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NOUVELLE | La programmation 2024 du Festival de Lanaudière dévoilée

Par Béatrice Cadrin le 19 mars 2024

L'amphithéâtre Fernand-Lindsay du Festival de Lanaudière. (Photo : Pure Perception)
L’amphithéâtre Fernand-Lindsay du Festival de Lanaudière. (Photo : Pure Perception)

C’est le temps de commencer à planifier vos sorties de concerts de l’été : le Festival de Lanaudière a dévoilé aujourd’hui sa programmation de concerts à l’Amphithéâtre Fernand-Lindsay et ailleurs dans la région. Du 6 juillet au 4 août, le festival accueillera de nouveau de grands noms venus d’ailleurs tout en faisant la part belle à des musiciens (sans terminaison « nes » ajoutée) québécois.

C’est le chef Nicolas Ellis et son Orchestre de l’Agora qui ouvriront le festival avec un programme interstellaire composé des Planètes de Holst et d’Orion de Claude Vivier. Si le ciel est dégagé, l’expérience du concert en plein air profitera d’une valeur ajoutée avec une dimension visuelle toute naturelle!

Cet été encore, les orchestres habitués du festival ne manqueront pas à l’appel : l’Orchestre Métropolitain et son chef Yannick Nézet-Séguin y seront le 28 juillet pour une nouvelle collaboration avec le pianiste Marc-André Hamelin, cette fois dans les deux Concertos pour piano de Liszt, encadrés par des oeuvres de Brahms, soit l’Ouverture pour une fête académique et la Quatrième symphonie. Ce sont également eux qui concluront la saison, et de grandiose façon, puisqu’ils présenteront Aïda de Verdi.

 

L'OSM et Payare au Festival international de Lanaudière en 2022. (Photo : Agence BigJaw)
L’OSM et Rafael Payare au Festival international de Lanaudière en 2022. (Photo : Agence BigJaw)

Quant à l’OSM et Rafael Payare, ils seront présents à quatre reprises dans des programmes d’envergure, dont une reprise de leur enlevante interprétation de la Septième symphonie de Mahler entendue en janvier à la Maison symphonique (3 août). Leurs autres pièces de résistance comprennent Also sprach Zarathustra de Strauss dans un programme qui fera également entendre la voix du baryton allemand Matthias Goerne, la première apparition au pays du pianiste Yoav Levanon dans le Premier Concerto pour piano de Tchaïkovski jumelé à Schéhérazade de Rimsky-Korsakov, et un programme français avec Debussy, Ravel et le Poème de Chausson mettant en vedette le violon solo de l’orchestre Andrew Wan.

Les Violons du Roy, également de fidèles collaborateurs du festival, monteront à deux occasions sur la scène de l’amphithéâtre, soit le 7 juillet pour un programme tout Mozart dirigé par Bernard Labadie au cours duquel Kerson Leong jouera le Cinquième Concerto pour violon, et le 21 juillet pour interpréter la Septième Symphonie de Beethoven, cette fois sous la direction de Jonathan Cohen avec le soliste Mathieu Lussier au basson.

Les Grands Ballets présenteront un programme axé autour d’une chorégraphie de la Cinquième symphonie de Beethoven, à laquelle s’ajoutent des extraits parmi les plus appréciés du répertoire du ballet.

affiche du Festival de Lanaudière 2024
affiche du Festival de Lanaudière 2024

Les présences du superbe Freiburger Barockorchester, dans une intégrale des Concertos brandebourgeois, et de l’envoûtante Anne-Sofie von Otter avaient déjà été annoncées. Les Arts florissants de William Christie s’arrêteront au festival pour une troisième année de suite, cette fois dans le cadre d’une tournée avec The Fairy Queen de Purcell.

À ces quatorze concerts d’ensembles à l’amphithéâtre s’ajoutent six concerts Hors les murs et cinq concerts dans des églises historiques de la région, ainsi que six soirées cinéma en plein air gratuites. La programmation complète est dorénavant disponible sur sur le site du Festival.

Commentaire

Si l’arrivée de Renaud Loranger à la direction artistique du Festival de Lanaudière a marqué un renouveau dans l’envergure des programmations, il y a un aspect qui n’évolue pas, et c’est le manque de représentation féminine et de populations marginalisées. En 2022, la cheffe Ariane Matiakh avait bien dirigé l’Orchestre Métropolitain, et chez les solistes, nous avions eu droit à deux concerts coup sur coup avec la grande violoniste américaine Hilary Hahn – la présence de celle-ci étant due à la tournée coréenne qu’entreprenait l’OSM dès le lendemain. L’OM avait également joué la plutôt insignifiante Ouverture en do majeur de Fanny Mendelssohn.

En 2023, la seule oeuvre d’une compositrice femme, et une femme afro-américaine, cochant d’un seul coup deux cases, était de l’américaine Valerie Coleman, gracieuseté du National Youth Orchestra des États-Unis. Aucune femme cheffe n’est montée sur le podium, et la seule soliste féminine en-dehors des oeuvres lyriques était la jeune trompettiste Lucienne Renaudin Vary invitée par les Violons du Roy. En étant généreux, on pourrait mentionner le programme Il ponte di Leonardo du groupe Constantinople, dont la prémisse reposait sur l’idée d’un pont entre Est et Ouest, pour rehausser un peu les statistiques de visibilité des populations non blanches.

 

Mélanie Léonard, cheffe d'orchestre. (Photo : Westmount Photography, Robert Provencher
Mélanie Léonard, cheffe d’orchestre. (Photo : Westmount Photography, Robert Provencher)

En cette édition 2024, malgré une pléthore de solistes féminines de grand calibre ici et à l’international, tous instruments confondus, on ne retrouve encore une fois que des solistes masculins à part dans le répertoire lyrique. Un concert de chanson française par la mezzo-soprano Anne-Sofie von Otter, qu’ « on ne présente plus », selon les notes même du festival, ne peut compter comme faisant bouger les choses. La seule compositrice féminine représentée est Kaija Saariaho, décédée récemment, et on ne verra aucune femme cheffe d’orchestre sur le podium, bien que plusieurs cheffes intéressantes soient venues diriger au Québec au cours des saisons récentes (Lina Gonzales-Granados, Elim Chan, Dalia Stasevska, JoAnn Falletta, Gemma New, Eun Sun Kim), sans compter nos propres cheffes québécoises ou canadiennes méritoires (Dina Gilbert, Mélanie Léonard, Naomi Woo).

En période de compression budgétaire, on comprend que les responsables de programmation doivent redoubler d’efforts pour maintenir une programmation attrayante pour le public. Cependant, nous plaidons dores et déjà pour que ces efforts ne négligent pas ceux et celles qui commençaient à peine à se bâtir une place plus équitable dans les programmes.

Plan d’avenir du Festival

Le plan d’avenir du Festival énoncé sur son site internet, fruit d’un exercice récent de planification stratégique, donne espoir de voir des changements s’opérer : il y est notamment mentionné que « notre programmation systématiquement audacieuse se démarquera à l’échelle nord-américaine par la présence d’acteurs incontournables de la planète classique, tout en offrant une plus grande place à la diversité et à la création. »

Aussi louable (et vague) que soit l’objectif, il arrive à la remorque des développements récents dans le marché de la musique classique et même cette édition 2024 n’aurait pas été trop tôt pour en constater des manifestations concrètes.

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Béatrice Cadrin
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