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DISQUES | Trois albums et un coffret qui vous tiendront bien occupé cet été

Par Christophe Rodriguez le 16 juillet 2020

 

C’est le temps des vacances pour plusieurs d’entre nous et nous avons le temps d’écouter de la musique, à la maison ou au chalet. Voici trois albums et un gros coffret, de quoi se tenir occupé tout l’été!

 

Lucus Trio, Bragato Piazzolla/Dig/Naxos

Avec le compositeur/joueur de bandonéon Astor Piazzolla,  dont l’influence fut plus que considérable, nous sommes à la croisée des chemins. Au fil des décennies, sans oublier les concerts immortels, j’ai pu constater que son œuvre pouvait aussi bien se retrouver dans le champ jazz, musique du monde et classique, comme dans le cas présent. Issu de la mouvance italienne, le Lucus Trio composé du flûtiste Rocco Russilo, du violoncelliste Francesco Parente et du pianiste Allesandro Bove revisite en partie l’œuvre du maître Piazzolla. En neuf plages, dont trois sont des compositions originales du trio : Chacacera, Milontan et Impresionista, nous baignons dans l’univers argentin avec de douces nuances.  Sans être totalement de la musique de chambre, Bragato Piazzolla n’essaie pas de faire « flamber la scène », mais bien au contraire, de transporter son auditeur dans un autre monde, qui fleure bon la moiteur du tango combiné à la chaleur sud-américaine.  Pour ce qui est des reprises de : Quatro Staggioni, La Muerte de l’Angel et l’incontournable Oblivion, le travail est propre avec une belle mise en place, sans toutefois nous faire bondir de joie. Donnons tout de même la chance à ces jeunes coureurs.

 

Anna Ovsyanukova/Julia Sinani, les saisons françaises, Boulanger, Poulenc, Ravel, Debussy, Stone Records/ Naxos

Nous poursuivons avec de jeunes musiciennes qui offrent un répertoire certes classique, mais bien patiné par le temps. Loin de la Marseillaise, tout se joue sur la finesse avec une belle surprise : Deux morceaux pour violon et piano de l’immense pédagogue et pianiste à ses heures que fut Nadia Boulanger. Dans une sonorité qui oscille entre Satie et Poulenc, la violoniste Anna Ovsyanikova et la pianiste Julia Sinani font honneur à cette œuvre méconnue. Pour la trilogie : Ravel, Poulenc, Debussy, tout se joue dans l’ellipse ainsi que la finesse du jeu. Avec une admirable retenue, nous venons de découvrir un tandem qui a de belles heures devant lui.

 

 

Aleksandra Mikulska/ reflections, Chopin, Liszt, Genuin/Naxos

Jeune pianiste polonaise, elle a remporté le grand prix section femmes, lors du 15e Concours Chopin. Elle conjugue donc pour son 5e disque les esprits de Chopin et de Liszt. En cette période où les insultes et autres dénonciations fusent de toutes parts, il fait bon parfois de trouver un terrain d’évasion. Pour le Chopin, qui se divise entre la Ballade no 4 et la Sonate pour piano no 2, notre pianiste qui s’éloigne des « matrices » créées par Pogorelich ainsi que Pollini, offre une diction toute à elle. La sonorité est soutenue, le rubato, sans être sublime, tombe juste, bref, nous sommes en présence de plus qu’une exécution scolaire. De Liszt, où il est question de la classique Sonate en si mineur, le rapprochement avec le style Argerich saute presque aux oreilles. Servie par une prise de son bien définie, elle livre cette sonate avec panache, oscillant à la fois sur les couleurs intrinsèques et la ligne narrative, avec notes piquées juste comme il le faut et romantisme à l’appui. Du très beau travail et une superbe découverte.

 

 

 

Peter Serkin, the Complete RCA Album Collection,  RCA/ Sony, 35 CD

D’une plateforme à l’autre et souvent gratuitement malheureusement, la musique se consomme. Mais il reste encore des objets de luxe que nous devons posséder, non pas pour l’esbroufe, mais la musique elle-même. Je songe en regardant mes rayons à Samson François, Pierre Fournier, Maurizio Pollini, Aldo Ciccolini, et pourquoi pas Peter Serkin (1947-2020). Fils du célèbre pianiste Rudolf Serkin, que nous retrouvons parfois dans ce coffret en tandem avec son fils, c’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai ouvert ce très beau boitier de 35 disques avec les pochettes originales ainsi qu’un fort livret qui nous explique le bien-fondé de cette démarche historique.

Comme je connaissais peu cet interprète, la découverte fut d’autant plus agréable, vu l’ampleur du travail accompli et l’effort de restauration sonore. Couvrant trois décennies, soit de 1964 à 1994, nous sommes en présence d’un pianiste curieux que rien ne rebute. Pour les passionnés de Bach, vous trouverez les Variations Goldberg, bien différentes du style Gould, Mozart évidemment, mais plus surprenant : Alban Berg, Olivier Messiaen (Quatuor pour la fin du temps), Beethoven pour les Variations Diabelli, ainsi qu’Anton Webern. Au rayon des particularités, nous le retrouvons en tandem avec son père dans le Concerto pour deux pianos de Mozart (1977) et en 1959 avec le violoniste Issac Stern sous la direction de Claudio Abado et le London Symphony Orchestra pour un Berg, presque épique. Un coffre aux trésors qui occupera sans contredit votre été.

 

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