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CRITIQUE | Lise de la Salle à l'OSQ: le plaisir de faire de la musique

Par Samuel Croteau le 20 septembre 2018

Lise de la Salle. (Photo: Lynn Goldsmith)
Lise de la Salle. (Photo: Lynn Goldsmith)

Le public de Québec était visiblement très heureux de retrouver la pianiste française dans le titanesque Concerto no 3 de Rachmaninov, les cris et les applaudissements surgissant dès les dernières notes.

Comme le rappelait l’animateur Nicolas Jobin en introduction, cette œuvre était au programme de la soirée du 17 février 2016, mais une tempête de neige avait retardé le vol de Lise de la Salle entre New York et Québec, limitant les heures de répétition disponibles avec l’orchestre. Le concert eut lieu, mais le Concerto no 3 de Rachmaninov fut remplacé par le Concerto en sol de Ravel. Visiblement, on considérait que les heures de répétition perdues étaient indispensables à la présentation du concerto Rachmaninov, mais de moindre conséquence dans le cas du concerto de Ravel.

Dans la prestation d’hier soir, malgré l’absence de tempête, l’arrimage entre la soliste, le chef et l’orchestre manquait un peu de profondeur. Dès le premier énoncé du thème, que la pianiste joue avec beaucoup de relief, les notes les plus douces sont pratiquement inaudibles. Plus tard, dans les longues phrases des cordes, l’intensité expressive est saturée trop tôt, ce qui transforme un crescendo en plateau. Par contre, dans les passages plus légers, l’accompagnement de l’orchestre est précis et efficace.

De son côté, Lise de la Salle mène le bal avec beaucoup d’aplomb, surtout dans le troisième mouvement, alors que l’énergie est à son maximum. Elle impressionne par son contrôle de l’intensité sonore. Ses interventions dans les graves sont crues, parfois violentes. Ainsi, dans l’ensemble, les trois mouvements semblaient revêtir le même caractère d’urgence, sans apaisement ressenti dans le mouvement central.

En rappel, Lise de la Salle nous a offert le prélude La fille aux cheveux de lin, de Debussy, ce qui a calmé les esprits.

Avis aux amateurs de Rachmaninov, Lise de la Salle a enregistré en 2015 les quatre concertos et la Rhapsodie sur des thèmes de Paganini avec Fabio Luisi et la Philharmonia Zürich. À l’écoute, j’y remarque un rubato très généreux, avec mille petites inflexions dans le phrasé et une sonorité unie entre le piano et l’orchestre. Évidemment, on ne pouvait pas s’attendre à la même complicité lors du concert au Grand Théâtre, et son interprétation était plus directe.

Le style russe

Le concert s’est ouvert avec les magnifiques Danses polovtsiennes de Borodine. C’est avant tout l’élément rythmique que le chef a mis en valeur, par une pulsation inflexible et des tempos rapides. Les solistes de la section des bois se sont démarqués par leur énergie et leur précision, entraînant leurs collègues dans le grand tourbillon. Comme l’expliquait Fabien Gabel lors de l’entretien pré-concert, le plaisir est un élément central de son métier de musicien!

La même démarche s’appliquait dans Le chant du rossignol, poème symphonique de Stravinsky adapté de son opéra Le Rossignol à la demande de Diaghilev. La violon solo Catherine Dallaire nous a offert des moments de tendresse en duo avec la clarinette de Stéphane Fontaine. S’il manquait parfois la petite étincelle magique, par exemple dans les premières mesures, les cordes ont déroulé un somptueux tapis de douceur dans la conclusion.

 

Une fête pour le lancement de Gaîté parisienne

Avant le concert, tous étaient invités au lancement d’un disque enregistré chez ATMA Classique par Fabien Gabel et l’OSQ comprenant des œuvres de Ravel (Valses nobles et sentimentales), Poulenc (suite des Biches) et Offenbach/Rosenthal (suite de Gaîté parisienne) enregistrées en concert les 30 et 31 mai 2018 en clôture de saison (en plus d’une séance de retouches). C’est ATMA, intéressé par le programme, qui a d’abord approché le directeur musical. Le dernier disque purement symphonique de l’OSQ était le fait de Yoav Talmi (Bach Métamorphoses, paru en 2008).

Fabien Gabel a évoqué sa grande fierté de diriger un orchestre avec une « identité particulière ». Il préfère parler du caractère « francophone » plutôt que « français » de l’Orchestre symphonique de Québec. Se définissant comme un « éternel insatisfait », il était néanmoins estomaqué dès la première écoute.

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