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CRITIQUE | Orchestre de chambre McGill: le visage humain de la musique

Par Caroline Rodgers le 24 septembre 2018

François Dompierre
La musique de François Dompierre était à l’honneur le 22 septembre à l’Orchestre de chambre McGill. (Photo: courtoisie)

Quel titre absurde, êtes-vous peut-être en train de penser. En effet, de toutes les activités auxquelles se livre l’homo sapiens, la musique est certainement l’une des plus humaines dans ce reflet qu’elle est de notre intelligence. L’ennui, c’est qu’à force de se s’écouter briller dans des salles de concert rutilantes et solennelles, la musique classique a parfois une fâcheuse tendance à oublier qu’elle est faite pour les gens. Ce n’est jamais le cas aux concerts de l’Orchestre de chambre McGill, qui nous a offert une soirée drôlement sympathique intitulée Dompierre en cinémascope, samedi soir.

Comme son titre l’indique, c’était un hommage à François Dompierre, qui participait lui-même à quadruple titre : compositeur dont on joue les œuvres, commentateur, pianiste…et même chanteur. Dans une salle Bourgie remplie aux trois-quarts, on a pu entendre une dizaine de ses musiques de films et deux pièces marquantes de sa musique de concert.

Pour certaines pièces, des images des films étaient projetées : Les portes tournantes, de Francis Mankiewitz, Le matou, de Jean Beaudin, La passion d’Augustine, de Léa Pool. C’était une belle occasion de réaliser à quel point l’œuvre de Dompierre est étroitement liée à celle de notre cinéma, et par extension, à celle du Québec.

Le pianiste Serhiy Salov était soliste invité pour le Concerto de Saint-Irénée, œuvre touffue d’inspiration romantique aux forts accents jazz, dans laquelle on entend des influences de Gershwin, de Rachmaninov et de Ravel, sans perdre de vue la personnalité de Dompierre et son imagination débordante. Fidèle à lui-même, Serhiy Salov traverse le tout avec aisance et sa flamme habituelle. L’orchestre, pour sa part, joue bien, mais on sent chez les musiciens un léger manque d’assurance en cette première de saison.

Entre les pièces, Dompierre y va de ses anecdotes et souvenirs au micro. Il parle de Denys Arcand, imite Denise Filiatrault, illustrant ses récits d’extraits joués au piano. Les interventions inopinées de Boris Brott, qui descend souvent de son podium pour poser une question ou renchérir d’une anecdote personnelle, sont toujours des plus amusantes. On se croirait en famille, et c’est bien ce qui fait le charme du MCO. Ici, pas de snobisme ni d’ambiance guindée. Cela donne envie d’y retourner, et nous n’y manquerons pas, car la programmation 2018-2019 de l’orchestre est fort intéressante. Prochain rendez-vous : le 15 octobre à la Maison symphonique, pour le gala du Prix de musique Azrieli.

 

Solo Seven, premier disque du violoniste Marc Djokic.

Marc Djokic violon solo

Ce concert marquait aussi les débuts de Marc Djokic comme nouveau violon solo de l’orchestre. Cette première expérience, où il a joué avec grande justesse et bon goût, s’annonce prometteuse pour la suite. Le violoniste québécois d’adoption originaire d’Halifax était aussi en vedette dans Les Diableries, une pièce en trois mouvements que Dompierre avait composée jadis pour le CMIM et qui permet à l’interprète de montrer différentes facettes de son talent. Le troisième mouvement, Le diable gigueux, avec podorythmie (François Vallières), est écrit dans le style traditionnel québécois.

Le tout sera conclu par la plus célèbre pièce de Dompierre, que les plus de 40 ans ne manqueront pas de reconnaître : Saute Mouton, de 1975.

Alors que public l’ovationne abondamment, François Dompierre revient pour une chanson écrite pour lui par Luc Plamondon : J’entends des violons dans ma tête. On constate que le compositeur chante très bien et cette évocation du métier de compositeur conclut la soirée sur une note émouvante. On pourra rentrer chez soi le cœur léger.

Le concert était suivi d’une réception pour le lancement du premier disque de Marc Djokic, Solo Seven, enregistré chez ATMA Classique. On y trouve des pièces de sept compositeurs canadiens : Richard Mascall, Matthias Maute, Vincent Ho, Ana Sokolovic, Kevin Lau, Murray Adaskin et Christos Hatzis. On s’en reparlera.

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