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CRITIQUE | CMIM, volet aria: la difficile tâche d'un jury

Par Michel Joanny-Furtin le 31 mai 2018

 

Kidon Choi
Le baryton Kidon Choi, accompagné au piano par Martin Dubé, première épreuve du volet aria du CMIM 2018. (Crédit: Tam Lan Truong)

 

La première épreuve du volet Aria au Concours musical international de Montréal nous a permis de découvrir en deux séances, ce mercredi, 16 des 24 talents internationaux en lice. Les huit derniers se révéleront sur la scène de la salle Bourgie ce soir jeudi soir à 19h30.

Certes, le CMIM est un défi. Mais les 40 candidats retenus pour le volet chant de cette 17e édition du CMIM ont tous été primés plusieurs fois auparavant dans leurs universités, leurs pays d’origine, et parfois sur des scènes internationales.

Le concours nous propose donc, entre le 29 mai et le 7 juin, la crème de la crème parmi les meilleurs chanteurs lyriques au monde. Oh que je n’aimerais pas être à la place des jurés !

En effet, comment choisir entre tous ces talents ? Pardonnez-moi ce comparatif automobile, mais ici, on évalue des Rolls, des Mercedes et des Ferrari. À moins qu’il soit plus judicieux de parler de grands crus… Toujours est-il que cette édition 2018 en sera une des meilleures.

Le ténor canadien Andrew Haji nous a offert de beaux instants avec une belle voix portée avec aisance dans les aigus. L’homme s’installe, et il chante… Tout simplement ! La technique est là et semble disparaître au profit de l’intériorité du rôle interprété. Haji sait partager sa joie de chanter même dans les airs plus sombres. Une montagne de talent et d’expressivité, tout empreinte de fragilité dans son Furtiva lagrima (Donizetti). Un artiste à suivre…

 

Lauren Margison, soprano et membre de l'Atelier lyrique de l'Opéra de Montréal. (Crédit: Brent Calis)
Lauren Margison, soprano et membre de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. (Crédit: Brent Calis)

À suivre également, la soprano canadienne Lauren Margison. Bien servie par un récital tout en nuances, mêlant le primesautier, le grave et l’introspectif, ce fut un grand bonheur de réentendre ce timbre magnifique, léger, sonore, clair, avec cette impression magique qu’elle a plusieurs harmoniques dans sa voix.

D’autres beaux moments…

À 24 ans, la plus jeune des chanteuses et la benjamine du CMIM 2018, la mezzo-soprano Émily d’Angelo (Canada/Italie) s’avère une excellente interprète avec une voix profonde. On retiendra aussi de la virtuosité des vibratos et des vocalises de la mezzo-soprano russe Alexandra Yangel. Idem pour la soprano arménienne Anush Hovhannisyan, notamment son très beau Frühling (Strauss).

La mezzo-soprano canadienne Carolyn Sproule a séduit le public avec une voix ronde, entière, présente autant dans les aigus que les graves, qu’on a pu apprécier dans son splendide Samson et Dalila (Saint-Saens).

Le bulgare Mihail Mihaylov s’avère un ténor rare en termes de présence scénique et de puissance vocale comme il l’a démontré dans un extrait d’Evgeni Onegin (Tchaïkovski).

Parachevant cette journée, la soprano ukrainienne Olga Rudyk est l’exemple même d’une soprano qui peut prétendre elle aussi au répertoire mezzo. La justesse de son jeu et de la voix a conquis le public, et son Rusalka (Dvoràk) fut le magnifique point d’orgue de la soirée.

Le talent des Coréens

Mais que mange-t-on en Corée pour obtenir de si belles voix ? Au-delà de cette boutade, la question reste posée, car ils ne sont pas moins de sept talents et non des moindres sur les 40 candidats (dont 10 Canadiens) du CMIM 2018 !

Le timbre formidable de la jeune basse Byeongnin Gil fut une vraie surprise de puissance et de rondeur, avec une excellente diction, et par le fait même une prononciation honorable de la langue française dans son Bizet (La jolie fille de Perth). À 24 ans seulement, le plus jeune des chanteurs du CMIM 2018 se révèle déjà un « pro ».

On se souviendra de l’air de la Calomnie (Rossini) par la basse coréenne Chanhee Cho : une voix posée, présente, à la diction claire. Et une excellente prononciation du français dans le même Bizet.

Kidon Choi, un baryton professionnel déjà reconnu, a convaincu l’auditoire, en étant à fond dans l’interprétation des rôles qu’il chantait. Un vrai beau moment.

La basse Jongsoo Yang a su mettre en valeur les multiples cordes de son arc vocal avec trois airs bien choisis. Après une Vendetta (Mozart) ludique, son Haydn (Die Shöpfung) a montré la largeur de sa tessiture. Une basse, seulement ? Yang peut sans honte prétendre au répertoire des barytons… Et merci d’avoir mis Fidelio au menu !

Enfin, ajouté au programme après l’impression du catalogue du concours, le ténor Konstantin Lee a épaté le public avec sa voix claire et puissante mêlée d’expressivité et de douceur, sans relâchement dans les aigus, une excellente technique et un programme bien choisi (L’Arlésienne, puis Strauss et Lehar).

La prochaine épreuve du volet Aria du CMIM aura lieu ce soir, 19 h 30, à la salle Bourgie.

 

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