
L’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) a annoncé sa programmation pour la saison 2025-2026. Cette 92e saison de l’OSM, la quatrième sous la direction musicale de Rafael Payare, proposera une variété de concerts incluant des œuvres de Mozart, Brahms, Moussa, Stravinsky, Gougeon, Chostakovitch et Mahler. Des artistes tels que Barbara Hannigan, Emanuel Ax, Véronique Gens, Joseph Tawadros et James Ehnes se joindront à l’orchestre.
Comme il le fait depuis 2022, Rafael Payare ouvrira la nouvelle saison en réunissant chœur et orchestre. Après la Deuxième symphonie de Mahler en 2022, la Messe glagolithique de Janacek en 2023 et les Gurrelieder de Schoenberg à l’automne dernier, ce sera cette fois la « légende dramatique » de Berlioz La Damnation de Faust qui donnera le ton. Karen Cargill, qui a livré une prestation remarquable en tant que Colombe dans les Gurrelieder, revient dans le rôle de Marguerite. Elle sera entourée d’Andrew Staples en tant que Faust, de Sir Willard White en tant que Méphistophélès et d’Ashley Riches en tant que Brander. Les Petits chanteurs de Laval, préparés par Philippe Ostiguy, seront également de la partie.
À l’autre extrémité, c’est avec les sonorités de la musique de Wagner et de Schumann que se conclura la saison. L’OSM interprétera Le Ring sans paroles, une version orchestrale condensée des plus célèbres thèmes et leitmotives de la célèbre tétralogie opératique de Wagner. L’œuvre sera précédée du Concerto pour piano de Schumann interprété par le pianiste acclamé Yefim Bronfman.
Le parcours entre ces deux pôles est jonché d’autres jalons marquants. L’intégrale des symphonies de Mahler se poursuit, avec la Neuvième en octobre et la Quatrième en février. Après avoir conquis les publics européens avec leur interprétation de la Symphonie alpestre de Strauss en novembre dernier, l’orchestre plongera cette fois dans les considérations nietzchéennes d’Also sprach Zarathustra du même compositeur. Deux mois plus tard, en décembre, le Concerto pour orchestre de Bartok permettra aux différentes sections de l’orchestre de briller.
Le temps des Fêtes sera marqué par deux traditions. Pendant deux soirs, la Maison symphonique résonnera des airs et chœurs connus du Messie de Handel, chantés par les solistes Lucy Crowe, Luciana Mancini, Levy Sekgapane et Roderick Williams. La semaine suivante verra le retour de Fred Pellerin et de Kent Nagano pour la septième édition du Conte des fêtes. L’ancien directeur musical de l’OSM reviendra d’ailleurs en avril pour diriger le Requiem allemand de Brahms.
Les symphonies de compositeurs russes font plusieurs apparitions, avec les Première et Sixième symphonies de Tchaïkovski, la Cinquième de Prokofiev et la Troisième de Rachmaninov. En 2023, l’orchestre avait combiné la Huitième symphonie de Chostakovitch avec la Première symphonie de Beethoven : le jumelage a dû faire ses preuves, puisque ce seront cette fois la Huitième de Beethoven et la Septième symphonie, dite « Leningrad », de Chostakovitch qui seront jumelées. Stravinsky n’est pas en reste avec son Concerto pour violon interprété par Alina Ibragimova et une reprise du Sacre du printemps, qui avait bien failli faire lever le toit de la Maison symphonique en ouverture de saison à l’automne 2023. L’œuvre sera cette fois précédée de la création d’une œuvre commandée par l’OSM à Denis Gougeon, qui a récemment reçu un prix de la Gouverneure générale du Canada, et du Premier concerto pour piano de Tchaïkovski sous les doigts de Bruce Liu.
Du côté des classiques, à la Huitième symphonie de Beethoven mentionnée ci-haut s’ajoutent son Concerto pour violon joué par la violoniste Isabelle Faust dans un concert dirigé par Bernard Labadie, son Troisième concerto pour piano joué par Emanuel Ax et sa Septième symphonie. Quant à Mozart, on le retrouve au printemps avec un deuxième opéra en version concert : après Cosi fan tutte cette année, Rafael Payare dirigera Les Noces de Figaro, dont les revirements burlesques seront interprétés par Anna Prohaska (Susanna), Masabane Cecilia Rangwanasha (Comtesse Almaviva), Avery Amereau (Cherubino), Luca Pisaroni (Comte Almaviva) et Ildebrando d’Arcangelo dans le rôle titre. On retrouvera également son Concerto pour piano no 26 sous les doigts agiles d’Angela Hewitt, sa Symphonie no 39 et sa Symphonie concertante interprétée par Andrew Wan et Victor Fournelle-Blain. Haydn, lui, fait une seule apparition dans un programme éclectique chanté et dirigé par Barbara Hannigan.
Additionnellement aux violonistes solistes déjà mentionnés, l’OSM reçoit James Ehnes dans le concerto de Brahms et Simone Lamsma (venue interprétér le Concerto pour violon no 2 de Szymanowski en janvier 2024) dans le concerto de Korngold. Le violoncelliste Nicolas Altstaedt se fera entendre dans le célèbre concerto d’Elgar lors d’un concert dirigé par Anja Bihlmaier. L’altiste à la sonorité puissante Lawrence Power viendra interpréter I cannot love without trembling, un concerto pour alto de la compositrice canadienne Cassandra Miller. Ce concert, dont le programme comporte également Berlioz, Wagner et La mer de Debussy, sera dirigé par la cheffe d’orchestre en demande Elim Chan, encore aujourd’hui la seule femme à avoir remporté le concours de direction Donatella Flick (en 2014).
L’auront précédée sur le podium, outre celles déjà mentionnées, les cheffes Lucie Leguay et la directrice musicale du Sydney Symphony Orchestra Simone Young, qui a fait ses débuts au Festival de Bayreuth en 2024. L’OSM recevra également les chefs Tomas Netopil, Lawrence Renes, Jacques Lacombe, Robin Ticciati et Leonard Slatkin.
Deux nouveaux postes
La cheffe Dina Gilbert, déjà bien connue des familiers de l’OSM, devient la première cheffe associée de l’orchestre, tandis que Jimmy Lopez, dont on a entendu le concerto pour piano joué par Javier Perianes en 2023, en sera le compositeur en résidence, une fonction qu’il remplit parallèlement au San Diego Symphony, l’autre orchestre de Rafael Payare.