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CRITIQUE | L'Orchestre Métropolitain au mont Royal: Tchaïkovski envoûtant sous la pleine lune

Par Béatrice Cadrin le 28 juillet 2018

L’Orchestre Métropolitain conviait le public montréalais à un concert entièrement dédié à la musique de Tchaïkovski dans le cadre des Soirées Campbell, le 27 juillet 2018. (Crédit: Ludovic Rolland-Marcotte)
L’Orchestre Métropolitain conviait le public montréalais à un concert entièrement dédié à la musique de Tchaïkovski dans le cadre des Soirées Campbell, le 27 juillet 2018. (Crédit: Ludovic Rolland-Marcotte)

Après s’être produit dans les plus grandes salles d’Europe lors de sa tournée de l’automne dernier, l’Orchestre Métropolitain offrait hier soir un concert dans une « grande » salle d’un autre type avec le skyline montréalais et l’horizon en toile de fond, sous la douce lumière d’une pleine lune à son apogée. L’orchestre conviait le public à un concert entièrement dédié à la musique de Tchaïkovski dans le cadre des Soirées Campbell.

Les organisateurs n’auraient pu souhaiter de meilleures conditions pour cet événement extérieur, et les mélomanes montréalais ont répondu extrêmement nombreux à l’invitation d’entendre l’ensemble sous la direction de son chef attitré Yannick Nézet-Séguin. Malheureusement pour l’auteure de ces lignes, le service de navette annoncé véhiculant la foule de la station de métro Mont-Royal au Chalet du même nom a été interrompu peu après 19h, lorsque le site avait atteint sa capacité maximale de 7 000 personnes. Une ascension à pied par les sentiers de la montagne, en compagnie de dizaines d’autres personnes optimistes, nous a permis d’arriver à temps pour entendre la Symphonie no 4, pièce de résistance de la soirée.

Dommage pourtant d’avoir manqué la première partie, car la Polonaise tirée de l’opéra Eugène Onéguine promettait d’être la mise en bouche parfaite, ouvrant tout comme la symphonie par des appels de cuivres rythmés. Ceux-ci ont d’ailleurs été superbes au début de la symphonie, obtenant une sonorité ronde et contrôlée dans l’imposante fanfare d’ouverture fortissimo et réservant adroitement encore plus de puissance pour le retour du motif vers la fin du mouvement.

Voilà à notre avis une des qualités les plus louables de ce concert : on a eu droit à un contrôle impressionnant des nuances, compte tenu des conditions acoustiques, autant dans les nuances fortes que dans les pianos que Nézet-Séguin n’hésitait pas à exiger. Autre réussite, les nombreux changements de tempos demandés par le compositeur, indiqués par la gestuelle sûre d’un chef maîtrisant profondément l’œuvre qu’il interprète.

Les cordes ont ressenti quelques difficultés à rendre l’écriture rythmiquement instable du premier mouvement, chargée de motifs commençant après le temps, la circonspection prenant le pas sur la passion pour la durée du passage. Malgré tout, le chef est resté en plein contrôle, résistant à l’envie de multiplier les interventions auprès des musiciens et continuant plutôt de diriger avec la générosité et la confiance envers ses troupes qui le caractérisent. On sentait tout de même que certains accommodements avaient dû être faits pour tenir compte des circonstances spécifiques à un concert en plein air : le troisième mouvement entre autres, célèbre pour ses longs passages en pizzicati rapides, penchait du côté de la prudence et quelques échanges de motifs entre les instruments dans le quatrième mouvement ont été négociés de justesse.

Yannick Nézet-Séguin, en tenue estivale décontractée, s’est adressé à « son » public avec affection, rappelant avec fierté le succès obtenu par l’orchestre en Europe et son attachement à l’Orchestre Métropolitain et ses musiciens. La foule, remarquablement attentive durant l’exécution, a manifesté par une ovation debout son enthousiasme pour cette interprétation convaincante. En rappel, l’orchestre a interprété le troisième mouvement de la Mozartiana, un hommage à Mozart en quatre mouvements de la main de Tchaïkovski, dont le quatrième mouvement avait été joué avant la symphonie. Cet arrangement pour orchestre et harpe du célèbre Ave, verum corpus de Mozart ne constitue pas, à notre avis, une amélioration par rapport à l’original, mais permettait de changer de registre pour conclure cette soirée éclatante dans un recueillement intérieur.

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Béatrice Cadrin
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