Un message de la Société chorale du Plateau Mont-Royal
Ne reculant pas devant le travail et ne manquant pas d’audace, la cheffe de chœur et directrice artistique Roseline Blain a choisi de présenter une œuvre chorale de haute voltige pour le 2e concert de la Société chorale du Plateau-Mont-Royal le 27 mai prochain: la Messe pour double chœur de Frank Martin.
«La Messe pour double chœur est rarement interprétée et c’est bien dommage, car c’est un des joyaux de la musique chorale de l’esprit français. Selon moi, on ne met pas assez d’œuvres de ce genre dans nos programmes, des œuvres qui font partie de nos racines, de notre culture ici au Québec. Pour notre concert de fin de saison, j’ai voulu remettre au premier plan cette musique, créant du même coup un lien avec notre histoire», nous explique Roseline.
Pièce centrale du concert interprétée par les trois chœurs de la Société chorale réunis pour une deuxième fois depuis sa fondation, la Messe pour double chœur de Frank Martin aurait de quoi effrayer tout chef de chœur – et ses choristes! Chantée entièrement a capella, présentant des divisi pouvant aller jusqu’à douze voix, de nombreux changements de métrique, évoquant des atmosphères passant de l’intime au grandiose en peu de temps, cette messe est magistrale. Pourtant, Roseline nous confie dans cet article qu’avec sa double formation comme pianiste et cheffe de chœur, aucune partition ne lui fait peur.
«J’accorde toujours beaucoup de temps et d’attention à ma préparation, sans quoi il ne me serait pas possible d’amener la musique là où je le souhaite. C’est peut-être mon parcours académique qui me précède, mais je crois sincèrement à la vertu d’une préparation solide, pour parer à toute éventualité. Ensuite, je peux me concentrer sur la musique et me laisser inspirer par les choristes le temps venu! D’ailleurs, malgré la formation musicale de la plupart des gens qui chantent dans ces trois ensembles, eux aussi ont dû travailler fort! Mais la magie a opéré lors des dernières répétitions; nous avons très hâte de chanter ce Frank Martin», nous avoue-t-elle.
Outre le fil conducteur de l’école française, ce qui fera de ce concert une soirée époustouflante, c’est l’expérience sonore passant par la diversité dans l’utilisation de la masse chorale et dans l’utilisation de l’espace. Voix égales de ténors et basses et de sopranos et altos, double chœur à voix mixte ouvrant jusqu’à douze voix, canon à trente-six voix, le tout chanté tour à tour au jubé, dans le chœur ou dans la nef; l’expérience sera totale.
Parmi les autres pièces remarquables du programme, on trouve Quatre Petites Prières de Saint-François d’Assise et Litanies à la vierge noire de Francis Poulenc. Et pour finir de façon flamboyante, les trois choeurs s’uniront encore pour exécuter le spectaculaire Ite missa Est de Carl Rutti, une pièce entraînante et rythmée allant jusqu’à onze voix.
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À l’église Très-Saint-Nom-de-Jésus
La majestuosité de ce programme trouvera son écho dans l’imposante église Très-Saint-Nom-de-Jésus et ses deux orgues Casavant, dont le principal est un des plus grands et plus puissants en Amérique du Nord. Pensée comme une cathédrale pour la nouvelle paroisse Maisonneuve au début du siècle dernier et longtemps surnommée la cathédrale de l’est, cette église au style romano-byzantin et à l’acoustique exceptionnelle vaut le détour à elle seule.
Pour rendre honneur aux magnifiques orgues Casavant, Roseline Blain a choisi de travailler avec Mélanie Barney, une musicienne et organiste accomplie qui a su, au fil de sa carrière, donner un nouveau souffle à l’orgue et rendre cet instrument plus accessible au public en sortant fréquemment des sentiers battus. L’organiste exploitera d’ailleurs les possibilités des 2 orgues en place.
En plus d’accompagner le chœur sur l’orgue de chœur, Mélanie nous offrira trois interludes sur l’orgue de tribune, l’orgue principal de l’église: Prélude pour Grand Orgue (extrait des trois pièces, op. 29) de Gabriel Pierné; Méditation (extrait des Trois Improvisations pour Grand Orgue, reconstituées par Maurice Duruflé) de Louis Vierne et Toccata (extrait des dix pièces pour orgue) d’Eugène Gigout. Dans la même veine que le répertoire du concert, ces interludes sont tous de compositeurs français des 19e et 20e siècle.
«J’adore le répertoire romantique français, alors j’étais enchantée d’être invitée à contribuer à ce concert. Je suis vraiment excitée à l’idée de me retrouver à nouveau dans cette église, moi qui ai grandi dans ce quartier et ai donné plusieurs concerts dans cette église à l’acoustique magnifique. Les grandes orgues sur lesquelles je jouerai sont parmi mes préférées au Québec. Pour moi, ce sera un peu comme revenir à la maison, c’est toujours un plaisir renouvelé », nous fait part Mélanie Barney.
Ce concert sera le dernier de la saison artistique de la Société Chorale, mais pas le dernier de la cheffe de choeur, qui sera bien occupée cet été. On pourra à nouveau l’entendre au stage d’été de chant choral de l’École de musique de l’Université de Sherbrooke à la fin juin, au camp musical CAMMAC en juillet, et au Domaine Forget en août pour le retour du stage en chant choral, après quelques années d’absence.
Entre ses nombreux engagements, Roseline compte tout de même profiter de son été, le temps de se ressourcer et de faire le plein pour démarrer en force sa saison 2023-2024, qui promet d’être encore plus divertissante et surprenante. Restez à l’affût.
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