L’OSM a dévoilé sa saison 2024-2025, la troisième saison complète de Rafael Payare en tant que directeur musical.
La saison ouvre en grand avec les Gurre-Lieder de Schoenberg, une œuvre d’une durée d’environ 80 minutes exigeant des effectifs immenses. Les solistes seront Dorothea Röschmann (soprano), Clay Hilley (ténor), Karen Cargill (alto), Stephan Rügamer (ténor), Thomas E. Bauer (baryton) et Ben Heppner (récitant). L’orchestre poursuivra par là ses célébrations marquant le 150e anniversaire d’Arnold Schoenberg, entamées avec les concerts de cette semaine comportant Die verklärte Nacht (La nuit transfigurée) et Pelléas et Mélisande. Ces deux oeuvres ont fait l’objet d’un enregistrement qui formera le prochain album du chef et de l’orchestre. L’intérêt de Payare pour la musique de Schoenberg lui a d’ailleurs valu d’être invité à faire partie d’un comité honorifique international formé par le Centre Schoenberg de Vienne.
La clôture de saison, elle, se fera aux sons de Das Lied von der Erde (Le Chant de la Terre) de Mahler, poursuivant le cycle déjà bien entamé. Après les Symphonies nos 1, 2, 3, 5 et 7, la Sixième symphonie du compositeur autrichien aura également été ajoutée à la série en janvier 2025, en combinaison avec des Lieder d’Alma Mahler chantés par la mezzo-soprano Beth Taylor. Pour Das Lied von der Erde, les solistes sont Michelle DeYoung (mezzo-soprano), qui avait également tenu la partie soliste dans la Troisième symphonie en clôture de la dernière saison, Nikolai Schukoff (ténor) et Élisabeth St-Gelais (soprano).
Parmi les événements d’envergure, mentionnons un Festival Mozart, constitué de trois programmes présentant quelques unes de ses œuvres maîtresses, dont le Requiem, la Symphonie no 41 (« Jupiter ») et une version concert de l’opéra Cosi fan tutte. Les deux autres opéras issus de la collaboration Mozart/da Ponte, soit Don Giovanni et Le Nozze di Figaro, feront également l’objet de représentations au cours des prochaines années. La mise en espace est assurée par le renommé baryton Thomas Hampson, qui chantera le rôle d’Alfonso. La distribution comprend par ailleurs Anna Prohaska (Fiordiligi), Michèle Losier (Dorabella), Matthew Swensen (Ferrando), Florian Sempey (Guglielmo) et Jenny Daviet (Despina).
La collaboration de Daniil Trifonov et de l’OSM pour la tournée européenne de novembre avait déjà été annoncée : le programme de tournée – le Concerto pour piano de Schumann et le Premier Concerto pour piano de Beethoven – sera bien sûr joué à Montréal avant le départ de l’orchestre, donnant au public de la Maison symphonique l’occasion d’entendre de nouveau ce grand soliste. Les pianistes Benjamin Grosvenor, Bruce Liu, Pierre-Laurent Aimard et Simon Trpčeski ainsi que l’organiste Olivier Latry chatouilleront les touches, tandis que Rosanne Philippens, Karen Gomyo, Randall Goosby, Sergey Khachatryan, Alisa Weilerstein et l’original violoncelliste et vocaliste sud-africain Abel Selaocoe tireront l’archet. La grande Angélique Kidjo, une habituée des scènes montréalaises, montera pourtant pour la première fois sur celle de la Maison symphonique pour interpréter Ifé, trois chants Yorùbá, de Philip Glass.
Des musiciens de l‘OSM seront mis en valeur : Andrew Wan poursuivra sa collaboration fructueuse avec Charles Richard-Hamelin en interprétant le Concerto pour violon et piano de Mendelssohn, Todd Cope prendra l’avant-scène dans le Concerto pour clarinette de Mozart et le trompettiste Paul Merkelo rejoindra ses collègues le hautboïste Vincent Boilard, la violoncelliste Anna Burden et le percussioniste Serge Desgagnés pour un concert du temps des fêtes dirigé par Kent Nagano mettant en vedette la riche voix de Marie-Nicole Lemieux. Un mois plus tôt, Merkelo aura interprété le Concerto pour trompette de Gabriela Ortiz dans une « Escapade musicale latino-américaine » au cours de laquelle on entendra également le baryton Gustavo Castillo.
Du côté des chef.fe.s invité.e.s, mentionnons les retours d’Osmo Vänskä, Vasily Petrenko, John Storgärds, Tianyi Lu, Dalia Stasevska, et Paul McCreesh, alors que les cheffes Marie Jacquot et Elena Schwarz feront leurs débuts avec l’ensemble. Xian Zhang, invitée à diriger les finales du CMIM Piano 2024 dans quelques semaines, reviendra à la tête de l’orchestre un an plus tard presque jour pour jour. Parmi nos jeunes chef.fe.s, Simon Rivard, qui avait dirigé des concerts dans les parcs l’été dernier, se voit confier un programme choeur et orchestre juxtaposant airs du temps des Fêtes et Les pins de Rome de Respighi. Dina Gilbert montera sur scène aux côtés du mythique groupe Voïvod pour deux concerts « Voïvod symphonique », alors qu’Andrei Feher fera de même avec le groupe acadien Radio Radio. La série des concerts pop est complétée par un programme « France Beaudoin avec l’OSM en direct de la Maison symphonique » sous la baguette de Thomas Le Duc-Moreau.
Un vide s’est tristement créé à la tête d’un concert avec le décès de Sir Andrew Davis le 20 avril des suites d’une leucémie. Directeur musical émérite du Toronto Symphony Orchestra, Davis avait dirigé le NYO-USA (Orchestre national des jeunes des États-Unis) au Festival de Lanaudière l’été dernier.
Le concert gala des Prix Azrieli de musique fera découvrir les pièces lauréates composées par Josef Bardanashvili, Yair Klartag, Jordan Nobles et Juan Trigos, mais la musique de compositeurs et compositrices vivant.e.s sera mise de l’avant à d’autres occasions : des créations de Michael Oesterle et de Matthew Ricketts, commandées par l’OSM, verront le jour en septembre et décembre, tandis que la pièce Jeder Baum spricht (Chaque arbre parle) d’Iman Habibi fera partie du programme de tournée présenté en novembre. Seront entendues également des œuvres de Jennifer Higdon, Anna Thorvaldsdottir, Samy Moussa, Émilie LeBel, Abel Selaocoe et d’Esa-Pekka Salonen.
L’OSM lance une nouvelle série de trois courts concerts en formule 5 à 7, conçus pour offrir un moment musical aux travailleurs et résidents du centre-ville avant le retour à la maison. Ces concerts se dérouleront dans une atmosphère détendue animée par l’humoriste Philippe-Audrey Larrue St-Jacques.
Avec deux « Concerts éclatés » plutôt qu’un, trois ciné-concerts (Les dent de la mer, Le violon rouge et Fantasia) et une quinzaine de programmes jeunesse, la palette de concerts de cette saison offre de tout pour tous.
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