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CRITIQUE | La Flûte enchantée par Opéra McGill : une vision renouvelée

Par Michel Joanny-Furtin le 2 février 2019

La reine de la nuit incarnée par la soprano Sarah Dufresne était très réaliste et présente. (Photo: Brent Callis)
La reine de la nuit incarnée par la soprano Sarah Dufresne était très réaliste et présente. (Photo: Brent Callis)

Enthousiasmant ! Ce mot simple résume le plaisir que les spectateurs ont vécu lors de cette première représentation d’un des plus populaires chefs d’œuvre de Mozart. Opéra McGill et Patrick Hansen proposent une vision renouvelée de La Flûte enchantée (Die Zauberflöte) à découvrir et à apprécier au Monument-National ce soir et demain après-midi.

Si les thèmes maçonniques restent présents dans la mise en scène (les tabliers, les voiles d’initiation, etc.), ils restent accessoires et laissent place à une vision plus profonde de l’état du monde selon les propos mêmes du concepteur Patrick Hansen : « Die Zauberflöte porte le message que la science et la technologie peuvent apaiser un monde plongé dans une crise globale. »

Toute l’action se déroule dans un décor sobre dont la richesse est portée principalement par les costumes rétro-futuristes dans le pur style « steampunk », évoquant la révolution industrielle, les découvertes de la science et de la raison, et l’importance de la connaissance.

En parallèle du monde de Zarastro (le jour et le soleil), l’évocation du monde magique, éthéré, parfois effrayant de la reine de la nuit (la nuit et la lune) où les émotions et les sentiments l’emportent sur la raison, illustre le froid et la solitude. Le blanc domine, comme la neige et la glace d’un univers polaire. Une excellente idée de nous épargner les sorcières en haillons qu’on voit trop souvent dans les multiples versions de cet opéra. Bref, les costumes sont une réussite.

Entre humour et drame

Je craignais que l’écran vidéo central accapare et distraie l’écoute, mais il n’en est rien et s’ajoute à ce décor sobre en illustrant les différents univers évoqués. Par ailleurs, l’humour de ce singspiel (théâtre chanté) est respecté et le metteur en scène ne se prive pas d’en rajouter ponctuant ainsi plus sereinement les moments dramatiques de la seconde partie. Les trois dames de la nuit (Jaclyn Grossman, Leah Johns et Olivia Barnes) et les trois génies (Mary Jane Egan, Jessica Burnside, Maddie Studt / des enfants dans l’œuvre originale) amènent par leur jeu et la mise en place un ensemble bien chorégraphié et divertissant.

Deux distributions assurent les représentations, celle de ce vendredi 1er février revient sur les planches du Monument -National ce dimanche à 14h. Les chanteurs sont excellents, de vrais pros. Toute la distribution a tenu la scène avec talent.

Des voix à suivre…

Le ténor Marcel d’Entremont (Tamino) est un vrai talent, de jeu et de chant. On a pu l’apprécier lors des auditions de l’Atelier lyrique lors de la soirée Talent 2017. Il a encore progressé et on devrait le revoir bientôt dans d’autres productions.

 

Tamino. (Photo: Brent Calis)
Marcel d’Entremont (Tamino). (Photo: Brent Calis)

On félicitera Nathaniel Stern (Papageno), qui occupe fréquemment la scène, pour son jeu d’acteur et la qualité de sa voix, qui a manqué de longueur dans le début de la première partie, mais a fort bien corrigé cela ensuite. Une voix à suivre.

Que dire de Vanessa Croome (Pamina) qui une fois de plus a démontré son incroyable talent vocal (souvent primé ces derniers mois) tout en étant rigoureuse et constante dans son jeu. Alors que Pamina croit que Tamino ne l’aime plus et pense à mourir, l’interprétation de la jeune soprano a su nous émouvoir aux larmes.

La reine de la nuit incarnée par la soprano Sarah Dufresne était très réaliste et présente. Malgré le peu d’apparitions du rôle sur scène, la tension créée par le personnage, la mise en scène de ses interventions et la prestance vocale de l’interprète donnaient juste ce qu’il faut de dimension inquiétante aux événements relatés.

Le baryton-basse Cesar Naassy interprétait Sarastro, un rôle difficile où l’on attend souvent une basse profonde. Personnellement moins convaincu par ce choix de distribution, cela n’enlève toutefois rien à son talent. Il a su donner toute la classe nécessaire à ce personnage, et sa voix proposait une autre dimension du grand prêtre, plus compassionnelle, entre autres.

 

Le baryton-basse Cesar Naassy interprétait Sarastro, un rôle difficile où l’on attend souvent une basse profonde. (Photo: Brent Calis)
Le baryton-basse Cesar Naassy interprétait Sarastro, un rôle difficile où l’on attend souvent une basse profonde. (Photo: Brent Calis)

Le Monostatos d’Alexander Cappellazzo, manquait de puissance, mais était fort justement interprété pour un personnage peu sympathique, (peut-être le seul de l’opéra) et le public ne s’y est pas trompé en applaudissant chaleureusement sa prestation.

En conclusion, le metteur en scène tout comme les interprètes se sont approprié l’univers mozartien avec allant, justesse et surtout plaisir offrant ainsi un spectacle délicieux et réjouissant, tellement… mozartien !

La Flûte Enchantée » de Wolfgang Amadeus Mozart, par Opéra McGill, au Monument National, samedi 2 février à 19h30 et dimanche 3 février à 14h, avec l’Orchestre symphonique de McGill dirigé par le chef Patrick Hansen (mise en scène et concept).

Causerie pré-concert une heure avant chaque prestation. Ces représentations seront webdiffusé en direct par l’école de musique Schulich sur YouTube. WEBDIFFUSION

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