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CRITIQUE | Víkingur Ólafsson épatant dans des Variations Goldberg captivantes

Par Béatrice Cadrin le 25 janvier 2024

Víkingur Ólafsson (Photo : Markus Jans)
Víkingur Ólafsson (Photo : Markus Jans)

Le pianiste islandais Víkingur Ólafsson s’arrêtait hier à Montréal dans le cadre de sa tournée mondiale consacrée aux Variations Goldberg. Il a captivé l’attention d’une Salle Bourgie bondée durant les 75 minutes qu’a duré son interprétation.

Car il s’agit bien d’une authentique interprétation, mûrie, éprouvée tout en étant renouvelée, imprévisible, mais constamment cohérente, même dans ses moments surprenants. Ólafsson exploite une conscience aiguisée de la conduite des voix en tant qu’outil expressif, timbrant tel ou tel passage des voix intérieures pour soutenir la rhétorique du discours musical.

Chaque reprise est différente, et ce dès l’émission de la première note : l’attaque, le timbre, l’articulation, la direction, rien n’est laissé au hasard. Telle phrase legato au premier passage peut être staccato au second, en tout ou en partie; peut-être aussi est-ce une autre voix qui est cette fois mise en évidence, appuyant la montée d’une séquence ou faisant ressortir un passage chromatique étonnant, parfois en soutien, parfois en contraste avec la voix principale.

Víkingur Ólafsson (Photo : Markus Jans)
Víkingur Ólafsson (Photo : Markus Jans)

Les variations étaient soit enchaînées, parfois même brusquement, soit connectées entre elles par un sol seul soutenu à la pédale, qui permettait au pianiste de prendre du temps sans rompre la fil d’Ariane qu’il tissait très intentionnellement d’un bout à l’autre de l’oeuvre. C’était si manifestement contrôlé que quand une variation concluait sur un accord, Ólafsson relâchait la pédale le temps d’éteindre les autres notes et la remettait pour ne garder que cet unique sol, à peine perceptible, mais suffisamment présent pour créer un pont vers la prochaine variation.

Nul besoin de ce truc – car avouons-le, c’en est un, mais si subtil – entre les dernières variations, qui ont été enchaînées avec une intensité croissante et dont le Quodlibet devenait ainsi le point culminant préparé. Pas de pont sonore avec le retour de l’aria, plutôt un long silence, le temps d’absorber ce déferlement; puis l’aria finale, comme un souvenir mélancolique et tendre, tentant de prolonger encore un peu cette soirée mémorable.

Les applaudissements fournis ayant rappelé le soliste sur scène, il a pris la parole, non pas pour annoncer un rappel « puisque Bach a déjà tout dit », mais pour remercier la Salle Bourgie de l’avoir accueilli pour une première fois, et pour féliciter l’organisation d’avoir fait l’acquisition du nouveau Steinway, qu’il a manifestement beaucoup apprécié. Il a conclu par un « à la prochaine! », qu’on espère voir se concrétiser.

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Béatrice Cadrin
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