Critique du concert de l’OSM au Parc olympique – 2023
Le temps était idéal pour un concert en plein air, mercredi soir, 16 août 2023. L’Orchestre symphonique de Montréal nous a donc offert une soirée agréable à l’Esplanade du Parc olympique, devant des dizaines de milliers de spectateurs, donnant le coup d’envoi de sa 10e Virée classique.
Je l’ai déjà écrit: l’ambiance de cette grande célébration annuelle de l’OSM n’est plus ce qu’elle était à ses débuts et la foule semble moins nombreuse. Je suis persuadée que l’on ne peut en tirer aucune conclusion certaine, mais on peut probablement émettre des hypothèses: l’effet de nouveauté s’est estompé et il y a plus de concerts extérieurs gratuits qu’auparavant, entre autres.
Le titre du programme, Promenade au musée sur des airs d’opéra, est évidemment une référence aux Tableaux d’une exposition, principale pièce au programme, combiné au fait que l’on allait entendre des extraits du Barbier de Séville et de Carmen. Comme thème, on a déjà vu plus original, ambitieux et créatif de la part de l’OSM (notamment l’an dernier) mais cela n’a empêché personne de passer une soirée agréable avec un orchestre en grande forme, des solistes impeccables et des œuvres bien connues du public. On pourrait parler d’un sans-faute si ce n’était de la sonorisation.
Côté amplification, on a déjà entendu mieux aussi dans ces grands événements. Celle-ci, hier soir, n’était pas optimale. Après autant d’années, il n’y a pas d’excuses à cela.
Toutefois, la qualité des images ainsi que leur synchronisation sur les écrans géants était très réussie.
Isabel Leonard et Bomsori
Après l’Ouverture du Barbier de Séville, la mezzo-soprano Isabelle Léonard, absolument parfaite, chante Une voce poco fa, du même opéra, et reviendra pour les airs les plus célèbres de Carmen: L’amour est un oiseau rebelle et Près des remparts de Séville. La voix est riche, ample, merveilleuse, l’interprétation expressive, les effets bien dosés. Irréprochable.
Entre les deux prestations d’Isabel Leonard, la violoniste coréenne Bomsori Kim, deuxième prix au CMIM en 2016, interprète la Carmen Fantaisie pour violon et orchestre de Waxman, morceau de virtuosité destiné à épater la galerie, avec toute la technique nécessaire, mais peu de véritable apport personnel.
Rafael le Montréalais
Une intéressante entrevue menée entièrement en français par la violoniste Marianne Dugal avec Rafael Payare (qui ne veut pas qu’on l’appelle maestro, ce qui est tout à son honneur) nous a permis de constater à quel point le chef a réalisé des progrès dans notre langue, et d’apprendre qu’il vit désormais à Montréal avec sa famille, une excellente nouvelle.
Il nous raconte d’ailleurs que sa fille va à l’école ici et corrige l’accent de son père! Bravo pour l’intégration! En tant qu’enseignante bénévole en francisation dans un centre communautaire, cette nouvelle me réjouit particulièrement.
On entend ensuite les fameux Tableaux d’une exposition, occasion de faire briller plusieurs musiciens, notamment Stéphane Beaulac à la trompette, André Moisan au saxophone et Austin Howle au tuba.
En guise de rappel, nous avons droit à la Chevauchée des Walkyries, de Wagner, avec toute la force nécessaire.
La 10e Virée classique de l’OSM se poursuit ce week-end, vendredi, samedi et dimanche, à la Place des arts, avec 26 concerts en salle et une centaine d’activités gratuites dans le Quartier des spectacles.
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