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CONVERSATION | Lorraine Vaillancourt et José Evangelista : la petite histoire d’une longue amitié musicale

Par Caroline Rodgers le 21 mars 2018

Lorraine Vaillancourt et José Evangelista évoquent leurs souvenirs. (Crédit: Alain Beauchesne)
Lorraine Vaillancourt et José Evangelista évoquent leurs souvenirs. (Crédit: Alain Beauchesne)

Ils se connaissent depuis 1970. Lorraine Vaillancourt et José Evangelista sont de vieux amis qui ont réalisé bien des projets ensemble. La chef d’orchestre et fondatrice du Nouvel Ensemble Moderne dirigera un concert en hommage à son ami compositeur, ce samedi.

Nous avons eu l’occasion de les rencontrer autour d’un thé et de biscuits, au domicile du compositeur, à Outremont, pour entendre leur histoire.

José Evangelista est arrivé au Canada à trente ans, après avoir fait ses études musicales en Espagne. Lorraine Vaillancourt est arrivée la même année que lui à la Faculté de musique de l’Université de Montréal, en 1970. C’est là qu’ils se sont connus.

« Je me souviens, elle était toujours avec un livre, raconte José Evangelista. Quand je descendais à la cafétéria, elle était souvent là. C’est moi qui l’ai encouragée, en partie, à devenir chef d’orchestre. On avait envie de monter nos œuvres et je me souviens très bien avoir demandé à Lorraine de diriger un concert avec mes pièces et celles de Michel Longtin. »

« J’arrivais de deux années d’études à Paris et j’étais venue à la Faculté pour côtoyer Serge Garant, poursuit Lorraine Vaillancourt. Je voulais juste m’asseoir dans ses cours. Il dirigeait déjà la SMCQ. Cette année-là, il a commencé l’Atelier de musique contemporaine, qui a été repris par Bruce Mather. On lisait du répertoire et j’ai commencé à diriger avec eux. Les premiers compositeurs avec qui j’ai travaillé étaient José, Michel Longtin et Claude Vivier. »

Un soir, alors qu’ils sont au restaurant avec Vivier, ils ont l’idée de lancer Les Événements du neuf, une société de concerts qui allait durer une douzaine d’années avant que le NEM vienne au monde. John Rea et Denis Gougeon, entre autres, se joignent à eux.

Claude Vivier, Lorraine Vaillancourt et José Evangelista dans les années 1970. (Photo: courtoisie)
Claude Vivier, Lorraine Vaillancourt et José Evangelista dans les années 1970. (Photo: courtoisie)

Contestataires

« On avait le sentiment d’être contre l’establishment! lance José Evangelista. Ça existait à peine et on voulait être contestataires. »

« On trouvait la SMCQ très ringarde », ajoute Lorraine Vaillancourt en riant.

Pendant toutes ces années, ils travaillent fort, se rencontrant souvent, dirigeant, planifiant la programmation, déchirant eux-mêmes les billets à l’entrée avant les concerts. Éventuellement, Les Événements du neuf mettraient fin à leurs activités parce que chacun des collaborateurs développait des projets et une carrière de son côté.

« C’est une époque où on faisait tout. C’était très ouvert et c’est un peu cela qui a donné naissance au NEM, parce qu’on a constaté le besoin d’avoir un ensemble qui se consacre à ce répertoire et travaille en allant au fond des choses. J’avais pris une année sabbatique en 1988 et c’est là que le NEM a commencé. »

Hommage à Josée Evangelista

Pendant toutes ces années, en parallèle, José Evangelista compose et enseigne à l’UdeM sur la musique du monde et sur les techniques de composition. Cette année, la SMCQ lui rend hommage et une foule de ses œuvres sont jouées dans des concerts un peu partout.

Samedi soir, le NEM jouera sa pièce Vision, pour voix et cinq instrumentistes, de 1982, ainsi que Piano concertant, pour piano solo et 13 instrumentistes. On entendra aussi Variations perpétuelles, une création pour piano de Simon Bertrand interprétée par Louise Bessette. Cette œuvre a été écrite en hommage à José Evangelista.

Les autres pièces au programme ont été ajoutées à la suggestion d’Evangelista. Il s’agit de Rain Coming, de Toru Takemitsu, et d’Arena II, de Magnus Lindberg.

« Comme mélomane, je suis une personne enthousiaste. Quand j’aime, j’aime beaucoup. J’ai toujours pensé que Toru Takemitsu était l’un des compositeurs les plus géniaux des XXe et XXIe siècle. Quant à Lindberg, il représente, pour moi, une excellente réalisation des aspects académiques, mais qui apporte également du nouveau. Une recherche de la stabilité et du nouveau monde, en même temps. » – José Evangelista

N’y a-t-il pas un peu, dans cette description, un lien de parenté avec la musique d’Evangelista?

« Sûrement, dit-il. Je me surprends moi-même à reconsidérer des pièces écrites il y a vingt ans. Tout à coup, je vois ces différents aspects. Parfois, c’est positif, d’autres fois, au contraire, je me dis que c’est quelque chose à écarter. »

Lorraine Vaillancourt, elle, décrit la musique d’Evangelista ainsi :

« Son approche mélodique et la construction qu’il y a autour, est une forme très particulière, et tout son amour pour les musiques non-occidentales, notamment les musiques balinaises, marque son œuvre. C’est une musique qui prend le temps de s’exprimer. De plus, tout l’ornementation, et l’influence orientale, forment une dentelle bien vivante, qui génère une énergie communicative. »

Concert en hommage à José Evangelista, samedi 24 mars, 19 h 30, salle Claude-Champagne. ACHETER DES BILLETS

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