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CMIM | Demi-finale: compte-rendu d'une première journée palpitante à la salle Bourgie

Par Béatrice Cadrin le 2 juin 2019

13 : 18 Hochformat

Encore une grosse journée samedi au Concours musical international de Montréal, alors que nous entendions six des douze candidats retenus en demi-finale. Pour cette deuxième épreuve, les candidats doivent présenter un récital d’une heure, jumelés en blocs de deux heures.

La journée a commencé avec Leonard Fu, que je n’avais pas eu la chance d’entendre en première ronde. J’en avais cependant écouté un extrait en ligne qui m’avait fait impression favorable. Celle-ci ne s’est pas démentie en personne : il joue avec une intelligence sensible et raffinée, appuyée sur un contrôle technique presque sans faille. Je suis particulièrement impressionnée par sa façon de doser les doubles-cordes, prenant soin de faire ressortir la note la plus importante. Un peu curieusement, ce sont les deux Romances de Schumann qui m’ont marquée, par la noble délicatesse avec laquelle il les a transmises.

La candidate suivante, Youjin Lee, a commencé par la sonate de Janacek, ce qui contribuait à mettre en lumière la différence d’attitude entre son intensité passionnée et l’élégance posée de Fu, qui l’avait précédée dans la même œuvre. Cette intensité était par moments poussée trop loin, résultant en un son un peu aigre dans l’aigu et forcé sur les graves. Elle a semblé gagner en aisance au fur et à mesure de sa prestation, livrant un Divertimento de Stravinsky dans lequel elle prenait plaisir à faire ressortir les aspects burlesques.

APRÈS-MIDI

Toute jeune, Elli Choi surprend par la maturité de son jeu. Un archet ample et libre lui permet de passer de sonorités incisives dans une sonate de Schubert au son diaphane approprié dans celle de Fauré. Malheureusement, cela ne lui permettait pas toujours de bien se démarquer du piano, qui était un peu trop fort : il aurait été souhaitable à mon avis de n’ouvrir le couvercle qu’avec la petite queue plutôt qu’au complet. Elle a conclu sa prestation par une œuvre solo, une suite de variations virtuoses sur le chant irlandais « The Last Rose of Summer », qu’elle a jouée avec aplomb.

De la prestation de Christine Lim, je retiens la Deuxième Sonate de Prokofiev, qui lui convenait particulièrement bien. En début de programme, elle avait présenté une sonate de Mozart bien rendue, mais qui ne se démarquait pas au niveau de l’interprétation.

SOIRÉE

Après autant de musique, ma concentration commençait à vaciller : heureusement, les candidats de la soirée allaient s’occuper de la raviver.

Le Chinois Lun Li a une commande admirable de toutes les possibilités de l’archet, et s’en sert avec un sens musical ravissant. Je salue son utilisation du flautando dans la sonate de Debussy, permettant d’offrir une interprétation renouvelée de cette œuvre entendue déjà quelques fois au cours de la journée. Sa prestation avait commencé par les Quatre pièces, opus 7 de Webern, qu’il a enchaînées sans interruption avec la Sonate de Mozart en mi mineur, un choix intrigant. Dans l’ensemble, Li a livré une prestation remarquable, et je ne douterais pas de le voir avancer en finale, ne serait-ce de quelques mini-accrocs à peine perceptibles.

Hao Zhou, dernier candidat de la journée, a transporté l’auditrice fatiguée que j’étais par des moments de grande musique. Cela a commencé à se faire sentir dans le deuxième mouvement de la sonate en la majeur de Mozart, par une phrase ou deux qui se détachent des autres. De tels moments de grâce se sont multipliés dans la sonate de Franck, surtout dans le troisième mouvement, d’une grande beauté. Sa faiblesse se situe malheureusement dans un son souvent forcé, éteignant les vibrations naturelles du violon.

STAND ALONE

Après avoir entendu six prestations de l’œuvre canadienne imposée, une création, je ne peux que relever à quel point elles étaient toutes différentes. Impossible pour moi de dire laquelle était la plus juste, la mieux interprétée. L’œuvre elle-même s’écoute bien et est écrite dans un langage idiomatique pour l’instrument. J’aurai des commentaires plus profonds à vous livrer à son sujet après l’épreuve d’aujourd’hui, qui me permettra de l’entendre de nouveau…six fois.

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Béatrice Cadrin
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