
L’organiste Bernard Lagacé, qui a mené une carrière de concertiste et d’enseignant à Montréal et sur la scène internationale, est décédé dans la nuit du 11 février à l’âge de 94 ans.
Né à Saint-Hyacinthe dans une famille d’agriculteurs, Bernard Lagacé est le premier membre de sa famille à adopter un parcours de musicien professionnel. Après quelques années de perfectionnement à Paris auprès d’André Marchal et à Vienne auprès d’Anton Heiller, il revient s’établir à Montréal, où il devient enseignant au Conservatoire de musique de Montréal puis à l’Université Concordia, tout en donnant des récitals au pays et ailleurs.
Encore aujourd’hui, le legs que laisse Bernard Lagacé comme interprète et spécialiste de J. S. Bach continue d’éclipser celui de ses activités comme enseignant, et ce, alors même qu’il a contribué à former de grands noms de l’orgue tels que Dom André Laberge, Hélène Dugal, Christopher Jackson, Réjean Poirier et Luc Beauséjour.
À deux occasions (1975-77 et 1987-89), il présente l’intégrale des œuvres pour orgue de Bach sur l’orgue Beckerath de l’église de l’Immaculée-Conception, exploit qu’il réitère pour le disque en 1998, résultant en un coffret de 22 CDs pour l’étiquette Analekta. En partenariat avec sa femme Mireille Bégin Lagacé, également organiste et claveciniste, il participe à une intégrale des œuvres de Dietrich Buxtehude.
Il laisse également un héritage vivant précieux sous forme d’une descendance exceptionnellement active dans le milieu musical québécois : ses filles Geneviève Soly (claveciniste, fondatrice de l’ensemble de musique baroque Les Idées heureuses, spécialiste de la musique de Christoph Graupner) et Isolde Lagacé (ancienne directrice du Conservatoire de musique de Montréal et de la Salle Bourgie), ses fils Éric Lagacé (contrebassiste jazz et classique, arrangeur) et Olivier Lagacé (guitariste), ainsi que huit petits-enfants, également fortement impliqués dans le milieu musical, et huit arrière-petits-enfants.