Aujourd’hui, notre série sur les salles visitées par l’OSM au cours de sa tournée s’arrête à la Philharmonie de Paris et à la salle Pierre-Boulez, espace principal de l’édifice scintillant.
Sise au parc de La Villette, la Philharmonie de Paris a ouvert ses portes en 2015. D’une capacité de 2 400 places, la salle Pierre-Boulez se déploie en courbes noires et dorées autour de la scène pouvant accueillir jusqu’à 120 instrumentistes. Visuellement et acoustiquement, le projet, qui a coûté 386 millions, est une réussite. Lors de ma visite le 26 septembre dernier, j’y étais assise au tout dernier balcon, et le son me parvenait avec vibrance et éclat comme si j’étais à proximité de la scène.
Heureusement, car avec un coût atteignant environ trois fois l’évaluation de départ, la construction de la Philharmonie a fait couler beaucoup d’encre et susciter bien des réactions. Les dépassements de coût et de calendrier ont même donné lieu à une poursuite de 170 millions d’euros de l’organisation à la tête de la Philharmonie de Paris contre l’architecte Jean Nouvel, qui s’est ultimement réglée en 2021 par un accord transactionnel.
Nonobstant sa genèse mouvementée, la Philharmonie de Paris est maintenant bien ancrée dans le 19e arrondissement, aux côtés des deux bâtiments du complexe de la Cité de la musique, soit d’un côté le Musée de la musique et de l’autre le Conservatoire national supérieur de Paris. Ces deux bâtiments ont tous deux été conçus par Christian de Portzamparc, architecte également de la Philharmonie Luxembourg dont nous avons parlé avant-hier.
En plus de la salle de concert Pierre-Boulez, la Philharmonie contient un studio, des salles de répétitions de différents formats, un espace d’exposition, un espace dédié aux enfants, un restaurant au sixième étage et un belvédère extérieur. Elle héberge cinq ensembles en résidence, l’Ensemble intercontemporain, les Arts florissants, l’Orchestre de chambre de Paris, l’Orchestre national d’Île-de-France et bien sûr l’Orchestre de Paris, qui, sous la direction de Paavo Järvi, a inauguré la salle par un concert de musique française le 14 janvier 2015. À peine quelques jours plus tard, le chef montréalais Andrei Feher, à l’époque chef assistant de Järvi à l’Orchestre de Paris, y dirigeait la Symphonie fantastique de Berlioz lors d’un concert-famille.
Un autre nom permet d’établir des liens entre Montréal et la Philharmonie : en effet, Olivier Latry, organiste émérite de l’OSM, a participé aux événements d’inauguration de l’orgue de la Philharmonie en janvier 2016. Conçu par la maison autrichienne Rieger, l’orgue possède 91 jeux, 4 claviers de 61 notes et 32 pédales. C’est cet instrument que jouera Jean-Willy Kunz dans la Symphonie alpestre de Strauss que l’OSM interprète à Paris.
La Philharmonie de Paris pourrait se résumer en un mot : dépassement, des coûts et des délais, mais également des attentes. Cependant, la prochaine salle visitée, l’Elbphilharmonie de Hambourg, ira encore plus loin sur tous ces points.
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