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CRITIQUE | L'OSM au Parc olympique: un Requiem "tranquille" au crépuscule

Par Caroline Rodgers le 8 août 2019

Concert de l’Orchestre symphonique de Montréal au Parc olympique, 7 juillet 2019. (Photo: Antoine Saito)

Difficile de dire si c’est le risque de pluie ou le choix du Requiem de Verdi qui a fait peur au public, mais la foule n’était pas aussi considérable qu’elle l’a déjà été pour entendre l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Kent Nagano à l’Esplanade du Parc olympique, hier soir, avec 24 500 personnes.

Par les années passées, ce grand rendez-vous annuel, commencé en 2012, a déjà attiré de 30 000 à 40 000 personnes, sauf la première année (20 000). Nous en sommes donc à la huitième édition de ces événements qui se veulent rassembleurs, et de par les lieux et les oeuvres présentées, grandioses.

 

Le concert de l’OSM au Parc olympique a attiré 24 500 personnes, le 7 juillet 2019. (Photo: Antoine Saito)

Il est certain que « grandiose » est un qualificatif pouvant s’accoler au Requiem de Verdi. On pourrait toutefois se lancer dans un long débat à savoir si c’est l’oeuvre idéale pour un concert se voulant « pour tous ».

La réponse un peu tiède du public, hier, pourrait constituer un élément de réponse à cette question, mais le choix de répertoire n’explique pas tout. La prolifération des concerts gratuits extérieurs, le fait que l’on ne puisse plus compter sur un effet de nouveauté et la météo entrent aussi en ligne de compte. Quoiqu’il en soit, ceux qui sont venus étaient fort calmes et semblent être repartis heureux.

De toute façon, ce n’est pas un concours de foule.

La soirée

Le concert été dédié au regretté Joseph Rouleau, décédé le 12 juillet dernier, et qui adorait le Requiem, mentionne-t-on. Des photos de lui sont projetées sur l’écran géant et on lui rend un court hommage. Sa famille est présente parmi la foule.

Après une introduction fort sérieuse de l’animateur André Robitaille et les remerciements d’usage, Kent Nagano fait son entrée avec les quatre solistes.

400 choristes ont participé au Requiem de Verdi de l’OSM au Parc olympique, 7 juillet 2019. (Photo: Antoine Saito)

Les quelque 400 choristes, dirigés par Andrew Megill et Jean-Pascal Hamelin, sont déjà installés de part et d’autre de la scène, avec un petit groupe d’entre eux derrière les musiciens. En plus du Chœur de l’OSM, 14 chœurs participent au concert, ils sont nommés avec leurs chefs de chœur respectifs à la fin de cette critique. Bien préparés et dirigés, ils ont été à la hauteur.

Du premier rang de la section des médias, complètement à l’avant, il est difficile de se faire une idée de la qualité de la sonorisation. De ma place, la saturation est atteinte dès que l’on joue le moindrement « forte » et je peux difficilement apprécier les détails au sein de l’orchestre, mais ce n’est sans doute pas le cas pour les spectateurs installés plus loin.

 

Les solistes sont Leslie Ann Bradley, Raehann Bryce David, Mario Bagh, Ryan Speedo Green. (Photo: Antoine Saito)
Les solistes sont Leslie Ann Bradley, Raehann Bryce David, Mario Bagh, Ryan Speedo Green. (Photo: Antoine Saito)

Les solistes sont Leslie Ann Bradley, soprano, Raeshan Bryce-Davis, mezzo-soprano, Mario Bagh, lauréat du CMIM 2018, ténor, et Ryan Speedo Green, baryton-basse.

Appelée à la dernière minute pour remplacer Ksenia Dudnikova, indisposée, la mezzo Raeshan Bryce-David est très expressive et aborde sa partie comme s’il s’agissait d’un rôle opératique, avec moultes mimiques. Cette approche surprenante contraste avec celle des trois autres, plus sobres et davantage dans l’esprit religieux d’un Requiem.

Leslie Ann Bradley, soprano, et Raehann Bryce-David, mezzo-soprano. (Photo: Antoine Saito)
Leslie Ann Bradley, soprano, et Raehann Bryce-David, mezzo-soprano. (Photo: Antoine Saito)

Elle contraste surtout avec la soprano Leslie Ann Bradley, qui ne fera certes pas l’unanimité dans les chaumières. Pour ma part, sa voix métallique m’agresse et me semble en rupture avec elle-même. En effet, d’un côté les aigus sont puissants, forcés et même agressants, de l’autre, dans le grave, la voix devient terne, éteinte, presque détimbrée. Bref, j’y trouve une certaine laideur, sans compter que les voix des deux chanteuses ne se marient pas très bien.

Dans ce contexte, chaque intervention solo du Coréen Mario Bagh est un apaisement. Bien qu’on le sente nerveux, il est solide et fait entendre une belle voix claire de ténor. Quant à l’imposant Ryan Speedo Green, très dramatique, il est parfaitement à sa place dans cette oeuvre et dans cette partition. On aurait bien envie de l’entendre à l’opéra.

Pour conclure au sujet des solistes, ils me semblent s’être faits chacun une idée du Requiem, et leurs approches esthétiques sont disparates, donnant l’impression qu’ils ont été catapultés sur scène à partir de planètes différentes.

Pour le reste, le fameux Dies Irae de Requiem produit l’effet souhaité, bien que préfère des versions où il est joué et chanté un peu plus vite, avec plus d’allant.

Après près d’une heure et demie de musique, la soirée se termine comme elle a commencé: sans cérémonie et dans le calme.

Bilan

Personnellement, j’ai couvert six de ces huit concerts au Parc olympique depuis 2012. Il y a eu de tout: de l’opéra, du cirque, des acrobates et des athlètes olympiques. Il fallait bien qu’à cette liste, s’ajoute un requiem. Peut-être que Kent Nagano avait rêvé de présenter ce chef-d’oeuvre de Verdi dans un événement se voulant grand public. Voilà chose faite.

Je demeure néanmoins convaincue que la formule la plus rassembleuse est celle d’un concert avec un programme varié qui mélange des oeuvres très connues à d’autres qui le sont un peu moins, et mon meilleur souvenir demeurera toujours celui de la première édition. Si l’on souhaite ramener la foule à son ampleur des dernières années et surtout, faire plaisir, peut-être qu’un simple retour aux sources serait la meilleure solution.

La Virée classique OSM se poursuit en fin de semaine avec de nombreux concerts en salle ainsi que des concerts gratuits au Complexe Desjardins et activités gratuits à la Place des arts. Nous y serons!

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Les chœurs participants

Chœur Ambitus (Richard Charron)

Chœur Bella Voce Drummondville (James Copland)

Chœur polyphonique de Montréal (Louis Lavigueur)

Grand chœur de Montréal (Martin Dagenais)

Chœur Maha (Megan Batty)

Chœur pour les enfants de Ste-Justine (Sylvain Cook)

Anima Musica (Francis Guérard)

Chœur Classique de Montréal (Louis Lavigueur)

Chœur du Musée d’art de Joliette (Jean-Pascal Hamelin)

Chorale Cantabile (Peter Willshe)

Le Chœur de la Montagne (Julien Proulx)

Le Chœur de l’Art Neuf (Pierre Barrette)

NEV (Marc-Olivier Lacroix)

Un air de chance (Sylvain Cooke)

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