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ENTRETIEN | Julie Boulianne dans La Cenerentola: le plaisir de faire évoluer un rôle

Par Caroline Rodgers le 11 novembre 2017

Julie Boulianne dans La Cenerentola, de Rossini, à l'Opéra de Montréal. (Crédit: Yves Renaud)
Julie Boulianne dans La Cenerentola, de Rossini, à l’Opéra de Montréal. (Crédit: Yves Renaud)

Le rôle d’Angelina (Cendrillon) dans La Cenerentola, de Rossini, est celui que Julie Boulianne a chanté le plus souvent dans sa carrière. Au fil du temps, Cendrillon est en quelque sorte devenue une vieille amie de la mezzo-soprano, qui tiendra ce rôle pour la première fois à l’Opéra de Montréal, ce soir, jusqu’au 18 novembre. La chanteuse s’est brièvement entretenue par téléphone avec Ludwig van Montréal.

Julie Boulianne s’est glissée dans la robe de la Cenerentola maintes fois en Europe et aux États-Unis. La dernière fois, c’était à Limoges, au début de l’année. Heureuse de présenter l’un de ses meilleurs rôles à Montréal, elle souligne que la partition n’est pas facile pour autant.

« C’est certain que l’on finit par prendre ses aises à force de faire un rôle plusieurs fois, mais cela reste exigeant, avec beaucoup de notes, et demande énormément de concentration, dit Julie Boulianne. Je dirais qu’avec le temps, j’ai gagné en liberté, surtout sur le plan de la mise en scène. Ce que j’aime de ce rôle, c’est la musique avant tout. Et c’est certain que c’est toujours excitant de faire un rôle que tout le monde connaît, un personnage qui est dans tous les foyers. Pour moi, le défi est de trouver une Cendrillon qui va toucher à l’imaginaire de tout le monde, qui va aller chercher dans les souvenirs des gens, dans leur enfance. Chaque fois que je fais le rôle, je découvre de nouvelles choses. C’est agréable d’avoir un rôle comme celui-là, que l’on peut faire évoluer parce qu’on le fait souvent. »

"C’est agréable d’avoir un rôle comme celui-là, que l’on peut faire évoluer parce qu’on le fait souvent. » - Julie Boulianne (Crédit: Yves Renaud)
« C’est agréable d’avoir un rôle comme celui-là, que l’on peut faire évoluer parce qu’on le fait souvent. » – Julie Boulianne (Crédit: Yves Renaud)

Dans La Cenerentola de Rossini, sous-titrée « Le triomphe de la bonté », l’histoire diffère de la Cendrillon que l’on connaît bien.

« Elle a un beau-père à la place d’une belle-mère, dit Julie Boulianne. Elle n’a pas une marraine, mais plutôt un parrain, et il n’y a pas de pantoufle, mais plutôt des bracelets. Selon la partition, le parrain n’est pas obligé de faire de magie, mais le metteur en scène a décidé d’en mettre et c’est tant mieux. Quand on ajoute des éléments magiques dans une production, c’est plus compliqué, mais quand on peut se le permettre, pourquoi pas? »

Ce que l’on remarque avant tout de cette production venue du Houston Grand Opera, ce sont les costumes très colorés qui semblent sortir d’un livre de contes. Tous les hommes portent des collants dont les jambes sont de couleurs différentes. Angelina, elle, porte une robe grise, verte et noire, et une robe blanche pour la scène du bal.

« C’est une production qui est allée partout et qui est vraiment populaire, avec raison, parce que c’est très beau », souligne Julie Boulianne.

Lauren Margison (Clorinda), Vito Priante (Dandini) et Rose Naggard-Tremblay (Tïsbe). (Crédit: Yves Renaud)
Lauren Margison (Clorinda), Vito Priante (Dandini) et Rose Naggar-Tremblay (Tïsbe). (Crédit: Yves Renaud)

L’autre Cendrillon

En 2010, Julie Boulianne avait chanté le rôle-titre dans Cendrillon, de Massenet, à l’Opéra de Montréal, dans une production fabuleuse et fort excentrique d’André Barbe et de Renaud Doucet.

« La Cendrillon de Massenet est plus romantique, plus triste, plus passionnée. À un certain moment, elle veut même se suicider. Même s’il m’est arrivé de faire une Cenerentola qui meurt à la fin par décision d’un metteur en scène, dans Massenet, c’est clairement la partition qui la veut plus dramatique, même si l’œuvre porte de nombreux éléments comiques portés par la famille de Cendrillon. Dans La Cenerentola, tout a la possibilité d’être drôle, si le metteur en scène prend cette direction. »

À force d’être Cendrillon, Julie Boulianne s’est intéressée au conte original.

« C’est un conte scandinave, ce qui explique l’existence de la pantoufle de « vair » (NDLR et non de verre) qui était de la fourrure. D’autre part, il y a des personnages qui se font arracher les yeux, à la fin, et c’est assez morbide. Avec la Cenerentola, on est un peu plus près de Disney. »

Ce que l’on remarque avant tout de cette production venue du Houston Grand Opera, ce sont les costumes très colorés qui semblent sortir d’un livre de contes. (Crédit: Yves Renaud)
Ce que l’on remarque avant tout de cette production venue du Houston Grand Opera, ce sont les costumes très colorés qui semblent sortir d’un livre de contes. (Crédit: Yves Renaud)

Rôles à venir

Outre son passage à Montréal, Julie Boulianne, dont la carrière est florissante, enchaîne les rôles un peu partout cet automne. Elle a commencé sa saison dans le Pinocchio de Philippe Boesmans, à Bruxelles, production qui s’est ensuite transportée à Dijon. Elle a été Sesto dans Giulio Cesare, de Händel, en tournée avec l’Accademia Bizantina. Après La Cenerentola, elle sera Charlotte dans Werther à l’Opéra de Francfort, puis elle chantera dans Il Barbiera di Siviglia et Roméo et Juliette à Paris, pour finir sa saison dans La Clemenzia di Tito, à Toulouse.

« Je continue à un bon rythme, et je continue d’aimer ce que je fais », conclut la mezzo-soprano.

Les autres chanteurs principaux de la distribution sont Pietro Spanoli (Don Magnifico), Vito Priante (Dandini), Juan José de Leon (Ramiro), Lauren Margison (Clorinda), Rose Naggar-Tremblay (Tïsbe), et Kirk Eichelberger (Alidoro). Le chef espagnol José Miguel Pérez-Sierra dirigera l’Orchestre Métropolitain

La Cenerentola, 11, 14, 16 et 18 novembre, 19 h 30, salle Wilfrid-Pelletier.

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