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CRITIQUE | La Bohème de Leoncavallo: un bijou méconnu du répertoire opératique

Par Michel Joanny-Furtin le 9 août 2019

 

La Bohème de Leoncavallo était présentée à l'ICAV le 7 juillet 2019, salle Claude-Champagne. (Photo: Pierre-Étienne Bergeron)
La Bohème de Leoncavallo était présentée à l’ICAV le 7 juillet 2019, salle Claude-Champagne. (Photo: Pierre-Étienne Bergeron)

La Bohème de Ruggiero Leoncavallo est une pierre précieuse du répertoire lyrique que les interprètes de l’ICAV ont fait briller mercredi soir. Une œuvre trop rarement représentée qu’il fut bon de redécouvrir.

Dans le cadre de la 16e édition de son Festival d’Art Vocal, l’Institut canadien d’art vocal (ICAV) présentait « la Bohème » de Leoncavallo, souvent surnommée « l’autre Bohème » lontemps restée dans l’ombre de celle de Puccini.

Le livret a été écrit par Ruggiero Leoncavallo à partir d’épisodes du feuilleton Scènes de la vie de Bohème de Henri Murger. Produite en 1896, La Bohème de Puccini est inspirée quant à elle de la pièce de théâtre La Vie de Bohème du même Henri Murger tirée de son feuilleton.

La Bohème de Leoncavallo a vu le jour au Théâtre de la Fenice un an plus tard, avec une histoire plus nourrie en rebondissements et qui connut à son époque un franc succès.

Si Puccini suit les atermoiements amoureux et dramatiques de la relation de Mimi et Rodolfo, Leoncavallo place en parallèle deux histoires d’amour, en privilégiant celle de Musetta et Marcello à celle de Mimi et Rodolfo. À l’image d’un miroir en négatif, la première s’achève dans l’amour retrouvé entre Musetta et Marcello, et la seconde, dans l’amour perdu par la mort de Mimi.

 

Une scène de La Bohème, de Leoncavallo, production de l'ICAV 2019. (Photo: Pierre-Étienne Bergeron)
Une scène de La Bohème, de Leoncavallo, production de l’ICAV 2019. (Photo: Pierre-Étienne Bergeron)

L’amour ou la faim ?

Le livret et la musique traduisent bien l’ambiance bohème et insouciante de ces jeunes artistes du Paris de la Belle Époque où la fête et la débrouillardise permettent de supporter la pauvreté et la faim. Que choisir entre la misère et le bonheur d’aimer ou l’aisance et la solitude du désamour ? Vaut-il mieux vivre riche et sans amour, ou pauvre mais aimé ?

Leoncavallo a fait le choix du vérisme en démontrant que la misère du quotidien a trop souvent raison des élans amoureux, quand vivre d’amour et l’eau fraîche ne tient plus. Une approche soulignée par Joan Dornemann, directrice artistique de l’ICAV, lors de son introduction. Elle a insisté sur le caractère professionnel des jeunes artistes qui, grâce au festival, ont l’opportunité de s’approprier un rôle.

Une scène de La Bohème de Leoncavallo. (Photo: Pierre-Étienne Bergeron)

Des voix remarquables

Joan Dornemann avait raison : les voix étaient particulièrement assurées, puissantes, notamment chez les barytons-basses Simon Chalifoux (Shaunard) et Luka Jozic (le Vicomte), et la basse Michael Pitocchi (Barbemuche).

Idem, voire remarquables, pour la soprano Isabelle Freeman (Mimi) et la mezzo Cloé San Antonio (Musetta). Laissant la place aux voix, l’accompagnement au piano de Dura Jun permit également d’apprécier le timbre et le talent des ténors Alexei Kuznietsov (Marcello) et Jay Lucas Chacon (Rodolfo) qui vont se peaufiner et se lisser avec le temps.

 

Une scène de La Bohème, de Leoncavallo, production de l'ICAV 2019. (Photo: Pierre-Étienne Bergeron)
Une scène de La Bohème, de Leoncavallo, production de l’ICAV 2019. (Photo: Pierre-Étienne Bergeron)

Bref, un éventail d’artistes lyriques à surveiller et suivre dans de prochaines productions. Les classes de maîtres de ce 16e Festival d’Art Vocal auront été productives.

On aura entendu les duos très romantiques, et surtout très sensibles, chargés d’une émotion palpable et contagieuse. Des airs magnifiques aussi, entre les interventions du chœur et les chansonnettes de Musetta.

Pour finir, le jeu d’acteur était bon, même si un peu de retenue aurait été souhaitable en raison de la proximité dans une telle salle : Claude-Champagne n’est pas Wilfrid-Pelletier.

***

La Bohème de Ruggiero Cavallo
Direction musicale de David Rosenmeyer
Mise en scène de Joshua Major
Piano Dura Jun
Université de Montréal, Faculté de musique, Salle Claude-Champagne, 7 juillet 2019.

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