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CRITIQUE | Fin de saison tonitruante pour l'OSD, Julien Proulx et le soliste Wilhelm Magner

Par Béatrice Cadrin le 19 avril 2024

Orchestre symphonique de Drummondville (Photo : courtoisie)
Orchestre symphonique de Drummondville (Photo : courtoisie)

Jeudi soir, à la Maison des arts de Drummondville, l’OSD et son directeur musical Julien Proulx ont conclu leur saison 2023-2024 de façon tonitruante avec une épique Cinquième symphonie de Chostakovitch et le Concerto pour alto de Walton interprété par Wilhelm Magner.

Concerto pour alto

Lauréat du prestigieux Prix d’Europe en 2022, le drummondvillois Wilhelm Magner étudie présentement auprès d’Ettore Causa à l’université Yale. Les débuts de son parcours musical sont cependant bien ancrés dans sa communauté locale : après quatre ans dans le programme de musique de l’école Duvernay, il fait la rencontre de Natalia Kononova, violon solo de l’OSD, lors d’une présentation à l’école. Sous la tutelle de Kononova, Magner a remporté des concours, dont en 2017 le premier prix au Concours de musique du Canada. Plus tard la même année, alors qu’il est le premier étudiant du profil Virtuose du Cégep de Drummondville, Magner resserre ses liens avec l’OSD en devenant stagiaire au sein des deuxièmes violons pour le concert « Dans l’ombre de Mozart ». Après le cégep, le jeune musicien, converti à l’alto, poursuit ses études à l’université McGill auprès d’André Roy, dont l’enseignement technique et analytique pose les fondements solides lui permettant aujourd’hui d’évoluer encore plus loin avec l’approche instinctive de Causa. Entre temps, Magner continue de cultiver ses liens avec l’orchestre de sa ville natale en se produisant dans le cadre des Jeunes musiciens à l’avant-scène.

La présence de Wilhelm Magner sur la scène de la Maison des arts, accompagné par l’OSD et Julien Proulx, est donc l’aboutissement logique d’un parcours passant de succès en succès. En cette occasion, l’altiste jouait un des grands concertos pour son instrument, celui du compositeur britannique William Walton. « C’est mon préféré, car c’est le plus romantique, le plus lyrique et brillant », nous confiait-il au téléphone la veille.

Le jeune interprète a abordé le concerto avec une conception originale, faisant ressortir dans le premier mouvement un aspect presque tendre différent de ce qu’on y entend habituellement. Les nuances, les couleurs et la direction des phrasés n’étaient jamais le fruit du hasard, mais le résultat d’une recherche musicale travaillée et soigneuse. Magner a su rapidement surmonter une nervosité légèrement perceptible au début, dont le seul relent était une projection étouffée, qui n’a pas empêché de savourer cet artiste en pleine éclosion.  Il a conclu sa prestation par une Allemande tirée de la Sixième suite pour violoncelle seul de Bach élégamment interprétée.

Cinquième symphonie de Chostakovitch

Dès les premières notes de la symphonie, amorcée de façon décisive par les violoncelles et contrebasses auxquels répondent les violons, on sent qu’on a affaire à un orchestre solide, bien préparé, qui compte donner tout ce qu’il a pour entraîner le public dans un épique voyage émotionnel. Au terme de sa dixième saison à l’OSD, Julien Proulx connaît bien son orchestre : il sait ce qu’il peut en tirer, jusqu’où il peut aller – l’exemple inverse du questionnement qu’on se posait par rapport à la jeune collaboration entre Naomi Woo et l’OSL la veille.

Pour sa conception de cette symphonie généralement décrite comme un pied de nez sarcastique au régime communiste, Proulx se dégage de cette interprétation politique et creuse au coeur d’un aspect plus personnel de l’oeuvre, y percevant les tourments d’un compositeur sacrifiant ses aspirations pour transcender l’épreuve. Conçu sous cet angle, le troisième mouvement, magnifiquement rendu par l’orchestre, revêt un aspect encore plus déchirant, avant de laisser éclater les triomphales fanfares du quatrième mouvement.

Ouverture

Le programme ouvrait par un Poem, mouvement extrait d’un quatuor à cordes de la compositrice et altiste Rebecca Clarke, connue des altistes pour sa Sonate pour alto et piano. Compte tenu de l’intensité du répertoire à venir, il n’aurait pas été indiqué d’ouvrir par une oeuvre trop substantielle, mais celle-là ne faisait pas grand chose d’autre que de remplir du temps. La tête de thème en tierces reprise constamment à travers tous les instruments est vite devenue lassante.

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Béatrice Cadrin
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