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CRITIQUE | Cendrillon au Festival d'art vocal de Montréal: sobre, élégant, réussi

Par Michel Joanny-Furtin le 14 août 2018

 

 

Dernier spectacle de l’édition 2018, laquelle était dédiée à la mémoire de Jacqueline Desmarais, cette Cendrillon de Jules Massenet, présentée vendredi soir à la salle Claude-Champagne dans le cadre du Festival d’art vocal de l’Institut canadien d’art vocal (ICAV) fut charmante, sobre, et réussie malgré quelques – très petits – défauts. Un beau moment partagé et un spectacle élégant !

Pour le public, on parle d’un festival. Mais pour les 54 participants – un nombre record cette année – il s’agit de la 15e édition d’un stage de perfectionnement pour des jeunes artistes lyriques prometteurs venus des quatre coins du monde, principalement des États-Unis.

Il est vrai que, pour de jeunes professionnels dont ce n’est pas, pour la plupart, la langue maternelle, monter un opéra en français est un courageux défi qu’ils ont su relever avec rigueur et honnêteté. Parce qu’on est loin stylistiquement des opéras italiens de la même époque (1899), n’oublions pas non plus que cette œuvre, si elle est connue, figure plus rarement au grand répertoire français que des œuvres comme Carmen, Faust, Les Pêcheurs de perles, ou Les Contes d’Hoffman

22 artistes faisaient partie de l’équipe de Cendrillon (Crédit: Pierre-Étienne Bergeron)

Mis en scène par Joshua Major selon une scénographie conçue par Carl Pelletier et des costumes de Margaux Tabary, 22 artistes nous ont conté la symbolique histoire de Cendrillon, accompagnés avec talent par le pianiste Yang Lin, sous la direction musicale de Paul Nadler.

Le budget limité de cette production a su faire des miracles en jouant intelligemment la carte de la simplicité. Cette sobriété dans les décors, et les costumes griffés « années 50 », créaient un écrin qui laissait la part belle à l’expressivité des voix, priorisant ainsi la mise en valeur des timbres. On sentait la main des maîtres.

Un spectacle plus qu’honorable

Les sopranos Maria Lacey (Cendrillon) et Marisa Karchin (la fée marraine), les mezzo-sopranos Allegra de Vita (le Prince Charmant) et Nicole Lévesque (la marâtre), les quatre voix féminines des rôles premiers étaient justes, puissantes, expressives. Le jeu dramatique de Maria Lacey et de Nicole Lévesque apportait une réelle présence à leurs personnages comme à l’argument du conte. On notera d’ailleurs le jeu et le chant très pertinent d’Allegra de Vita, tout à fait convaincante en Prince Charmant.

 

Maria Lacey (Crédit Pierre-Étienne Bergeron
Maria Lacey (Crédit Pierre-Étienne Bergeron)

Dans le rôle de Pandolfe, le père de Cendrillon/Lucette, le baryton Matthew O’Donnell semblait manquer parfois d’assurance vocale liée à sa diction du français. Toutefois, malgré une belle voix à peaufiner encore, son jeu théâtral était crédible, sincère et émouvant, notamment dans le duo de l’acte III. Un baryton prometteur à surveiller !

L’interprétation générale du jeu des comédiens démontrait l’unité de la distribution. Pas de diva dans cette équipe artistique. Même dans les scènes de groupe, notamment les différents chœurs (esprits, serviteurs, courtisans), aucun ne cabotinait au détriment de ses camarades de jeu.

Maria Lacey dans le rôle de Cendrillon. (Crédit: Pierre-Étienne Bergeron)
Maria Lacey dans le rôle de Cendrillon. (Crédit: Pierre-Étienne Bergeron)

Ainsi, et malgré deux ou trois ajustements à revoir, l’énergie roborative des chanteurs et la qualité de leur jeu dramatique, notamment dans les moments d’émotion, emportèrent immanquablement le public. C’est de toute façon l’objectif d’un tel exercice, et il fut atteint de belle manière selon un ensemble musical, scénique, interprétatif, de fort bonne tenue, très apprécié par le public.

 

 

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