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CRITIQUE | L'OSM au Parc Olympique: sous le charme de Schéhérazade

Par Michel Joanny-Furtin le 30 août 2018

L'OSM donnait son concert annuel gratuit au Parc Olympique, le 29 août 2018, sous la direction de Kent Nagano. (Crédit: Antoine Saito)
L’OSM donnait son concert annuel gratuit au Parc Olympique, le 29 août 2018, sous la direction de Kent Nagano. (Crédit: Antoine Saito)

La météo et son facteur Humidex auront fait courber – un peu seulement – l’échine de la foule, mais celle-ci est quand même venue nombreuse (32 400) pour célébrer les charmes de Schéhérazade à l’Esplanade du Parc olympique, hier soir, avec la complicité si poétique de l’Orchestre symphonique de Montréal et du Cirque Éloize. Une soirée magique.

D’entrée de jeu, le comédien Emmanuel Bilodeau, porte-parole de cette septième Virée Classique, a séduit le public en le remerciant d’être venu si nombreux pour célébrer… son anniversaire ! (Bonne fête, Emmanuel !) Il était aussi le narrateur d’un texte de Mani Soleymanlou. Une écriture littéraire ponctuée de clins d’œil au temps présent qui ont amusé la foule. Une foule qui affronta une moiteur qui se transforma au fil du temps en douceur d’été, et quelques gouttes qui s’invitèrent au concert, comme des mouettes passent sur une plage, à savoir très vite…

Alors que j’apprécie peu qu’on parle quand l’orchestre joue, j’avoue que l’équilibre des textes, de la musique et du cirque, était particulièrement bien dosé, pensé… orchestré, pour respecter chacune de ces disciplines artistiques, à l’écoute l’une de l’autre, et servie par des artistes hors pairs. Bravo ! Par ce mélange des genres (musique, cirque, texte), la présentation de ce premier spectacle de la Virée Classique 2018 était à même de séduire les 32 400 spectateurs présents pour les amener à apprécier plus et mieux une musique classique vivante.

 

Plus de 32 000 spectateurs étaient présents. (Crédit: Antoine Saito)
Plus de 32 000 spectateurs étaient présents. (Crédit: Antoine Saito)

Reconnaissons par ailleurs l’audace de choisir un compositeur moins connu du grand public, et une œuvre complexe où chaque mouvement a sa construction propre, mais s’articule avec les autres alors qu’il raconte musicalement une histoire différente. La gageure était aussi de choisir judicieusement les œuvres insérées entre les mouvements de la suite de Rimsky-Korsakov pour ne pas fragiliser voire briser cet ensemble par des ruptures stylistiques. Pari réussi !

Un cheminement artistique féérique

Chaque mouvement de la suite symphonique Shéhérazade de Rimsky-Korsakov s’alternait d’œuvres de Dukas, Ravel et Debussy pour illustrer les intermèdes. Emmanuel Bilodeau racontait l’histoire de Shéhérazade et de ses mille et une nuits à lutter pour sa vie en tenant un sultan cruel dans le suspense d’histoires emblématiques, comme celles de Sinbad le marin, Aladin, le prince Kalender, etc. Des contes que les danseurs et acrobates d’Éloize illustraient par leur talent et leurs prouesses physiques. Ainsi, la musique de Rimsky-Korsakov prenait sa place tout en accueillant ces prestations circadiennes selon une mise en scène et une chorégraphie toutes deux bien huilées de Lydia Bouchard.

« Une lumière irréelle enveloppe le paysage », extrait de Daphnis et Chloé de Maurice Ravel illustrait bien le contexte. La poésie s’est ainsi installée peu à peu faisant naître la magie, une grâce ressentie par un public, vaste s’il en est, immense. Et pas un bruit, pas un cri d’enfant, pas une sirène dans la rue; imaginez une foule de 32 400 personnes captives, concentrées, séduites… comme le fut le sultan par Shéhérazade. Et parfois une clameur d’applaudissements mérités à certaines prouesses des artistes d’Éloize.

 

Les danseurs et acrobates d’Éloize illustraient la musique par leur talent et leurs prouesses physiques. (Crédit: Antoine Saito)

L’excellence de l’OSM et la délicatesse de la direction de Kent Nagano ne sont plus à démontrer et ont, comme chaque année, fait merveille. On se souviendra de la finesse ciselée et la justesse des interprétations de chaque soliste de l’orchestre (clarinette, hautbois, violon) et plus particulièrement celles du violon solo Andrew Wan, et d’André Moisan, clarinettiste.

Un voyage au cœur des légendes orientales

La Fanfare de La Péri de Paul Dukas posa d’emblée l’ambiance dramatique, puis une première Shéhérazade, celle de Maurice Ravel (Shéhérazade, ouverture de féerie) suivi du Syrinx de Claude Debussy mirent en place cet univers enchanté des contes. Une première chorégraphie accompagna le public dans ce cheminement vers des prestations plus physiques d’Éloize.

Les quatre mouvements de la suite symphonique Schéhérazade composée par Nikolaï Rimski-Korsakov se succédèrent tandis que le public ne quittait pas des yeux les trapézistes, cordistes, contorsionnistes qui évoquaient les sept mers et leurs tempêtes, les princes d’Orient, les djinns et mauvais génies.

La dernière prestation, une contorsionniste évoluant dans un anneau suspendu, vêtue d’un collant bleu nuit scintillant, évoquait la nuit étoilée d’une Shéhérazade triomphante, point d’orgue de cette soirée poétique et magique.

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