (Rosine) et du baryton Philip Kalmanovitch (Figaro), extraite du Barbier de Séville. Une très belle voix pour elle, un vrai acteur pour lui. Dans le même ordre d’idée, le duo de Roméo et Juliette servi par Marcel d’Entremont et la soprano Ana-Paula Cunnigham-Malagón. Deux autres beaux moments, le duo de qualité autant vocale que scénique entre Andréa Nùñez et Geoffrey Schellenberg extrait de Don Pasquale : diction parfaite et qualité de jeu. L’expressivité pour lui, l’excellence vocale pour elle. Idem pour celui extrait de La Bohème, incarné jusqu’à l’émotion par Sasha Djihanian, soprano, et Geoffroy Salvas, baryton.

 

Chunqing Zhang en Turandot (Photo : André Chevrier)
La soprano invitée Chunqing Zhang a emporté la salle avec une Turandot magnifique et impériale. (Photo : André Chevrier)

Impériale Turandot

Parachevant ce florilège d’un soir, une artiste invitée, l’incroyable Chunqing Zhang, a emporté la salle par sa maturité vocale. Son interprétation de la princesse Turandot était magnifique et impériale. Une soprano, dit-on? Les inclinaisons dramatiques de son air, In questia reggia, et de son rôle démontraient la réelle aisance de son étendue vocale, ne s’en laissant pas compter par les forti de l’orchestre qu’elle dominait sans souci.

Et le bouquet final, pour poursuivre la métaphore florale empruntée plus haut, fut le fameux chœur des enclumes d’Il Trovatore qui rassemblait tous les artistes, et nous en a mis plein les oreilles et les yeux.

 

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