
En fin de semaine dernière avait lieu le Festival hivernal annuel de l’Orchestre symphonique de Laval. Toujours à la recherche de la bonne personne pour combler le poste de direction artistique, l’orchestre avait invité Mathieu Lussier à diriger un concert de musique de XVIIIe siècle vendredi soir et Jean-Marie Zeitouni à diriger samedi soir un programme de musique d’inspiration nordique. Dimanche, l’orchestre se joignait à l’Harmonie de Laval pour un concert conjoint sous la direction de Diane Caplette.
Le concert Mosaïque nordique, auquel j’ai assisté, présentait un programme bien conçu constitué des Légendes de Jacques Hétu, du Concerto pour piano de Grieg avec la soliste Olga Kudriakova et de la Cinquième symphonie de Sibelius.
Les trois mouvements de Légendes, illustrant respectivement les histoires d’Alexis le Trotteur, du Diable au bal et de la Chasse-galerie, sont engageants et accessibles. Qu’on soit ou non familier avec les récits ayant servi d’inspiration au compositeur, la musique interpelle l’auditeur par ses caractéristiques bien définies et son utilisation colorée de l’orchestre, en faisant un excellent choix de pièce d’ouverture pour mettre l’auditoire dans l’atmosphère de ce concert nordique.

Le très connu Concerto pour piano de Grieg a fait bonne impression auprès du public. La sensibilité musicale de la soliste Olga Kudriakova a brillé surtout dans le deuxième mouvement, soutenue par des cordes lyriques à souhait, tandis que le caractère dansant et folklorique du troisième mouvement aurait mérité d’être poussé plus loin.
C’est la Cinquième symphonie de Sibelius qui a marqué le climax du concert à tous points de vue. Zeitouni a livré une exécution remarquable soutenue par une vision formelle claire et par sa capacité à modeler le discours à long terme. Démontrant une compréhension profonde du langage de Sibelius, il bâtit progressivement, presque imperceptiblement, des crescendos dévoilant ultimement des étendues sonores à la fois vastes et austères.
Je fais le même commentaire pratiquement à chaque fois que je parle de l’OSL : ça vaut la peine de s’aventurer en contrée « éloignée » – en métro, ce n’est pas plus long ou plus compliqué que de se rendre au Quartier des spectacles – pour assister aux prestations de cet orchestre. La salle André-Mathieu n’est certes pas la Maison symphonique, mais en particulier lorsqu’on est assis dans la section en gradins, l’acoustique rend justice aux efforts des exécutant·e·s enthousiastes et dévoué·e·s réuni·e·s sur scène pour offrir des programmes attirants. On sera curieux de suivre l’évolution de l’ensemble sous une direction musicale stable et stimulante.
ERRATUM – Une correction a été apportée au titre du concert, erronément identifié comme étant Paysages nordiques plutôt que Mosaïque nordique.