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ENTREVUE | Elinor Frey à la rescousse de l'OSQ ce mercredi

Par Béatrice Cadrin le 21 janvier 2025

Elinor Frey. (Photo : Elizabeth Delage)
Elinor Frey. (Photo : Elizabeth Delage)

La violoncelliste Elinor Frey était en pleine journée chargée d’enseignement à l’Université de Montréal mercredi dernier lorsqu’elle a appris qu’elle jouerait en solo avec l’Orchestre symphonique de Québec ce mercredi-ci, 22 janvier. Au programme : le Concerto pour violoncelle en la majeur de Carl Philipp Emanuel Bach, une pièce qu’elle compte enregistrer en octobre de cette année, mais qu’elle n’avait pas jouée depuis huit mois. « J’ai dû me retenir d’annuler tous mes élèves pour pouvoir rentrer pratiquer chez moi! »

La musicienne n’est cependant pas de nature à se laisser rebuter par un défi, elle qui trouve excitant de cibler un problème et de le résoudre. La date de ce concert s’insére dans son calendrier juste avant un concert en duo à l’université Bishop’s de Sherbrooke le vendredi et un autre concert, seule celui-là, qui la voit retourner à Québec pour jouer dans la série Croissants-musique dimanche au Grand Théâtre.

La passion de Frey pour son art et pour le répertoire qu’elle a choisi est palpable à travers la ligne téléphonique. Nous discutons alors qu’elle est dans le train en route vers la capitale nationale, en prévision de sa première répétition avec l’OSQ aujourd’hui (mardi). « Ce concerto est un vrai chef-d’œuvre. Le deuxième mouvement en particulier est splendide. C’est même la première chose qu’a dite Clemens [Schuldt, le directeur musical de l’OSQ] quand on a parlé de ce concerto, que le deuxième mouvement est incroyable! » (Le hasard fait qu’il s’agit de la version originale du concerto pour clavecin entendu au concert Arion au Café Zimmermann il y a quelques jours à peine, dont le deuxième mouvement est, en effet, extrêmement prenant.)

Frey a fait la connaissance de Clemens Schuldt en novembre dernier, alors qu’elle était cheffe de section des violoncelles pour le concert de clôture du Festival Bach, que Schuldt dirigeait. « J’ai beaucoup aimé travaillé avec lui. On a commencé à discuter à cette occasion, et on s’est rendu compte qu’on admire tous les deux le travail de Reinhard Goebel. On a eu envie de renouveler le plaisir et de trouver d’autres occasions de travailler ensemble. Je ne m’attendais pas à ce que ça se produise aussi rapidement et dans ces circonstances-ci! » Les circonstances, en l’occurrence, sont l’annulation de la venue de la violoncelliste autrichienne Julia Hagen, qui devait à l’origine être la soliste invitée de l’OSQ dans le Premier concerto de Haydn.

Spécialiste de la musique du XVIIIe siècle

Elinor Frey se spécialise dans la musique pour violoncelle du XVIIIe siècle, avec succès : son album Early Italian Cello Concertos (œuvres de Vivaldi, Leo, Sammartini et Tartini) a récolté le prix Juno en 2023, et son album suivant, consacré à la musique de chambre du harpiste français Jean Baur (1719-1773) et enregistré avec Antoine Malette-Chénier (harpe), Octavie Dostaler-Lalonde (violoncelle) et Mélisande McNabney (clavecin et pianoforte), a été couronné du prix Opus 2024 pour l’Album de l’année – musique baroque. Son plus récent enregistrement, paru en février 2024, est consacré à la musique du violoniste et violoncelliste italien Dall’Abaco (1675-1742).

Comment cette spécialiste perçoit-elle le style de Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788), compositeur représentatif du courant de l’Empfindsamkeit (littéralement : sensibilité) à cheval entre les époques baroque et classique? « C’est un style qui demande une certaine concentration et qui n’est pas évident à la première lecture. Sa musique peut sembler très fragmentée, avec de courtes mélodies intercalées entre les interventions de l’orchestre, formant une conversation avec celui-ci. Il passe rapidement d’une nuance et d’une émotion à l’autre, de la joie à l’angoisse par exemple, de façon presque discordante, mais qui donne un résultat très intense. »

Elinor Frey n’est pas inquiète de pouvoir communiquer les subtilités de cette musique au public : « Le violoncelle possède tant de possibilités expressives, de nuances. Il faut aussi faire confiance aux membres du public, qu’ils et elles sont là parce qu’ils ont envie d’écouter. Ils ont leur part du travail à faire, d’écouter et d’essayer de saisir ce que je leur raconte. À mon avis, ce ne serait même pas une marque de respect que d’essayer de tout leur servir à la petite cuillère. »

Oasis galant

Cet oasis galant s’insère dans un programme autrement consacré à la musique des États-Unis, avec des œuvres d’Aaron Copland (Fanfare for the Common Man et Appalachian Spring), de Samuel Barber (son célèbre Adagio et Mutations from Bach) et de John Adams (The Chairman Dances).

LE 22 JANVIER, 20 H, PALAIS MONTCALM DÉTAILS ET BILLETS

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Béatrice Cadrin
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