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CRITIQUE | Première partie de la finale du CMIM : Bartok, Sibelius et Chostakovitch

Par Béatrice Cadrin le 5 juin 2019

Elli Choi
Elli Choi, à 18 ans la cadette des finalistes, avait choisi Deuxième Concerto pour violon de Bartok. (Photo : Tam Lan Truong)

Pour la finale avec orchestre, le Concours musical international de Montréal se déplaçait hier à la Maison symphonique, où un public clairsemé a entendu trois concertos parmi les plus exigeants du répertoire.

L’Orchestre symphonique de Montréal, qui accompagnait les finalistes, était dirigé par Alexander Shelley. 

 

 

Elli Choi, la cadette des finalistes à 18 ans, ne s’était pas fait de cadeau en choisissant le Deuxième Concerto pour violon de Bartok. Il s’agit d’une œuvre dense, comportant plusieurs changements subits de caractère, en plus d’être bien sûr très exigeante techniquement. Choi a livré une prestation impressionnante, presque sans faille – sauf un moment de faiblesse, malheureusement évident, proche de la fin.

Difficile de lui en vouloir, cependant, lorsqu’on considère le brio avec lequel elle a relevé le défi que représente ce concerto. Peu importe la suite des choses pour elle ici à Montréal, il s’agit certainement d’un nom à suivre dans les prochaines années.

 

La deuxième prestation de la soirée revenait à Christine Lim, interprétant le Concerto de Sibelius.

Les moments bien menés laissaient trop souvent place à des passages « à vide », purement techniques, laissant l’auditeur sur sa faim. Le vibrato n’est pas continu, arrêtant lors des changements d’archets : quoique ça reste en général peu perceptible, cela devient agaçant sur les notes tenues, qu’elle commence sans vibrato pour ensuite se mettre à vibrer progressivement.

Il peut s’agir d’un effet fort recommandable lorsqu’appliqué judicieusement, mais l’utilisation trop fréquente qu’elle en fait me donne l’impression qu’il s’agit d’un tic non contrôlé plutôt que d’un choix réfléchi. Dans l’ensemble, elle a livré une prestation solide qui a été accueillie chaleureusement par le public.

 

La conclusion de la soirée en a aussi été le moment fort : chez Hao Zhou, pas une seule note n’est abandonnée à elle-même. Bien au contraire, le violoniste de 22 ans savait à chaque moment ce qu’il avait à dire dans le Concerto de Chostakovitch. Encore plus que les prouesses techniques, pourtant présentes, c’est la justesse de l’intention musicale qui permet à ce candidat de se démarquer.

À chaque étape du concours, il est allé en s’améliorant, livrant des interprétations de plus en plus senties. Je retiens particulièrement la Passacaille, absolument prenante, où chaque phrase était guidée, chaque crescendo dosé, où la couleur du son était adaptée aux exigences du moment. Il est curieux qu’on ait enfin eu droit dans ce mouvement à la sonorité pleine et ample qui semblait lui échapper à d’autres moments. En général, son violon ne semble pas lui permettre d’aussi bien projeter et se détacher du son de l’orchestre que les instruments joués par Choi et Lim.

Ce soir : deuxième étape de la finale

Il reste ce soir encore autant de candidats à entendre : Anna Lee jouera le Concerto no 2 de Prokofiev, Fumika Mohri reprendra le Sibelius et Johanna Pichlmair apportera la seule contribution romantique à cette finale autrement complètement ancrée dans le XXe siècle, avec le Concerto de Brahms. Au terme de ces trois présentations, le jury se retirera pour délibérer et l’annonce des récompenses se fera sur place.

Rappelons que trois prix principaux seront remis : le premier, offert par la Ville de Montréal, est à hauteur de 30 000 $, auxquels s’ajoutent la bourse de carrière Joseph-Rouleau offerte par la Fondation Azrieli (50 000 $), un instrument neuf offert par la Forum des fabricants (valeur de 20 000 $), une résidence au Centre d’arts Banff et un concert dans le cadre du Festival New Generation.

Le deuxième prix, nommé Pierre-Péladeau & Raymonde-Chopin, est de 15 000 $ offerts par Québécor. Stingray Classica offre le troisième prix de 10 000 $. Les finalistes non classés recevront tout de même chacun 3 000 $ offerts par Maurice Deschamps, Joseph Rouleau et Elisabeth Wirth.

À ce classement s’ajoutent des prix spéciaux pour la meilleure interprétation d’une sonate en demi-finale (Wilder & Davis), la meilleure interprétation de l’œuvre canadienne imposée (Claudette Hould), la meilleure interprétation d’une œuvre de J.S. Bach (Festival Bach Montréal) et un prix du public Radio-Canada.

La grande finale a lieu ce soir à 19h30 à la Maison symphonique. Tout comme l’ensemble du concours, elle sera transmise sur le web à concoursmontreal.ca 

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Béatrice Cadrin
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