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CRITIQUE | L'Orchestre de la Francophonie à la Maison symphonique: la relève musicale démontre encore son talent

Par Caroline Rodgers le 15 août 2019

Jean-Philippe Tremblay dirigeait l'Orchestre de la Francophonie à la Maison symphonique, le 14 août 2019. (Photo: Cassandra Beck
Jean-Philippe Tremblay dirigeait l’Orchestre de la Francophonie à la Maison symphonique, le 14 août 2019. (Photo: Cassandra Beck)

L’Orchestre de la Francophonie présentait hier son concert de clôture à la Maison symphonique sous la direction de Jean-Philippe Tremblay, devant un parterre bien rempli. Encore une fois, ce fut la démonstration que la relève en musique classique se porte très bien au Canada et ailleurs, avec des jeunes qui débordent de talent et montent des oeuvres immenses en un temps record avec le plus grand professionnalisme.

Le tout commence par Animal Machine, création du compositeur québécois Alexandre David. La pièce, d’une vingtaine de minutes, porte bien son titre puisqu’on y entend, mélangés à des bip-bip et autres sons électroniques, des oiseaux, des grenouilles (ou peut-être des grillons?), des corbeaux et autres petits bruits de la nature. Cette toile de fond en arrière-plan de « clusters », passages dissonants et autres procédés faisant appel à tous les instruments de l’orchestre.

L’ambiance est résolument nocturne, insolite, mystérieuse et souvent angoissante, comme si, en marge de la nature qui palpite, un crime se préparait dans l’obscurité. Petit à petit, des musiciens quittent la scène et vont jouer soit à la corbeille, soit dans les allées latérales du parterre, parmi le public.

Tout en progressant, la pièce se « spatialise » et l’on se retrouve entouré de musique, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le tiers de l’orchestre sur scène. Le chef lui-même sort en coulisses. Pour un court moment, une violoncelliste le remplace. Toute cette action tient le spectateur en haleine, et la pièce est un véritable succès auprès du public. Au moment d’entendre la dernière note, la dame assise juste à côté de moi s’écrie « vraiment bizarre! »

Je ris.

La pianiste Anne-Marie Dubois interprétait le Concerto pour piano no 2 de Liszt avec l'Orchestre de la Francophonie, 14 août 2019. (Photo: Cassandra Beck)
La pianiste Anne-Marie Dubois interprétait le Concerto pour piano no 2 de Liszt avec l’Orchestre de la Francophonie, 14 août 2019. (Photo: Cassandra Beck)

Concerto de Liszt

Cette création est suivie du Concerto pour piano no 2 de Liszt, avec, comme soliste, Anne-Marie Dubois.

Pour décrire cette prestation, le mot « précarité » vient à l’esprit. En effet, on sent que la pianiste, par ailleurs dotée d’une technique solide, d’un toucher délicat et certainement capable de virtuosité, n’a pas encore mûri de véritable interprétation.

Nous sommes ici au stade de la mise en place de quelque chose qui demande une connaissance plus approfondie du texte et encore plus de travail et de finition. Grâce à l’expérience et au doigté du chef, l’orchestre s’adapte à elle et bien que toutes les notes soient là (avec quelques accrochages ici et là dans les difficiles séries d’accords plaqués), le tout est fragile et semble tenir ensemble miraculeusement. Dans ce contexte, il était judicieux de sa part d’avoir gardé sa partition.

 

La pianiste Anne-Marie Dubois interprétait le Concerto pour piano no 2 de Liszt avec l'Orchestre de la Francophonie, 14 août 2019. (Photo: Cassandra Beck)
Concert de l’Orchestre de la Francophonie, 14 août 2019, Maison symphonique, sous la direction de Jean-Philippe Tremblay. (Photo: Cassandra Beck)

Symphonie no 6 de Bruckner

On le sait, il n’y a pas de demi-mesures avec les symphonies de Bruckner. Il n’y a pas non plus de demi-mesures avec Jean-Philippe Tremblay, un chef inspiré et inspirant qui se donne entièrement à sa musique lorsqu’il monte sur le podium.

Avec quelque 71 musiciens sur scène, la Symphonie no 6 jouit d’une sonorité assez imposante, qui aurait certes bénéficié de sections de violons et altos plus nombreuses. Qu’importe, le résultat est satisfaisant, tant sur le plan sonore que pour cette belle interprétation qui a du souffle, de l’ampleur, de la texture et du tonus.

Pour ces jeunes musiciens, le fait d’apprendre à jouer ensemble et d’exécuter une symphonie aussi monumentale avec seulement six semaines de répétition, à un niveau de qualité aussi élevé, est un exploit. Soulignons, entre autres, l’excellence des cors et des trombones.

En plus d’être une superbe occasion pour les membres de l’orchestre de jouer dans une salle à l’acoustique impeccable, ces concerts annuels à la Maison symphonique démontrent aussi au public à quel point l’Orchestre de la Francophonie est capable de grands accomplissements artistiques.

Souhaitons que le message transmis en début de concert par son directeur général, Alexis Pitkevicht, soit entendu, pour que l’OF, chroniquement sous-financé, puisse continuer de déployer ses activités musicales et pédagogiques dans l’avenir.

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