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AVANT-PREMIÈRE | Harmonium symphonique - LE FILM - devrait-on l'écouter?

Par Béatrice Cadrin le 11 avril 2024

Les chanteuses Kim Richardson et Luce Dufault, d'humeur enjouée, lors de l'avant-première du film Harmonium symphonique - Histoires sans paroles. (Photo : Benoît Guérin)
Les chanteuses Kim Richardson et Luce Dufault, d’humeur enjouée, lors de l’avant-première du film Harmonium symphonique – Histoires sans paroles. (Photo : Benoît Guérin)

C’était soirée d’avant-première, hier soir, pour la plus récente incarnation d’un projet ayant déjà pris plusieurs formes : Harmonium symphonique – Histoires sans paroles LE FILM prend l’affiche aujourd’hui à travers la province.

Le film de deux heures est le produit de la captation augmentée de représentations du concert homonyme présenté à la salle Wilfrid-Pelletier à l’automne 2022. L’enregistrement a été fait au cours de deux représentations à l’aide de onze caméras et 110 micros, exigeant une centaine d’heures de montage pour arriver au produit fini, combinant prises de vue de l’orchestre, projections, mise en scène et images en surimpression.

 

La cheffe Dina Gilbert, qui a pu assister à l'avant-première malgré son accouchement imminent. (Photo : Benoît Guérin)
La cheffe Dina Gilbert, qui a pu assister à l’avant-première malgré son accouchement imminent. (Photo : Benoît Guérin)

La grande réussite du film Harmonium symphonique, c’est de laisser la musique prendre la vedette. Les multiples angles de prises de vue permettent d’illustrer éloquemment la musique de Serge Fiori dans les arrangements de Simon Leclerc interprétée par les musicien.ne.s de l’OSM. Le dynamisme et le pouvoir communicatif de la cheffe d’orchestre Dina Gilbert sont perceptibles dans les plans serrés comme dans les plans larges la mettant en relation avec l’orchestre et avec les choristes du Choeur des jeunes de Laval (préparé par Philippe Ostiguy). Les interventions du guitariste Sylvain Quesnel, assis devant l’orchestre, donnent lieu à une belle complicité musicale et visuelle, tout comme celles des chanteuses Kim Richardson et Luce Dufault.

Je sens une superficialité attribuable à un manque de familiarité avec la synergie intangible d’un orchestre symphonique, mais c’est là mon point de vue ultraspécialisé de musicienne d’orchestre pendant trente ans devenue assistante réalisatrice de captations symphoniques. La réalisation du film est tout à fait à la hauteur de son objectif de transposer l’expérience du concert à l’écran, et mérite des félicitations pour un premier film dans le genre du concert symphonique pour à la fois le producteur Nicolas Lemieux et le réalisateur Benoit Giguère (qui compte à son cv entre autres la réalisation des émissions Virtuose et Belle et Bum, de webdiffusions pour le Festival international de jazz de Montréal et les Francofolies, de captations Volta et O-Las Vegas du Cirque du Soleil).

 

De g. à d. : Benoit Giguère (réalisateur), Dina Gilbert (cheffe d'orchestre), Kim Richardson et Luce Dufault (chanteuses), Sylvain Quesnel (guitariste), Nicolas Lemieux (producteur). (Photo : Benoît Guérin)
De g. à d. : Benoit Giguère (réalisateur), Dina Gilbert (cheffe d’orchestre), Kim Richardson et Luce Dufault (chanteuses), Sylvain Quesnel (guitariste), Nicolas Lemieux (producteur). (Photo : Benoît Guérin)

Il faut dire que la captation de ce spectacle élaboré amenait son lot de défis causés par l’intégration de projections, d’une mise en scène (conçue par Marcella Grimaux) en hauteur au-dessus de l’orchestre  et, ultimement, d’images en surimpression. Intégrés de façon organique, tous ces aspects occupent leur juste place sans prendre le dessus sur la musique. L’histoire mimée par les deux comédiens-acrobates, le duo Karl L’Écuyer et le jeune Raphaël L’Écuyer-Nantel, et la présence de lapins légèrement troublants ne cultivent que des liens ténus avec le déroulement du contenu musical, ce que notre ancienne rédactrice en chef avait déjà soulevé dans sa critique du concert, mais donne l’occasion de varier les zones d’intérêt.

 

Le réalisateur Benoit Giguère, en compagnie de sa fille Mathilde. (Photo : Benoît Guérin)
Le réalisateur Benoit Giguère, en compagnie de sa fille Mathilde. (Photo : Benoît Guérin)

Tous ces efforts permettent aux spectateurs et spectatrices du film de vivre une expérience la plus totale possible du concert tel que présenté en salle. Il reste que, malgré tout, les deux expériences diffèrent et créent des besoins différents. Au cinéma, le public n’a pas l’occasion de prendre une pause de l’intensité constante des stimuli : un découpage à l’occasion moins rapide aurait pu contribuer à pallier cette excitation incessante.

Une autre différence fondamentale se situe dans la conception sonore des univers pop et classique. Avec 110 micros à sa disposition, Charles-Émile Beaudin a fignolé un mixage méticuleux d’une grande clarté. Une esthétique de musique classique aurait privilégié moins de réverbération et plus de relief, mais étant donné la nature hybride du spectacle, on peut débattre des préférences à accorder.

Pour répondre à la question posée dans le titre, oui, absolument, offrez-vous une sortie au cinéma pour assister à peu de frais à un grandiose spectacle d’une portée populaire incontestable. Les oreilles sensibles auront la prévoyance d’apporter des bouchons et de ne pas s’asseoir trop proche de l’écran (les salles de cinéma semblent toujours avoir comme mission secrète de tous nous rendre sourds et un film de nature musicale ne laisse aucun répit aux oreilles… ).

Je ne vous révèle pas la finale du spectacle, musicalement, dramatiquement et émotivement impeccable. Paraît-il que tous et toutes n’ont pas eu droit à cette gâterie en concert. Le film a l’avantage d’assurer la même expérience à tous en ayant saisi ce moment de communion émotionnelle!

Harmonium symphonique – Histoires sans paroles LE FILM est présenté dès maintenant sur 80 écrans à travers le Québec. Trouvez une séance près de chez vous ici.

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Béatrice Cadrin
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